Lumen Spei
Date d'inscription : 01/09/2021 Localisation : France
| Sujet: *Une Merveille par Jour* : Sainte Bertille ressuscite une religieuse Ven Nov 05 2021, 16:17 | |
| domaine public/archive.org. Sainte Bertille de Chelles dans Vies des saints…, 1825.Sainte Bertille ressuscite une religieuse _____ La petite Bertille fait la joie des siens par ses qualités et sa piété. Saint Ouen, ami de la famille, lui rend visite dans la maison familiale près de Soissons (France, Aisne). Il ignore qu’elle deviendra l’abbesse du monastère de Chelles (France, Seine-et-Marne), fondé par la reine sainte Bathilde, régente de Neustrie.
Bertille prend d’abord le voile au monastère bénédictin de Jouarre (France, Seine-et-Marne) où elle est hôtelière puis infirmière. Son ascèse et son humilité font d’elle une religieuse appréciée et admirée. Mais de telles dispositions soulèvent la jalousie d’une de ses sœurs.
Celle-ci critique et invective Bertille. Elle l’insulte même, lui reprochant son zèle et la superficialité de ses dévotions.
Ces échanges épuisent Bertille. Elle désire y mettre fin. Un jour, n’y tenant plus, elle réplique par ces mots : « Dieu vous jugera ». Elle regrette aussitôt ses paroles et confie au Seigneur la religieuse mal disposée à son égard.
Quelques jours plus tard, cette moniale meurt subitement, sans avoir le temps de recevoir les derniers sacrements. Bertille est accablée. « Je ne lui ai pas pardonné » pense-t-elle.
Agenouillée au pied du catafalque, la sainte demande à la défunte de lui pardonner et de lui remettre la faute qu’elle pensait avoir commise contre Dieu en disant des paroles blessantes à son encontre.
Aussitôt, la moniale ouvre les yeux. Son regard et ses traits indiquent qu’elle est revenue à la vie. Dieu l’a ressuscitée. Elle dit à Bertille : « Je te pardonne tout, comme Dieu m’a pardonné et fait miséricorde. »
Puis, elle s’endort une seconde fois dans la paix du Christ. Source : d’après Giovanni Pietro Juissano, La Vie de saint Charles Borromée, rééd., Nabu Press, 2014 ; Carlo Castiglione, “Charles Borromée (saint)”, Dictionnaire de spiritualité, Beauchesne, t. 2, col. 692.Sainte Bertille, issue d'une illustre famille du Soissonnais, vint au monde sous le règne de Dagobert Ier, et sa piété lui procura la vraie noblesse des enfants de Dieu. On la vit dès son enfance préférer l'amour des biens célestes à celui des créatures. Elle fuyait, autant qu'il lui était possible, les vains amusements du monde, pour ne s'occuper que d'objets sérieux, et surtout de la prière. Lee douceurs qu'elle goûtait de plus en plus en conversant avec Dieu, lui inspirèrent le dessein de renoncer entièrement au siècle. Comme elle n'osait s'en ouvrir à ses parents, elle consulta saint Ouen, qui crut devoir la confirmer dans sa pieuse résolution. Ils convinrent cependant l'un et l'autre, qu'ils prieraient quelque temps le Père des lumières, afin qu'il daignât manifester plus particulièrement sa volonté. Le Saint prit cette précaution, parce qu'il savait que rien n'est plus important que le choix d'un état de vie ; qu'il est dangereux de ne pas marcher dans la voie assignée à chaque homme par la Providence ; que l'amour-propre, par ses artifices, ne nous déguise que trop souvent les motifs qui nous font agir, et qu'il n'est pas rare que le démon se transforme en ange de lumière pour nous tromper plus sûrement.
Bertille s'étant assurée que sa vocation venait du Ciel, ne balança plus à découvrir à ses parents ce qui se passait dans son âme. Ceux-ci, touchés des dispositions de leur fille, lui permirent de suivre les mouvements de la grâce. Us la conduisirent au monastère de Jouarre en Brie, qu'avait fondé depuis peu le B. Adon, frère aîné de saint Ouen, et dans lequel il prit l'habit avec plusieurs jeunes gens de qualité[1].
Sainte Telchilde, qu'on croit avoir été professe de Faremoutiers, gouvernait alors cette maison, dont elle était la première abbesse. Elle reçut Bertille avec empressement, et l'instruisit dans les voies de la perfection religieuse. La jeune novice, qui regardait la solitude comme un port assuré, remerciait sans cesse le Seigneur de ce que, par sa miséricorde, il l'avait soustraite aux tempêtes de la mer orageuse du monde. Mais elle pensa qu'elle ne mériterait de devenir l'épouse de Jésus-Christ, qu'autant qu'elle s'efforcerait de le suivre dans la route pénible des humiliations et des renoncements qu'il avait tracés. Elle se mit donc au-dessous de toutes les sœurs, ne se jugeant pas digne de vivre parmi elles. La prudence et la vertu prévenant en elle le nombre des années, on lui confia successivement le soin de recevoir les étrangers, de pourvoir au soulagement des malades, et de veiller sur la conduite des enfants qu'on élevait dans le monastère. Elle s'acquitta si parfaitement de ces emplois, qu'on l'élut prieure, pour aider l'abbesse dans le gouvernement des religieuses. Cette place fit briller sa ferveur d'un nouvel éclat. Son exemple animait toutes les sœurs ; et elles auraient rougi de ne pas pratiquer toutes les observances que pratiquait leur prieure avec tant de fidélité.
Sainte Bathilde, femme du Roi Clovis II, ayant fait reconstruire l'abbaye de Chelles, au diocèse de Paris, laquelle avait été fondée par sainte Clotilde, pria l'abbesse de Jouarre de lui envoyer quelques-unes de ses religieuses qui fussent en étal, par leurs vertus et leur expérience, d'établir la régularité dans la nouvelle communauté. Bertille fut mise à la tète de la pieuse colonie, et désignée pour être première abbesse de Chelles, vers l'an 646[2]. Sa réputation se répandit bientôt au loin. Elle compta parmi ses religieuses plusieurs princesses étrangères. De ce nombre fut Héreswith, Reine des Est-Angles. Elle était fille de Héréric, frère ou beau-frère de saint Edwin, Roi des Northumbres. Elle épousa le pieux Roi Anna, qui consentit qu'elle se séparât de lui pour renoncer au monde. Elle passa en France en 646, et mourut saintement à Chelles, où elle avait pris le voile. Sa fête est marquée au 20 Septembre dans le martyrologe anglais de Wilson.
Sainte Bathilde, devenue veuve en 655, gouverna le royaume en qualité de régente ; mais à la majorité de Clotaire III, son fils, c'est-à-dire, en 665, elle se retira à Chelles, où elle prit l'habit. Elle vécut sous la conduite de sainte Bertille jusqu'en 680, que le Seigneur récompensa ses vertus par une heureuse mort.
Quelque nombreuse que fût la communauté de Chelles, et quelque qualifiées que fussent la plupart des religieuses qui la composaient, la paix n'y était jamais troublée. Toutes s'efforçaient, par une sainte émulation, de se surpasser les unes les autres en humilité, en douceur, en mortification, en charité. Bertille, qui voyait parmi ses filles deux grandes Reines, ne cherchait à se distinguer que par son amour pour la perfection. Elle montrait par son exemple, qu'on ne sait bien commander que quand on a appris à obéir. Cette heureuse disposition la préservait de l'orgueil et des vices qui en sont la suite ordinaire. Elle gouverna quarante-six ans, toujours avec la même vigueur et la même prudence. Les infirmités de la vieillesse, loin de diminuer sa ferveur, ne firent que l'augmenter. Elle mourut en 692. Une personne qui a renoncé véritablement au monde, en voit passer la figure devant ses yeux ; elle méprise la frivolité de ses occupations ; elle frissonne à la vue des scènes tragiques qu'il offre si souvent ; elle redoute ses pièges ; elle dédaigne ses promesses flatteuses ; elle se défie de l'amorce de ses plaisirs qui conduisent tant d'âmes à une perte éternelle. Semblable à un homme qui est tranquille dans le port, elle contemple la fureur de cette mer orageuse, au milieu de laquelle les malheureux Egyptiens périssent après avoir lutté quelque temps contre les vagues qui les engloutissent. Il n'y a de sauvés du naufrage que ceux dont l'âme prend l'essor, et n'est point retenue par des affections terrestres et désordonnées.SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.[1] L'abbaye de Jouarre, située à quatre lieues de Meaux, fut fondée vers l'an 63o. Au monastère d'hommes, saint Adon en joignit un de filles, suivant l'usage qui régnait alors. Le monastère de Rebais, que saint Ouen fonda vers le même temps à sept lieues de Meaux, était double aussi. Celui des hommes était le principal, et il est resté seul dans les siècles postérieurs. Ces maisons suivaient la règle de saint Colomban, qu'elles quittèrent depuis pour embrasser celle de saint Benoît. M. Bossuet, évêque de Meaux, attaqua juridiquement les exemptions de Jouarre et de Rebais, et soumit ces abbayes à la juridiction de l'ordinaire, sur la fin du dix-septième siècle.
[2] Le monastère de Chelles fut fondé auprès du palais où la plupart des Rois de France firent leur principale résidence, depuis Clovis jusqu'à Charlemagne. On l'appelait Kula ou Cala. Ce palais subsista encore plusieurs siècles après Charlemagne. Le roi Robert y fit assembler un concile en 1008. C'est sur les ruines de ce palais qu'a été bâtie la ville de Chelles qui subsiste aujourd'hui. _________________ Je T'aime Dieu ma Force, mon Bonheur et mon Unique Espérance !
Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !
Jésus te dit : Moi Je t'aime, et toi tu m'aimes ?
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