un livre de Patrizia Cattaneo se rapportant à l’exorcisme et au démon: «Le diable à genoux». L’auteur présente ici la génèse de ce livre et son contenu.
Un fait révélateur
Elena, agenouillée devant le Père Michele Bianco, retire son pull-over pour lui montrer les griffures que le diable lui fait chaque nuit. C’est une scène impressionnante. Elle le supplie, à genoux, de la libérer de ce tourment. C’est advenu par sa faute: elle s’était adressée à un mage pour lui demander la solution à ses histoires amoureuses. Elle avait créé un lien avec le diable, comme il arrive toujours quand on fréquente des sorciers et opérateurs occultes. A partir de ce jour, chaque nuit, l’ennemi venait la perturber en lui laissant sa marque.
Le Père Bianco nous avait reçus dans son bureau. J’accompagnais Elena en qualité d’interprète. C’était la première fois que le prêtre la rencontrait et, sans rien savoir à son sujet, il lui demanda où était son mari, parce que le Seigneur lui révélait une situation de péché. La femme hésita, se sentant découverte, mais finalement, elle avoua qu’elle n’était pas mariée, mais qu’elle avait trois enfants et qu’elle avait rompu avec leur père depuis des années.
On aurait dit la scène de la Samaritaine au puits de Jacob (Jn 4,16-18) que Jésus provoqua par ces paroles: «Va, appelle ton mari et reviens ici.» La femme lui répliqua: «Je n’ai pas de mari.» Jésus lui dit: «Tu as bien fait de dire: “je n’ai pas de mari”, car tu as eu cinq maris et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari; en cela tu dis vrai.» Elle aussi était une étrangère que le Seigneur rencontra sur la route et qu’il racheta.
Elena restait à genoux devant le Père Bianco qui lui imposa les mains sur la tête. Le démon commença à se manifester et la femme fut prise de haut-le-coeur, mais de sa bouche, il ne sortait que de la salive. La situation de péché dans laquelle elle vivait et sa confiance volontaire envers un mage l’avaient exposée à l’action dévastatrice de l’adversaire.
Maintenant, cependant, le diable était obligé de plier les genoux devant plus fort que lui: un homme auquel Dieu, par mandat de l’Eglise, avait conféré le pouvoir de le chasser au nom de Jésus. Dans les Evangiles, l’acte de «se prosterner» est un signe d’adoration, réservé à Dieu seul, et le démon aussi est obligé de plier les genoux devant Jésus-Christ: «Vint à sa rencontre un homme de la ville, possédé de démons. Depuis un temps considérable, il n’avait pas mis de vêtements; et il ne demeurait pas dans une maison, mais dans les tombes. Voyant Jésus, il poussa des cris, se jeta à ses pieds et, d’une voix forte, il dit: «Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut? Je t’en prie, ne me tourmente pas.» Jésus prescrivait en effet à l’esprit impur de sortir de l’homme. Car à maintes reprises, l’esprit s’était emparé de lui...» (Lc 8,27-29)
Des exorcismes ouverts à tous
Depuis deux ans, par une permission spéciale du Père Michele, j’assistais à des exorcismes dans le sanctuaire de saint Cyriaque à Torre Le Nocelle, parce que, jusqu’il y a peu de temps, outre les possédés et leurs familles, peu de personnes étaient admises pour soutenir l’exorciste de leurs prières. Toutefois, durant les diverses rencontres auxquelles j’ai assisté, je n’avais jamais vu le diable à genoux devant l’exorciste.
Un jour, le Père Michele m’a permis d’amener aux exorcismes un petit groupe de français qui, depuis ce jour, sont venus par groupe de 60 à 120 à la fois avec des agences de tourismes, sans aucune préparation. Le Père Michele, qui n’avait jamais accueilli des groupes d’italiens, a ainsi commencé à accepter des groupes d’étrangers, ce qui causa quelques problèmes.
Les pèlerins, arrivés pour l’exorcisme comme en excursion, au début, imposèrent des croix et les mains sur les possédés, s’exposant à des dangers; ou bien ils se mettaient à chanter, créant la confusion. Les italiens se sont senti le droit d’imiter les étrangers et se sont présentés aux exorcismes, toujours plus nombreux. Dès lors, l’exorcisme, au sanctuaire de saint Cyriaque, n’est plus réservé aux seules personnes qui en ont besoin, il est ouvert à tous.
Hélas, à côté des avantages (libérations et conversions), les inconvénients de cette ouverture ne se sont pas fait attendre. Le fait d’accueillir ceux qui n’ont pas besoin d’exorcisme soustrait un temps précieux à ceux qui en ont besoin. De plus l’exorcisme avec de nombreuses personnes perd son aspect privé; on découvre des personnes considérées “normales” qui sont prises par le démon; parmi elles, des guides et des interprètes de pèlerinages. Mais surtout la majorité des personnes arrivent sans préparation et des gens sont choqués. Des théologiens improvisés donnent, sans autorisation du Père Michele, des explications hasardeuses dans le sanctuaire. Des personnes sans préparation s’improvisent catéchistes. Elles racontent des histoires qui accroissent la confusion des gens. Le Père Bianco n’était même pas au courant jusqu’à ce que des fidèles le préviennent. A se demander ici, si cette large ouverture des exorcismes aux pèlerins est constructive.
Le Père Michele a du mal à donner une réponse, parce qu’il constate que les cas de perturbations maléfiques sont en augmentation et que la nécessité de recourir aux exorcismes devient toujours plus grande et urgente.
L’évêque du lieu, à ce jour, ne s’est pas prononcé sur cette façon d’ouvrir les exorcismes à tous. Dans l’Eglise, on observe la règle: silence égale consentement. Cela signifie que l’Eglise approuve ou qu’elle est en train d’évaluer cette façon de faire.
Voyant se multiplier la confusion et les abus, l’idée d’écrire un livre s’est imposée. Je l’ai réalisé, avec la collaboration du Père Bianco, pour orienter spécialement les fidèles français et répondre aux questions et aux peurs les plus fréquentes.
Le sanctuaire de saint Cyriaque se prévaut d’une tradition exorciste pluri-séculaire. Ainsi le livre parcourt l’histoire des miracles et des exorcismes de saint Cyriaque au Père Michele Bianco; il relate des témoignages de guérisons et de libérations, rapporte quelques révélations du diable qui aident à le combattre, explique comment les stratégies et manifestations sataniques ont changé avec le temps.
Le Père Michele Bianco s’est volontiers prêté à une très longue interview; il a contrôlé les textes, sans y apporter de corrections. Le titre «Le diable à genoux» est inspiré de la femme griffée par le démon, prosternée devant celui qui a le pouvoir de le chasser. Le démon ne peut pas faire ce qu’il veut, il doit plier la tête et les genoux devant Celui qui l’a vaincu sur la croix: «pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame de Jésus-Christ, qu’il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.» (Ph 2,10-11)
Littérature:
«Le diable à genoux» Exorcismes et guérisons, De saint Cyriaque au père Michele Bianco, Patrizia Cattaneo, 128 pages, 13x20 cm, Euro 12.–, CHF 19.–
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Quand ils diront : « Paix et sécurité ! », alors une destruction subite sera sur eux...1 Thessaloniciens 5:3