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 En célébrant un mariage en plein vol, le pape François a-t-il malmené ce beau sacrement ?

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LucJos
Admin
LucJos


Date d'inscription : 28/05/2013
Localisation : BE

En célébrant un mariage en plein vol, le pape François a-t-il malmené ce beau sacrement ? Empty
MessageSujet: En célébrant un mariage en plein vol, le pape François a-t-il malmené ce beau sacrement ?   En célébrant un mariage en plein vol, le pape François a-t-il malmené ce beau sacrement ? Icon_minitimeSam Jan 20 2018, 07:11

En célébrant un mariage en plein vol,
le pape François a-t-il malmené ce beau sacrement ?


Père Cédric Burgun

Pour quelques esprits chagrins, l’histoire de ce mariage célébré par le Pape dans l’avion qui le conduisait au Chili
sera une occasion supplémentaire de critiques envers le Souverain Pontife. Que ce mariage étonne et interroge, je peux le comprendre; mais
certaines réactions m’ont laissé plus que dubitatif sur l’ecclésiologie qui les sous-tend : par exemple, l’évêque de Rome aurait-il besoin des
facultés canoniques données par le curé pour célébrer validement un mariage ? Soyons un peu sérieux.

Une histoire conjugale particulière

Il est tout de même intéressant de se pencher sur l’histoire de ce couple … Mariés civilement depuis près de 10 ans, ils devaient se marier religieusement en février 2010. Tout était prévu, mais un séisme a détruit l’église dans laquelle ils devaient se marier le jour même où le mariage religieux était prévu. D’aucuns penseront qu’il fallait en trouver un autre … mais on peut cependant imaginer qu’un tel drame, le jour du mariage, n’a pas eu simplement des conséquences matérielles sur un bâtiment ! Toujours est-il que le mariage religieux a été reporté sine die et ils sont restés mariés seulement civilement. Il est déjà intéressant de comprendre que le Pape n’a pas célébré un mariage entre deux fiancés qui n’auraient rien prévu, et surtout sans préparation, comme j’ai pu le lire ! Il a surtout «régularisé» une situation matrimoniale et canonique plus douloureuse qu’irrégulière. Certains canonistes – dont je suis – considèrent qu’un mariage seulement civil peut être le lieu d’un vrai consentement, mais dénué d’effet canonique, lorsque les deux époux, pour une raison pour une autre, ne vont pas jusqu’à l’autel.

Et d’ailleurs, sur cette «régularisation», le pape en a donné un autre signe : ayant écouté leur histoire, le pape les a confessés, précise L’Osservatore Romano, et les a interrogés sur leurs intentions. En effet : lorsque ces régularisations surviennent (je n’ente pas ici dans les procédures précises), l’un des buts des entretiens permet de vérifier que le contenu du consentement déjà échangé est toujours d’actualité dans la volonté des époux ; et l’on sait que le Pape les a interrogés sur leur volonté de maintenir ce lien matrimonial et de continuer à en vivre. Puis il a béni leur échange de consentements.

Une capacité naturelle inscrite au coeur de l’homme

Dans le respect de la dignité et de la capacité de l’homme et de la femme a échangé un vrai consentement, comme le leur dicte leur nature d’être créé (depuis la Genèse, Dieu a déposé au cœur de l’homme la capacité de se donner dans le mariage), l’Église pose un regard de vérités sur un certain nombre de mariages dits naturels (cf. mon billet sur le mariage célébré par un laïc où je développe encore un peu plus cette idée).

Ce couple, donc, qui avait déjà posé un vrai consentement – expression de leur volonté – lors de leur mariage civil n’a pas pu recevoir la bénédiction de Dieu venant exprimer la sacramentalité de leur lien. Ils étaient donc plus dans une situation qui nécessitait une «régularisation» plus que l’absence totale de volonté matrimoniale. Certes, cela semble un raisonnement très «juridique» (un consentement posé validement, mais sans effet canonique immédiat …); mais en matière de mariage, les beaux sentiments ne suffisent pas et l’on ne peut pas non plus «plaquer» une théologie de la sacramentalité du mariage dénué d’une juste anthropologie et conception de l’homme dans sa capacité à répondre naturellement à l’appel que le Créateur a laissé dans son cœur dès les origines. Un homme et une femme échangeant leur consentement répondent déjà à cet appel, même civilement; ce qui montre bien que la question de la sacramentalité dépasse la seule question de l’autorité et du pouvoir ecclésial.

La célébration d’un mariage peu ordinaire

Ce couple, donc, se retrouve dans l’avion pontifical :

«nous devions faire une photo avec le pape. Nous nous sommes trouvés près de lui et nous lui avons raconté
que nous étions mariés (civilement), parents de deux enfants, et que nous voulions recevoir sa bénédiction. Et il nous a demandé si nous
étions mariés à l’Église. Nous lui avons répondu que nous n’avons pas pu nous marier à l’Église parce que le jour de notre mariage,
le 17 février 2010, l’église a été détruite »dans un séisme.»

Et le Pape leur a proposé de «régulariser» leur situation en les mariant sur-le-champ ! «Nous sommes du diocèse du Ciel !» ont ensuite déclaré les deux époux. Certes, il faut habituellement une forme liturgique plus développée et un lieu spécifique comme une chapelle (mais tout ceci peut être dispensé par l’autorité compétente); mais le Pape a utilisé la forme «simple» de l’échange des consentements, c’est-à-dire ce qui est requis pour la stricte validité d’un tel acte : l’échange des consentements, la présence de deux témoins et un «assistant» muni des facultés canoniques pour recevoir cet échange au nom de l’Église.

Qui pourrait opposer au Pape l’absence de ces facultés canoniques en sa personne ? Certains évoquent la nécessité de recourir au curé ou à l’évêque du lieu.

Faut-il rappeler ce qu’est le pouvoir pontifical ?  Le canon 331 du Code de droit canonique actuel est très clair :

«L’Évêque de l’Église de Rome, en qui demeure la charge que le Seigneur a donnée d’une manière singulière à Pierre, premier des Apôtres, et qui doit être transmise à ses successeurs, est le chef du Collège des Évêques, Vicaire du Christ et Pasteur de l’ Église tout entière sur cette terre; c’est pourquoi il possède dans l’Église, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu’il peut toujours exercer librement.»

Le canon 331 (qui reprend l’enseignement traditionnel du Concile Vatican I, Pastor aeternus, du 18 juillet 1870) qualifie donc ce pouvoir : il est un pouvoir de gouvernement, suprême, plénier, universel, épiscopal, ordinaire, immédiat, et libre. En d’autres termes, cela signifie que le Pape a le pouvoir de juridiction sur l’ensemble de l’Église catholique, partout dans le monde, de manière immédiate et libre. Cela signifie que la primauté pontificale, loin d’être une primauté d’honneur, est un vrai pouvoir de juridiction avec tout un ensemble de prérogatives et de compétences propres : il n’est pas, contrairement à un archevêque métropolitain, un «primus inter pares» qui veille à la bonne marche de l’ensemble.

Pour ce qui nous intéresse ici, ce pouvoir est suprême en tant qu’il n’est subordonné à aucune autre délégation; cela signifie qu’il peut agir à sa convenance, en premier ou en dernier lieu. De plus, le canon 331 qualifie se pouvoir de «plénier» ce qui s’entend, entre autres, «par toute la terre» : cela suppose que tout ce que peut une quelconque autorité ecclésiastique, le Pape le peut également (sachant que certains actes ne relève d’ailleurs que de lui). On parle aussi du pouvoir universel qu’il peut s’exercer sur toute l’Église ou sur une Église particulière ou un groupement d’Églises, sur tous les fidèles ou sur des fidèles en particulier.

Ce pouvoir est également qualifié d’ «immédiat» et de «libre» par notre canon 331. Retenons brièvement que le Saint-Père peut exercer ce pouvoir sans intermédiaire, sur tous les sujets directement sans avoir besoin de passer par des intermédiaires ou d’obtenir la permission ou le consentement d’autre autorité. Autrement dit, comme le précise J.-B. d’Onorio dans son ouvrage sur le gouvernement de l’Église : «le Pontife Romain peut exercer tous et chacun de ses pouvoirs dans un ou plusieurs diocèses sans avoir à demander l’avis, l’accord ou la permission de l’évêque du lieu, ni à suivre strictement l’ordre hiérarchique décroissant» (p.73), en demeurant libre par rapport à toute autorité qu’elle soit civile ou ecclésiastique. C’est pourquoi, d’ailleurs, tout fidèle dans l’Église peut toujours déférer à son jugement et le pape peut décider d’intervenir dans une affaire locale comme il l’entend.

Était-il nécessaire de remettre en cause la validité d’un tel mariage pour défaut de faculté canonique ? Je ne le pense pas. Quant à envisager qu’il serait nul à cause des époux eux-mêmes, je pense que la décence suffirait amplement pour ne pas poser de tels jugements sur le cœur de deux époux : c’est une mission qui ne dépend que des juges ecclésiastiques, s’ils venaient à le demander !

Un bel exemple d’accueil pastoral :

«Notre mariage sera très significatif pour tous les couples du monde qui ne se sont pas mariés.
Cela aidera et encouragera les personnes à se marier. Nous sommes du diocèse du ciel.»


Oui, ce mariage pourra être un exemple d’accueil et de charité.
Le Pape n’avait-il pas exhorté se dégager des «douanes paroissiales» et de nos procédures parfois étriquées qui nous empêchent
d’accueillir les personnes là où elles en sont ? Et ce n’est pas moi que l’on accusera de vouloir amoindrir la préparation au mariage;
mais en tel cas, le Pape a su faire preuve de discernement afin de voir comment la grâce de Dieu était déjà à l’œuvre
dans la vie de ces époux.





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