Alessandra Tarantino / AP
Le pape François, mercredi 11 septembre sur la place Saint-Pierre.
Des responsables français ayant récemment approché le pape François le décrivent comme un « chef d’entreprise déterminé ». Rencontrant lundi matin 16 septembre le clergé de Rome à la basilique Saint-Jean-de-Latran, le pape a interpellé les 1 500 prêtres de son diocèse comme un dirigeant redresse le moral de ses cadres afin qu’ils se montrent plus créatifs.
« L’Église ne s’effondre pas », leur a déclaré l’évêque de Rome, titre qu’il met en avant depuis son élection il y a six mois et auquel il s’exprimait lundi dans sa cathédrale.
« L’Église n’a jamais été aussi bien qu’aujourd’hui, c’est un beau moment d’Église, il suffit de lire l’histoire », s’est-il réjoui, invitant les prêtres à regarder avec lucidité les « très graves problèmes de l’Église », sans céder au pessimisme.
À l’appui de son propos, le pape François a cité « la sainteté au quotidien de tant d’hommes et de femmes ». « Et cela donne espoir », a relevé le pape. « La sainteté est le plus grand des scandales », a-t-il ajouté pour souligner le caractère provocant d’un chemin aussi radical.
« Les fidèles doivent se sentir comme à la maison »Au cours de cet échange privé d’une heure, loin de la presse mais
dont le site du diocèse de Rome rendait compte lundi, le pape a raconté la naissance de sa propre vocation sacerdotale à Buenos Aires un certain 21 septembre 1953 – il y a bientôt soixante ans. Le souvenir de tels moments, comme le début d’une vocation, l’entrée au séminaire, l’ordination sont autant de supports pour le prêtre. « La mémoire est le sang de la vie de l’Église », a résumé le pape, qui dans le style direct qui lui est propre, a ensuite échangé avec une dizaine de prêtres présents.
À l’un d’entre eux qui, par une lettre, lui avait confié sa « fatigue du cœur », l’évêque de Rome a encouragé dans son intervention, « à aller vers les pauvres, annoncer l’Évangile et aller de l’avant », en s’appuyant sur « la prière devant le tabernacle, la proximité des autres prêtres et la proximité de l’évêque ».
Au-delà des encouragements, la rencontre avec leur évêque a été pour les prêtres l’occasion d’entendre ses conseils. Insistant sur l’accueil dans les paroisses, où « les fidèles doivent se sentir comme à la maison », le pape a incité son clergé à accompagner leur troupeau en chemin, comme le Christ réchauffe le cœur des disciples d’Emmaüs.
« Ce pape est un homme direct »Très concrètement, il a cité l’exemple de son ancien diocèse de Buenos Aires, où des confesseurs sont disponibles toute la journée dans certaines paroisses. Ou encore des préparations au
mariage aux horaires adaptés aux couples qui travaillent tard. Pour le pape, le clergé romain doit prendre des « voies audacieusement créatives ».
Les prêtres étaient prévenus. En amont de leur rencontre, le pape leur avait fait envoyer une lettre écrite en 2008 dans laquelle il pressait chaque prêtre de Buenos Aires de devenir « un ardent missionnaire et non un simple fonctionnaire ». Don Carlo, présent lundi, cité par le quotidien romain
Il Messagero, a apprécié : « Ce pape est un homme direct, qui dit les choses personnellement ».
SÉBASTIEN MAILLARD, à Rome http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Pour-le-pape-Francois-l-Eglise-vit-un-beau-moment-2013-09-16-1017097