Aucun prédicateur ne peut annoncer la venue de l’Antichrist et le temps du Jugement

Voici une référence fondamentale, qui nous permettra de comprendre pourquoi, aucun prédicateur, à fortiori un Souverain Pontife, ne peut annoncer directement l’avènement de l’Antichrist, et le temps du Jugement. Il doit donc se contenter de nous donner des signes, des annonces voilées que nous nous devons d’interpréter.

Le texte présenté ci-dessous est totalement méconnu des fidèles et de je pense pouvoir affirmer, sans grand risque d’erreur, qu’il l’est aussi largement du clergé, notamment par le fait qu’il n’apparaît pas dans le Denzinger, ouvrage de référence et de synthèse « des symboles et définitions de la foi catholique ».

Le 19 décembre 1516, lors de la 11 ième session du 5 ième Concile oecuménique du Latran, le Pape Léon X déclarait dans la constitution « Supernæ majestatis præsidio », dont voici le texte latin original extrait de la page 946, § B et C du tome 32 de la « Sacrorum Conciliorum collectio » (éditée dans cette version entre 1759 et 1798) :

« Mandantes omnibus, qui hoc onus [prædicationis] sustinent, quique in futurum sustinebunt, ut [...] tempus quoque præfixum futurorum malorum, vel Antichristi adventum, aut certum diem Judicii prædicare, vel asserere nequaquam præsumant : cùm Veritas dicat : Non est vestrum nosse tempora vel momenta, quæ Pater posuit in sua potestate : ipsosque qui hactenus similia asserere ausi sunt, mentitos, ac eorum causa, reliquorum etiam rectè prædicantium auctoritati non modicum detractum fuisse constet »,

et sa traduction française :

« Nous ordonnons à tous ceux qui exercent la charge de la prédication ou qui l'exerceront dans l'avenir […] qu'ils ne présument pas de fixer dans leurs prédications ou dans leurs affirmations un temps déterminé pour les maux futurs, soit pour l'avènement de l'Antéchrist, soit pour le Jugement : attendu que la Vérité dit : Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité : ceux donc qui, jusqu'à présent, ont osé émettre de pareilles choses, ont menti, et il est avéré que, par leur fait, un grand dommage a été porté à l'autorité de ceux qui prêchent sagement ».

NB : Il est possible de trouver ces références dans la version de l’ouvrage « L’Antéchrist » écrit en 1905 par l’Abbé Augustin Lémann.