Danger du yoga

Bonjour à tous et toutes,

En ce qui me concerne, au risque de déplaire, le yoga à toujours fait partie de ma vie.

J'avais 20/21 ans et je souffrais d'une hypertension très élevée et il n'y avait aucun médicament pour la soigner (c'était en 1960) sauf de la papavérine, un extrait de plante qui ne me convenait absolument pas. Heureusement, par "chance", chaque fois que ma tension dépassait une certaine limite, j'avais dans le nez un petit vaisseau sanguin qui se déchirait et me faisait ainsi perdre une certaine quantité de sang. Mon médecin traitant de l'époque m'a dit à plusieurs reprises : "Sans lui, vous seriez déjà mort !".

Un jour, il m'a aussi dit qu'il me savait plus quoi faire avec moi et m’a conseillé d'aller voir un autre médecin. Après quelques renseignements pris à gauche et à droite, j'ai enfin consulté un autre de ses collègues qui lui, après avoir entendu mes explications et pris contact avec son confrère, m'a conseillé de faire soit de la relaxation médicale, soit du yoga en ajoutant qu'il connaissait très bien une personne, professeur de gymnastique, qui donnait aussi des cours de yoga aux personnes souffrant de maladies spéciales ou particulières. Tout-à-fait normalement, je me suis inscrit à ses cours et après quelques mois j'ai commencé à en ressentir les bienfaits. J'ai suivi ces cours pendant deux ou trois ans, à raison d'une séance par semaine, mais à la condition essentielle de consacrer chez soi, le matin à jeun, 15 à 20 minutes  au yoga. Il n'a jamais été question de philosophie ou de méditation, mais uniquement des exercices dynamiques entrecoupés de pauses respiratoires qui servaient de repos. Et, à domicile, j’ai continué jusqu’à présent.

Mais le plus important, c'est ceci. Comme mon hypertension était moins forte, et avec l'accord de mon médecin, j'ai commencé à faire du vélo, très bénéfique pour la tension artérielle, et après un an et demi j'étais capable de rouler seul environ 100 kilomètres et très vite mon hypertension a littéralement disparu. Et c'est, je crois, ce moment-là que le Malin attendait : le vélo est devenu mon dieu, je ne vivais plus que pour lui, j'étais persuadé que tout pouvait s'arranger grâce à lui. Cela a duré 8 ou 9 ans à raison de 15000 et même, les dernières années, 20000 km par an ... puis, le même jour, une chute, un coude cassé, mais je n'en savais rien au moment même, et 30 km plus loin renversé par une voiture.

Après trois ou quatre mois sans vélo, j’étais incapable de reprendre la route avec les copains et je me suis décidé à me ré-entraîner seul, par désir de les rejoindre mais aussi probablement par orgueil. Mais je me suis remis au vélo en faisant des efforts trop exigeants pour mon corps et après un an je me suis retrouvé en clinique totalement épuisé. J’étais devenu brusquement une loque humaine, ma détresse était extrême, j’avais 44 ans et demi, je n’allais plus à l’église depuis l’âge de 16 ans et je me considérais comme perdu.

Mais Jésus, Lui, est venu à mon secours. Pas de manière extraordinaire, mais en cherchant ce qui pouvait bien m’aidé, j’ai pensé à Lui et j’ai compris, comme le fils prodigue, qu’Il était mon seul espoir. Pendant plusieurs mois, chez moi, j’ai lu et relu, en pleurant, le Nouveau testament, j’ai prié beaucoup et, en 1985, le dimanche avant la Fête de l’Assomption, je me suis senti attiré par l’Eucharistie, la confession, la prière, l’adoration et le partage.

Je ne cherche pas à critiquer le prêtre qui nous met en garde à l’égard du yoga. Au contraire, je crois qu’il a raison de nous rappeler que, si l’on est véritablement croyant, la Révélation ne peut pas être écartée et remplacée par l’une ou l’autre philosophie, mais je crois que l’on peut toutefois y trouver, non pas des idées, mais des comportements ou des activités qui peuvent encore être très utiles aujourd’hui. D’autre part, dans le monde actuel il y a bien d’autres choses qui peuvent nous éloigner de Dieu : l’argent, le sexe et un grand nombre de plaisirs malsains, mais aussi des activités saines qui prenant tellement de place dans notre vie nous éloignent progressivement de Dieu, seul capable de nous sortir de nos misères.

Je deviens long, mais permettez-moi d’ajouter encore ceci : en janvier 2005, le Seigneur a voulu, permis que je porte un nouveau fardeau, des acouphènes, des sifflements ou autres bruits dans les oreilles ou/et dans la tête, alors qu’aucun médicament n’existe pour y remédier. Inconvénient de taille, plus moyen de m’endormir d’où l'obligation, chaque soir, d’absorber un somnifère efficace.

Au réveil, je suis toujours sous l’influence du produit et je sors de mon lit en tombant à genoux devant la Croix où je consacre quinze minutes à ma prière matinale. Celle-ci me réveille déjà, mais seulement en esprit, si je puis dire. Aussitôt après viennent plus ou moins vingt minutes de yoga qui me font un bien fou en me donnant le tonus nécessaire pour affronter une nouvelle journée et je termine en remerciant, en bénissant et en louant le Seigneur qui n’oublie aucun de Ses enfants qui acceptent leurs maladies et leurs souffrances comme Lui et Marie les ont acceptées.

J’ai 74 ans, je suis heureux malgré mes difficultés et ma manière de vivre m’a conservé uns souplesse corporelle qui étonne un grand nombre. Un conseil : n’essayez pas de faire du yoga, même tel que je le conçois, c’est-à-dire avec Dieu, sans vous faire conseiller par une personne compétente. Agir autrement risque d’être dangereux.

Que le Seigneur vous bénisse et vous garde !

Stan,
merci pour votre réponse, elle me fait réellement plaisir !   

Avant d'avoir retrouvé Jésus, je faisais du yoga exclusivement physique, laissant de côté tout ce qui était "spirituel" mais qui instinctivement ne m'intéressait pas.

Maintenant, et depuis 1985 comme je vous l'ai déjà dit, je fais effectivement du yoga chrétien, je découvre que mon corps est une merveille de la création au même titre que l'air, l'eau, le soleil, une simple fleur ou tout l'univers avec ses planètes et ses galaxies. Je suis émerveillé chaque jour de constater combien il est possible, avec patience et douceur mais surtout sans dépasser ses limites, de le respecter en lui apportant tous les mouvements dont il a besoin et que la vie de tous les jours ne nous permet pas d'accomplir.

Et cet émerveillement monte inévitablement vers Celui qui a tout créé et qui s'est sacrifié pour nous offrir la Création Nouvelle totalement et éternellement délivrée du Mal.

Qu'Il soit béni et qu'il vous bénisse, vous et votre forum !

LucJos

Lily-Anne,
j'en suis ravi. 

Il y a beaucoup de théologiens ou prédicateurs qui, même si ce qu'ils disent est correct, ne traitent le sujet qu'ils abordent que d'une manière trop générale et parfois un peu arbitraire. Je pense que nous avons chacun une conscience et que celle-ci doit toujours intervenir dans notre manière d'être et d'agir. Dieu nous a donné l'intelligence et, avec la foi en Lui, un grain de Sa Sagesse. Sachons nous en servir !

LucJos

Coquelicot,
bonjour.

... "et de rajouter le discernement......tout en sagesse !"

Oui, mais je pense que le discernement est directement lié à notre conscience. Si celle-ci est véritablement ouverte à la Volonté Divine - Seigneur que mes motifs soient Tes motifs, que mes désirs soient Tes désirs, que mes paroles soient Tes Paroles et que mes pensées soient Tes pensées - alors nous verront le discernement se développer en nous en restant toutefois imparfait puisque, par nature, nous sommes des être imparfaits. Donc, contrairement à ce que certains pensent et disent, le discernement ne serait pas un don accordé par Dieu à certains et pas à d'autres.

Extrait de Vatican II - Gaudium et Spes" n° 16.

"Au fond de sa conscience, l'homme découvre la présence d'une loi qu'il ne s'est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d'obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d'aimer et d'accomplir le bien et d'éviter le mal, au moment opportun résonne dans l'intimité de son coeur : "Fais ceci, évite cela". Car c'est une loi inscrite par Dieu au coeur de l'homme; sa dignité est de lui obéir, et c'est elle qui le jugera. La conscience est le centre le plus secret de l'homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre. C'est d'une manière admirable que se découvre à la conscience cette loi qui s'accomplit dans l'amour de Dieu et du prochain."

Le coquelicot, plante d'apparence fragile, à l'image de sa tige, peu ramifiée, très fine et velue, se débrouille pourtant pour dépasser dans les champs les herbes et les céréales parmi lesquelles elle pousse. Elle est, pour moi, l'image d'une volonté fragile, mais tenace, qui parvient à "voir" mieux, à mieux discerner, parce qu'elle n'est plus étouffée par son environnement.