Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: Un homme avait deux fils… (Mort de Quentin Élias, et témoignage de Steven Gunnel) ) Lun Mar 10 2014, 13:57 | |
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Un homme avait deux fils…[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]"Et c'est le temps qui court, court,
Qui nous rend sérieux,
La vie nous a rendus plus orgueilleux"
C'était certes Alain Chamfort qui, quelques années plus tôt, avait écrit ces paroles étonnantes. Si le doute est permis sur l'interprétation de la version initiale, les chanteurs d'Alliage, eux, revendiquaient cet orgueil. Il y a quinze ans déjà, je me demandais comment, quand tout le monde affirme que la vie rend humble, on pouvait avancer crânement que la vie vous avait rendu orgueilleux. Quinze ans plus tard, le temps a couru. Et il a fait son œuvre de bien diverses manières.
Il y a un parfum de parabole dans les destins parallèles de Quentin Elias et de Steven Gunnell : "Un homme avait deux fils..." . Mais c'est un goût de parabole tragique, comme s'il était donné de voir les conséquences d'une parabole, poussée dans les extrême d'une vie réelle. Car il ne s'agit pas ici d'une simple histoire destinée à édifier l'auditoire. Au bout du compte, l'un des deux fils n'est pas revenu. Mort, avant 40 ans.Le web charrie son monceau d'aigreur et de médiocrité. Et puis, au milieu du torrent, la surprise d'une pépite, là où ne l'attendrait pas. Je reste persuadé que je l'ai vue la première fois dans lefigaro.tv. J'ai lu l'interview de Steven Gunnell comme on travaillerait une pépite. Lisez-la, merci.
Comme Quentin Elias, il a connu le violent parcours du (presque) gamin propulsé au plus haut et jeté au plus bas en quelques mois. Au plus bas, "la vie [lui] était devenue de plus en plus absurde". Quentin Elias a creusé l'absurde, Steven Gunnell a retrouvé du sens.Il y a tout dans l'histoire que raconte Steven Gunnell. Il y a l'amour d'une mère. Une mère inquiète pour son fils et qui, chaque jour, va prier pour son fils. Une mère qui lui donne ce conseil simple, mystérieux et inspiré : "Quand tu étais petit, tu avais la foi. Retrouve-la". Comment peut-on retrouver la foi, la foi de son enfance ? Il fallait l'humilité, il y a l'humilité. "Certains vertus sauvent : j'ai obéi". Voilà qui est dit simplement. "Certaines vertus sauvent // J'ai obéi". L'obéissance, vertu chrétienne, n'a pas la cote. On n'en voit que la soumission. Elle offre pourtant ce bénéfice : l'oubli de soi, véritable antidote dans le cas présent, quand un autre a sombré dans le culte de lui-même.
Il fallait la grâce, il y a la grâce. Steven Gunnell a poussé la porte d'une petite église. "Dieu a refait mon âme, il a rendu toute chose nouvelle, comme dans l'Apocalypse". Peut-être a-t-il retrouvé un peu de son enfance, une atmosphère ? Peut-être, comme d'autres, s'est-il senti de retour à la maison. Une maison toute simple, sans trompettes ni skytracers, mais toujours là. Il y a la réconciliation. Dix ans après s'être quittés, Steven Gunnell a choisi d'écrire à Quentin Elias, pour se réconcilier. Cette démarche, qui paraît absurde, incongru et peut-être impossible à certains, est bien celle d'un artisan de paix. Et, comme souvent, elle a permis à l'autre de s'ouvrir et de faire paraître une autre face. Finalement, au milieu d'hommages de surface, ressassant complaisamment la caricature qu'il était devenu, Steven Gunnell est le seul à rendre un véritable hommage à Quentin Elias, en laissant entrevoir au monde une personnalité méconnue. Il y a l'espérance. Quand Steven Gunnell a bifurqué, Quentin Elias, lui, avait poursuivi dans la logique de ce monde. Poursuivi dans le culte de soi, la recherche de la célébrité, le culte de soi, le sexe jusqu'au porno. Il y avait deux hommes : l'un a construit sa maison sur du roc, l'autre sur du sable. Mais même chez celui qui s'est abimé dans la plus évidente superficialité il y avait un homme qui méritait d'être connu, celui qui s'est livré dans sa réponse à Steven Gunnell. On peut espérer en l'Homme, aussi. En chaque personne, même la plus éloignée de nous, même celle qui nous rejette le plus évidemment. Au-delà même de Quentin Elias, il y a l'ensemble du groupe Alliage, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il n'a pas reçu toute ma considération à l'époque. Il recélait pourtant, outre deux autres membres dont j'ignore tout, un homme à libérer, Quentin Elias, et Steven Gunnell, qui nous offre aujourd'hui parmi les pages les plus poignantes que j'ai lues récemment. C'était Alliage hier, et il y en a d'autres aujourd'hui, à ne pas condamner trop vite, à ne pas condamner du tout.Il y a la sagesse. Quand leur producteur d'alors s'est empressé de se faire offrir, dans une émission qu'il produit, une séquence douteuse d'auto-absolution, Steven Gunnell ne s'exonère pas : "Quentin, comme moi, comme les autres, on a été les victimes volontaires d'un système. On a voulu tout ça par orgueil, par naïveté, par manque de sagesse".Aujourd'hui, il rejette avec acuité le discours ambiant pour délivrer les mots justes, ceux qui font grandir authentiquement, empreints d'une bienveillance sincère, loin des conseils de ceux qui semblent vouloir vous faire passer par les mêmes impasses. Des mots magnifiques. Le Boys band Alliage(Steven Gunnel et Quentin Élias dans le clip ci-dessous) Le Temps Qui Court - ALLIAGE par BAXTER01Réflexions humaines et chrétiennes de Steven Gunnel : "Contrairement à ce que j'entends depuis toujours, ce ne sont pas les expériences qui nous construisent.
(…)
« Au lieu d'aller dehors, rentre en toi-même: c'est au cœur de l'homme qu'habite la vérité » : c'est du saint Augustin, qui s'était lui aussi pas mal cherché. Trouve-toi d'abord, avant de vouloir exister par le regard des autres, le succès….»
(…)
La vie n'est pas une expérience, c'est un appel. Le mariage n'est pas une expérience, c'est une promesse éternelle. Avoir des enfants, ce n'est pas une expérience, c'est répondre au mystère d'incarnation de la vie, ce pour quoi on est fait.
Construis-toi d'abord par ce mystère qui est en toi : la vie, la vraie."
Source : http://www.koztoujours.fr/un-homme-avait-deux-fils?fb_action_ids=10151943314187823&fb_action_types=news.publishes&fb_ref=pub-standard&fb_source=other_multiline&action_object_map=[414267945376349]&action_type_map=[%22news.publishes%22]&action_ref_map=[%22pub-standard%22] Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
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