Michel Houellebecq : « L’Église catholique a beaucoup à gagner à se rapprocher de l’ambiance des célébrations pentecôtistes.»

Citation :

"L’Église catholique a
beaucoup à gagner
à se rapprocher de l’ambiance
des célébrations pentecôtistes."


"Il existe en France, beaucoup d’Américains l’ignorent sans doute, un mouvement pentecôtiste ; j’en ai pris conscience alors que j’habitais, à Paris, près de la Porte de Montreuil - un quartier alors pauvre, avec beaucoup d’immigrés récents. Attiré par des affiches, je me suis rendu à plusieurs célébrations – parfois animées par un télé-évangéliste américain en tournée. L’assistance était, à 90 % au moins, noire. J’en garde un souvenir étrange, je pourrais presque douter d’avoir vécu ces moments. Les gens dansaient, chantaient à tue-tête, « parlaient en langues » quelquefois mais pas trop, je n’ai jamais eu la sensation d’assister à un délire collectif, ni de me retrouver dans une secte. Le « signe de paix », réduit dans les messes catholiques à une poignée de main brève, gênée et glaciale, donnait lieu ici à d’interminables et chaleureuses embrassades. Et l’on partageait, à l’issue de la célébration, de copieuses victuailles.

« Si ces gens sont sauvés », disait à peu près (avec cruauté, mais justesse) Nietzsche, « il faudrait qu’ils en aient davantage l’air ». J’ai compris dès ce moment que l’Église catholique avait beaucoup à gagner à se rapprocher de l’ambiance des célébrations pentecôtistes."

Il me semble à moi aussi que les catholiques occidentaux
auraient avantage à prendre exemple sur les célébrations
liturgiques africaines qui sont plus conviviales que ce que
nous en connaissons en Europe et en Amérique du Nord.
J'ai déjà entendu le témoignage d'un africain immigré au
Canada, qui nous a dit que ce fut un choc pour lui de
se rendre compte des froides célébrations liturgiques
de nos paroisses, comparées à ce qu'il vivait
comme liturgie chaleureuse en Afrique.

Stan