Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: Michel Houellebecq : « Vincent Lambert, mort pour l’exemple » Jeu Juil 11 2019, 11:13 | |
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Michel Houellebecq : « Vincent Lambert, mort pour l’exemple »
Lors de la mort de chaque personne, c’est le silence qui doit régner. Dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Vincent Lambert, l’heure est à la prière et à la réflexion. Celle de Michel Houellebecq me paraît très pertinente.
Pour l’écrivain, rien ne justifiait l’arrêt des soins de l’ex-infirmier, mort jeudi après onze ans d’état végétatif. Vincent Lambert aurait été victime d’une surmédiatisation et d’une forme d’ingérence de l’Etat.
Dans une tribune publiée par “Le Monde”, l’écrivain Michel Houellebecq estime que Vincent Lambert “est mort d’une médiatisation excessive, d’être malgré lui devenu un symbole”.
Les parents de Vincent Lambert s’étaient « résignés » à son décès. L’ancien infirmier de 42 ans, plongé dans un état végétatif depuis un accident de la route en 2008, est décédé ce jeudi 11 juillet. L’arrêt des traitements avait débuté neuf jours auparavant, après une décision de la Cour de cassation cassant la reprise des soins demandée par le Cour d’appel de Paris.
Dans une tribune publiée par Le Monde et rédigée avant ce décès, l’écrivain Michel Houellebecq affirme que Vincent Lambert est « mort pour l’exemple ». Il estime que l’arrêt des soins du quadragénaire n’était pas justifié. « Ainsi, l’Etat a réussi à faire ce à quoi s’acharnait, depuis des années, la plus grande partie de sa famille : tuer Vincent Lambert », affirme Michel Houellebecq.
Selon l’écrivain, Vincent Lambert « n’était nullement en proie à des souffrances insoutenables » et « il n’était en proie à aucune souffrance du tout ». « Il n’était même pas en fin de vie. Il vivait dans un état mental particulier, dont le plus honnête serait de dire qu’on ne connaît à peu près rien », ajoute Michel Houellebecq dans les colonnes du Monde. Ce faisant, il s’interroge sur la nécessité de « tuer Vincent Lambert » et se demande « pourquoi lui, plutôt que les quelques milliers de personnes qui à l’heure actuelle, en France, partagent son état ? ». Car Michel Houellebecq a l’impression que Vincent Lambert « est mort d’une médiatisation excessive, d’être malgré lui devenu un symbole ; qu’il s’agissait, pour la ministre de la Santé ‘et des solidarités’ de faire un exemple ».
Dans cette tribune, Michel Houellebecq s’inquiète de l’entrée dans le débat de la question de la dignité. S’il convient que « personne n’a envie de mourir, personne n’a envie de souffrir », il rappelle que la dignité est définie comme le « respect que mérite quelqu’un ». « Il paraît évident […] que la dignité, si elle peut être altérée par divers actes moralement répréhensibles, ne peut en aucun cas l’être par une dégradation, aussi catastrophique soit-elle, de son état de santé ». Cette question de la dignité résulterait-elle d’une « évolution des mentalités » ? Si c’est le cas, Michel Houellebecq « ne pense pas qu’il y ait lieu de s’en réjouir ».
Source : https://www.facebook.com/laurent.passer
Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
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