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 Témoignage de Vie : Sébastien de Karaganda

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Mary-ray

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Date d'inscription : 01/09/2010
Localisation : France

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MessageSujet: Témoignage de Vie : Sébastien de Karaganda   Témoignage de Vie : Sébastien de Karaganda Icon_minitimeLun Mai 14 2012, 07:22

Sébastien de Karaganda (1884-1966)

Statrets au cœur maternel

(Auteur : Odile Haumonté


Marquée par la persécution, les camps et la pauvreté, la vie du père Sébastien nous invite à l’espoir et à la confiance que « Dieu veille en toutes choses au bien de ceux qui l’aiment » (Rm 8, 28). Exilé au Kazakhstan, il y resta et y posa les fondements d’une vie communautaire qui rayonne encore aujourd’hui. Dans son exemple, nous trouvons la force et la joie d’accepter toutes les épreuves de la vie quotidienne pour leur donner un sens, sous le regard de Dieu.
L’higoumène Nikon (1894-1963) disait, en se référant à saint Antoine le Grand : « Dans les derniers temps, il n’y aura plus de monachisme. Là où il subsistera, ce sera uniquement de façon extérieure, sans véritable activité monastique. Ceux qui rechercheront le Royaume de Dieu n’accompliront plus aucun exploit. Ils se sauveront uniquement par la patience dans les souffrances et les maladies. » Ainsi fit le père Sébastien, en pleine steppe kazakhe, en établissant les principes d’une vie évangélique fondée sur une foi ardente, l’humilité, la modestie et la fidélité.

« Quel moine seras-tu ? »

Le 28 octobre 1884 naquit le futur archimandrite Sébastien, appelé Stéphane Fomine, au village de Kosmodemianovskoe, dans une région riche du Sud de la Russie, entre Kalouga et Koursk. Ses parents, Basile et Matriona Fomine, étaient des paysans pauvres. Il avait deux frères, Hilarion et Roman. Il était âgé de cinq ans lorsque ses parents furent emportés par une maladie pulmonaire. Hilarion, dix-sept ans, reçut la charge de l’exploitation familiale et de ses deux jeunes frères. Il était sec et exigeant ; Stéphane souffrit de sa dureté. Aucune présence féminine ne vint adoucir son enfance qui manqua cruellement de tendresse et de gaieté.

La solitude de Stéphane fut totale quand, trois ans plus tard, son frère Roman le quitta pour entrer au monastère. Stéphane demanda à son frère aîné s’il pouvait devenir moine lui aussi ; il n’obtint que des moqueries :

Quel moine seras-tu ? Tu ne seras utile nulle part ! Et qui m’aidera à la ferme ?

Stéphane resta donc aux côtés d’Hilarion. Il gardait les bêtes. Le calme des pâturages lui convenait, le laissant vaquer à la prière ou à la lecture des livres que lui prêtaient le prêtre et l’instituteur du village.

En hiver, quand il y avait moins de travail à la ferme, il rejoignait son frère Roman devenu moine sous le nom de Raphaël. Il s’initiait auprès de lui à la vie monastique.

En 1909, âgé de vingt-quatre ans, exempté de service militaire, il décida de rester à l’ermitage de l’Entrée-au-Temple-de-la-Mère-de-Dieu, connu sous le nom d’Optina poustyne.

Une école d’humilité

Le novice fut affecté au service du starets (maître) Joseph (1837-1911) à l’ermitage de la Décollation-de-saint-Jean-Baptiste. Ce furent deux années de félicité durant lesquelles le saint homme fut pour son novice à la fois un père et une mère. Ils se comprenaient parfaitement et menaient une vie simple et heureuse, réglée par les heures de prière et les repas. Puis le starets Joseph mourut et Stéphane passa au service d’un autre starets : le père Nectaire (1852-1928).

Une nouvelle épreuve le secoua : la mort de son frère Raphaël, emporté par la tuberculose.
Le père Nectaire était un homme déroutant qui pratiquait l’ascèse de la folie en Christ. Se faisant passer pour fou aux yeux des hommes, le « fol en Christ » dénonce la « sagesse des hommes qui est folie pour Dieu » (1Co 1, 20). Le père Nectaire s’habillait de couleurs voyantes, il mélangeait dans sa casserole la soupe au chou, la bouillie, le poisson et la confiture !

Il possédait un sifflet en forme d’oiseau dans lequel il obligeait ses visiteurs à souffler. Il força même un professeur connu à jouer avec une toupie. C’était un homme d’une grande humilité qui soumit Stéphane à bien des épreuves. Pour lui, en effet, il fallait tuer la volonté propre, source de tous les maux.

Un jour, par exemple, un personnage important vint lui rendre visite. Stéphane avertit son maître plusieurs fois de son arrivée, mais le starets ne vint pas. Quand enfin il sortit, il accusa Stéphane de ne pas l’avoir prévenu. Celui-ci n’eut plus qu’à s’incliner et à demander pardon publiquement.

Un monde noir et sinistre


En 1917, Stéphane fut tonsuré moine sous le nom de Sébastien. Il devint diacre en 1923, période troublée où les bolcheviks commençaient à fermer les monastères, puis fut ordonné prêtre en 1927, à quarante-trois ans.
Il se résolut à devenir prêtre de paroisse et fut nommé à Kozlov. Plusieurs moniales de Chamordino (le couvent féminin fondé près d’Optina poustyne) s’installèrent auprès de lui à la fermeture de leur monastère et devinrent ses filles spirituelles.

Dénoncé en 1933, le père Sébastien fut condamné à sept ans de camp et déporté à Karaganda, au cœur du Kazakhstan. Au milieu de steppes arides, glaciales en hiver, brûlantes en été, la ville industrielle de Karaganda surgissait avec ses mines et ses usines, un monde noir, sinistre, qui paraît comme la steppe s’étendre à l’infini.

La main-d’œuvre des camps était utilisée pour extraire le fer et le charbon. Beaucoup mouraient d’épuisement et de dysenterie, ils étaient aussitôt remplacés.

Quatre de ses filles spirituelles vinrent s’installer non loin du camp de Dolinka où le père Sébastien avait été déporté. Deux étaient infirmières et deux trouvèrent une place dans un kolkhoze. Elles lui rendaient visite, lui apportant aide et nourriture, jusqu’à sa libération en 1939.

Les sœurs pensaient qu’à sa sortie du camp, tous rentreraient en Russie. Mais le père Sébastien décida de rester dans ce lieu de désolation qui était pour lui une terre de mission : beaucoup d’anciens prisonniers ou de déportés habitaient là, risquant leur vie dans les mines ou travaillant dans les usines.

« Vous reviendrez ! »

Le père Sébastien s’installa d’abord chez les moniales, dans une simple maison de terre battue. La pauvreté était extrême, tous mangeaient dans la même assiette, les vêtements liturgiques étaient cousus dans des torchons.

Mais le père Sébastien instaura une vie monastique. Tous les jours, dans sa cellule, il célébrait les vêpres et la liturgie. Les chrétiens de Karaganda firent rapidement sa connaissance. En 1953, les autorités permirent l’ouverture d’une « maison de prières ».

Des croyants donnèrent deux maisons dont on fit un lieu de culte et le père Sébastien put confesser et célébrer les baptêmes, les mariages et les enterrements. Par prudence, il célébrait en cachette la liturgie. Les jours de fête, beaucoup de monde se réunissait chez lui, de nuit. Les fenêtres calfeutrées cachaient la célébration où l’atmosphère était chaleureuse, priante, et quand les gens repartaient au petit matin, deux par deux, dans les rues sombres, c’était véritablement l’Église des catacombes des premiers temps !

En 1955 fut accordée l’autorisation de faire enregistrer l’église consacrée à la Naissance de la Mère de Dieu.

Le père Sébastien aidait les nouveaux venus à s’installer. Il déconseillait aux autres exilés de retourner d’où ils venaient. Il prévenait ceux qui voulaient quitter la ville :

Si vous partez, vous reviendrez ! C’était sagesse car ils risquaient de nouveaux ennuis. Mais même ceux qui avaient trouvé une maison ailleurs finissaient par revenir :

ils disaient n’avoir pas connu la paix là où ils étaient partis. Le propre frère du père Sébastien, Hilarion, vint finir sa vie à ses côtés, lui demandant pardon en pleurant pour sa dureté et ses torts passés.

Auprès de lui, chacun se sentait en sécurité, et oubliait ses peines et ses soucis.

Un monastère secret

Autour du père Sébastien et de l’église se constituait ainsi une vie communautaire quasi monastique, un monastère secret qu’il voyait comme la volonté de Dieu et un signe des temps :

Quels moines y a-t-il maintenant ? À tous ceux qui voulaient garder un lien étroit avec lui, il répliquait : Celui qui a foi en Dieu sera sauvé, même s’il vit à plus de mille kilomètres de moi ! Mais il s’occupait de tous les membres de cette étrange communauté comme une vraie petite maman.

Il insistait sur la pratique des vertus clés du monachisme : la prière, la pauvreté, la sobriété dans l’attitude extérieure.

La liturgie était douce et émouvante, sans éclats de voix : Dieu n’est pas sourd. Il recommandait de prier partout, n’importe où et à tout moment : debout, assis, couché ou en voyage. Il encourageait à la patience et à l’humilité : Plus lentement tu avanceras, plus loin tu iras.

Il n’admettait pas les désaccords : Je vous supporte tous, alors que vous ne voulez pas vous supporter les uns les autres ? Quand on lui offrait un cadeau, il répondait qu’il ne souhaitait rien d’autre que la paix et l’amour entre ses enfants.

Il guérit de nombreux malades, mais refusa qu’on lui en attribuât le mérite. Alors qu’il accueillait tendrement ceux qui avaient besoin de lui, il se fâchait contre les curieux : Je ne sais rien, je suis pécheur et sans instruction !

Il lui arrivait de se lever pour aller prier quand il sentait que quelqu’un l’appelait à son aide. Il donnait des conseils en lisant dans l’âme de son interlocuteur ; à l’un il conseillait de devenir prêtre, à l’autre de se marier :

Tu auras ton monastère à la maison ; à un couple éprouvé par des deuils d’adopter un enfant ; à une femme souffrant de sa pauvreté : Regarde ceux qui vivent dans des conditions plus difficiles que toi et la paix règnera dans ton cœur.

« Pas sans eux ! »

En 1965, à quatre-vingt-un ans, la maladie s’empara de lui définitivement et il la supporta sans murmurer : Il n’y a pas d’autre chemin. Dans les derniers jours, il dut lutter contre le désespoir. Mais la pensée de ceux qui vivaient avec lui le soutenait sans cesse : Seigneur, je ne suis pas seul ! J’ai tous mes enfants. Je ne peux entrer sans eux dans ton Royaume. Ils m’ont été confiés par toi. Sans eux, je ne le peux ! Le 19 avril 1966, il se mit à tousser du sang et rendit son dernier soupir. Une foule immense accompagna ses funérailles célébrées le 21 avril. Le métropolite Joseph fit cette promesse en hommage au défunt starets : « En récompense de ses prières et de ses larmes, la grâce du Saint-Esprit ne quittera plus Karaganda jusqu’au retour du Christ. »


http://www.feuetlumiere.org/rencontrer-dieu/ami-de-dieu/sebastien-de-karaganda.html

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