Quelles sont les différences doctrinales entre les orthodoxes et les catholiques?Fresque de Pinturrichio représentant le concile de Florence, au cours duquel l'union entre catholiques et orthodoxes fut décidée par les Pères conciliaires
Les différences entre orthodoxes et catholiques sont assez peu doctrinales. D’ailleurs, les catholiques orientaux partagent avec les orthodoxes énormément d’éléments doctrinaux, liturgiques, ou spirituels.
Il existe certes des nuances doctrinales. Par exemple, nous croyons à l’Assomption de la Vierge Marie; ils croient à la dormition. Mais les deux choses ne sont pas vraiment contradictoires…
Parmi les véritables divergences doctrinales, on pourrait, pour simplifier, retenir deux éléments.
Le premier concerne l’autorité pontificale. Nous, catholiques, croyons que l’évêque de Rome est aussi le successeur des Apôtres Pierre et Paul et qu’à ce titre, il dispose d’une autorité épiscopale directe sur l’ensemble de l’Eglise. C’est-à-dire que tout fidèle a deux évêques, le sien et le Pape. Il va de soi que, dans le cas général, le Pape passe par la médiation des évêques, mais il dispose de l’autorité pour déposer ces derniers.
Par ailleurs, nous croyons que le Pape a reçu du Christ l’autorité de parler au nom de tous les évêques. Au degré le plus solennel de l’enseignement magistériel, il existe donc deux solutions pour délivrer un enseignement infaillible: soit le Pape s’exprime selon les critères de l’enseignement infaillible (nous y reviendrons dans quelques jours, car beaucoup de sornettes ont été dites sur ce sujet…); soit l’ensemble des évêques unis au Pape s’exprime. Dans les deux cas, si l’une des ces deux autorités s’exprime en matière de foi ou de moeurs, avec la volonté manifeste d’affermir la foi des fidèles, l’enseignement est infaillible et irréformable. Pour ce qui nous intéresse ici, nous croyons donc que le Pape peut parler au nom de ses frères évêques.
Les orthodoxes insistent, quant à eux, beaucoup plus sur la synodalité, c’est-à-dire sur l’expression commune des évêques.
Quant à l’autorité pontificale, ils estiment que l’évêque de Rome est l’un des cinq patriarches traditionnels (avec ceux de Jérusalem, Antioche, Alexandrie et Constantinople), mais qu’il n’a pas plus d’autorité que ces quatre derniers. Il dispose simplement d’une primauté d’honneur (et non d’une primauté de juridiction comme nous le professons). Ils ne pensent donc pas que le Pape puisse être infaillible, sans l’assentiment de l’épiscopat universel.
Le deuxième point important de divergence doctrinale est progressivement en train de se résorber. Il s’agit du « Filioque ». A la demande de Charlemagne, les Latins ont pris l’habitude d’insérer dans la Credo la mention selon laquelle l’Esprit-Saint procède du Père « et du Fils » (Filioque en latin). Ce fut le prétexte de la rupture entre orthodoxes et catholiques. En réalité, les Latins n’estiment pas que l’Esprit-Saint procède du Fils exactement comme Il procède du Père; inversement, les Grecs n’estiment pas que l’Esprit-Saint ne procède pas du Fils. Il est douteux que ce désaccord signifie un désaccord réel sur la théologie trinitaire. Orthodoxes et catholiques, nous partageons une commune foi nicéenne, selon laquelle Père, Fils et Saint-Esprit sont co-éternels, d’une essence unique et d’une égale majesté, comme le dit la préface de la Sainte Trinité
http://reponses-catholiques.fr/2012/01/31/quelles-sont-les-differences-doctrinales-entre-les-orthodoxes-et-les-catholiques/