À cause d'une bonne habitude...
(Une anecdote-témoignage)
Cela se passait hier; je revenais, en autobus, d'une séance de cinéma. Dans l'autobus, donc, il m'est arrivé de faire ce que je fais chaque fois que l'autobus passe devant la grande église du Saint Sacrement qui est située sur le Chemin Sainte-Foy à Québec: à travers la fenêtre de l'autobus, j'ai tourné mon regard vers cette église pour saluer mon Dieu en sa présence sacramentelle. Mais au moment où je regardais par la fenêtre de l'autobus, j'ai eu la surprise d'apercevoir, à 50 mètres de moi, un homme qui était étendu de tout son long sur les marches du perron de l'Église, et cela dans une position renversée vers le bas des marches. Houlà!...et je voyais les gens qui marchaient sur le trottoir le plus près de l'église...et personne qui semblait apercevoir ce monsieur visiblement en détresse.
Alors vite! je profite d'un arrêt de l'autobus pour en descendre, et je me rends auprès de ce monsieur...qui me paraissait âgé de + ou - 30 ans...; et là, je me rend bien compte que cet homme est en sérieuse difficulté: le regard qui plafonne, la respiration laborieuse, l'inconscience (mais cela n'avait rien à voir avec un état éthylique).
Parait-il que, par prudence, on ne doit jamais déplacer le corps d'un homme étendu sur le sol lorsqu'on ne connait pas la raison de son état (pour éviter d'aggraver des blessures possibles); mais puisque son corps était "en position déclive" dans les marches, et que ça n'avait pas de sens pour moi de le laisser dans une telle position, il a bien fallu que je me décide à le tirer vers le bas des marches...et pendant tout ce temps, j'étais étonné que personne parmi les passants du trottoir ne vienne me donner un coup de main (il semble bien que les gens....par prudence....préfèrent ne pas se mêler à ce genre d'histoire).
Il m'a donc fallu, après avoir mis cet homme inconscient en position horizontale sur le perron, le laisser seul, pour aller chercher de l'aide dans l'église où le Saint Sacrement était exposé devant quatre personnes qui adoraient. Pas de prêtre dans l'église...et les portes donnant accès au presbytère et à la sacristie se trouvaient fermés à clé. Alors, il a bien fallu que j'élève la voix dans cette grande église silencieuse pour demander aux personnes présentes de venir avec moi pour apporter de l'aide au monsieur en détresse...; et toutes sont venues avec moi pour le secourir...
Heureusement! une de ces quatre personnes (dans l'église) avait un téléphone cellulaire en sa possession! (Merci, mon Dieu!). Nous revenons donc rapidement auprès du monsieur qui était toujours aussi seul....et incapable de s'exprimer (je n'en reviens toujours pas pas que personne parmi les passants n'ait, entre-temps, pu apercevoir ce monsieur en détresse; pourtant, les gens de Québec ont habituellement le coeur sur la main.) L'appel au 911 a été rapidement fait, bien sûr! Demande d'ambulance!
Dans l'attente de cette ambulance, alors que j'étais à genoux à côté du monsieur qui était incapable de parler...mais qui revenait lentement à la conscience, j'ai vu sa main se lever lentement...pour prendre ma main..., comme un signe de reconnaissance..; c'était sans doute le seul moyen qu'il avait pour me dire merci! J'en ai été touché!
Une fois les ambulanciers arrivés sur les lieux...j'ai repris ma route ... (un autre autobus qui arrivait); mais c'était en me disant, cette fois-ci, ...que ma bonne habitude de saluer mon Dieu en sa présence sacramentelle dans l'église Saint Sacrement de Québec, et cela à travers la fenêtre de l'autobus, avait toujours bien eu une utilité pratique: celle de pouvoir secourir un monsieur durement éprouvé dans sa santé...un monsieur que je ne reverrai sans doute jamais dans le courant de ma vie.
Stan