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 Théodom : GENESE 5 : Joseph, tout fini bien. et La Miséricorde, Faiblesse ou Héroïsme ?

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Lumen Spei

Lumen Spei


Date d'inscription : 01/09/2021
Localisation : France

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MessageSujet: Théodom : GENESE 5 : Joseph, tout fini bien. et La Miséricorde, Faiblesse ou Héroïsme ?   Théodom : GENESE 5 : Joseph, tout fini bien. et La Miséricorde, Faiblesse ou Héroïsme ? Icon_minitimeDim Nov 07 2021, 06:46

Joseph, tout fini bien.


Théodom : GENESE 5 : Joseph, tout fini bien. et La Miséricorde, Faiblesse ou Héroïsme ? Frere-video_fr-olivier-600
frère Olivier Catel
Frère Olivier Catel vit, prie et étudie au couvent
dominicain de Jérusalem. Il travaille sur les textes
hébreux du début de l'ère chrétienne.



Comment un frère détesté et mis à mort peut-il sauver toute sa famille ? Comment Dieu tourne-t-il en bien le mal que l’homme peut faire ? Pour répondre à ces questions, le livre de la Genèse consacre plus du tiers de ses pages à l'histoire de Joseph.

La tradition des Pères de l'Eglise a également vu en Joseph une préfiguration de Jésus. De fait, l'un comme l'autre sont tués par leurs frères et c'est ainsi qu'ils les sauvent.

Dans cette nouvelle vidéo, frère Olivier Catel nous raconte les aventures de Joseph. A travers celles-ci, la Bible nous montre encore aujourd'hui la profondeur de l'amour de Dieu pour nous.





Joseph, tout fini bien.[/b]

Comment un frère détesté et mis à mort a sauvé toute sa famille ? ou comment Dieu tourne en bien le mal que l’homme peut faire ?

Un chouchou maltraité

Joseph est le fils préféré de Jacob: il porte la plus belle tunique, une tunique riche qui le met en valeur et, en plus, il a reçu un don divin: il sait, par pure grâce divine, interpréter les rêves et il ne s’en prive pas. Ses visions sont sans équivoque: ses frères devront le servir, l’honorer… Autant dire que non seulement il est le chouchou de son père mais qu’en plus il le sait et explique tranquillement à ses frères que c’est Dieu qui le veut et qu’il en sera ainsi, de toutes les manières. Bien sûr, cela ne manque pas, nos patriarches sont des êtres humains entiers : la haine grandit contre Joseph, ses frères veulent le tuer mais finalement ils le vendent à des marchands qui partent en Egypte, on trempe sa belle tunique dans du sang de bouc et on fait croire au pauvre Jacob que le fils préféré a été tué. C’est la mort symbolique de Joseph, insupportable, la mort d’un fils.

Joseph, un prophète

Mais Dieu se souvient de Joseph en Egypte, l’accompagne : après avoir été mis en prison pour avoir été faussement accusé d’avoir voulu séduire l’épouse de son maître Potiphar, Joseph reçoit une grâce de Dieu et réussit à interpréter le songe de Pharaon: l’Egypte va connaître sept ans de sécheresse après sept ans d’abondance, il faut donc faire des réserves. Joseph devient le bras droit de Pharaon.

On comprend alors que les songes de Joseph ne sont pas des rêves égoïstes: si Joseph doit dominer sur ses frères, ce n’est pas du fait de son ambition, d’un orgueil démesuré ou même parce qu’il était le préféré de son père. Dieu a un projet pour lui, en a fait un prophète et en fera un patriarche. Le lecteur biblique, suivant sa pente naturelle et comprenant la réaction des frères de Joseph, doit faire son mea culpa: c’est bien Dieu qui agit en toutes choses.

Pardon et projet de Dieu

Mais revenons à notre histoire. C’est alors que ses frères, poussés par la famine, descendent de Canaan pour se rendre en Egypte : ils ne reconnaissent pas Joseph devenu prince d’Egypte mais lui, Joseph, les reconnaît. Ils doivent se prosterner devant le petit frère vendu, réalisant les promesses des songes de Joseph. La prophétie s’accomplit et montre que tout est mené par le seul maître de l’histoire, Dieu.

Finalement, Joseph se fait reconnaître, pardonne à ses frères et les accueille en Egypte, sauvant ainsi toute la famille.

Le peuple de Dieu comme lieu du pardon

Ce “roman de Joseph” qui est une sorte d’histoire autonome dans le livre de la Genèse n’est pas seulement une histoire passionnante, pleine de rebondissements en plusieurs épisodes. Cette histoire parle profondément de la Providence de Dieu, d’un Dieu qui prend soin et accomplit sa volonté à travers l’histoire humaine. Joseph, finalement, a une histoire assez semblable à celle de son père Jacob/Israël: en apparence, Joseph l’orgueilleux réussit comme son père Jacob le tricheur, mais en fait le texte dit tout autre chose et développe une véritable théologie de la Providence. A travers nos vies cabossées, Dieu trace un chemin de salut pour nous.

Mais le “roman de Joseph” va plus loin. De cette haine des frères, de cette trahison fraternelle, presque homicide, Dieu va réaliser une histoire de salut et de pardon. La famille de Jacob, le peuple de Dieu, est le lieu d’un pardon qui dépasse les haines fratricides. Dans le livre de la Genèse, Caïn a tué Abel, Esaü voulait tuer Jacob mais lui a imparfaitement pardonné la bénédiction volée : dans le roman de Joseph, le pardon est total, le peuple va grandir et se renforcer. Le livre de la Genèse se finit bien: l’alliance porte ses fruits et les promesses de paix sont honorées.

Les Pères de l’Eglise ont vu dans Joseph une préfiguration de Jésus. Jésus est tué par ses frères et, par sa mort, sauve le peuple tout entier. La victoire de Joseph et de Jésus, c’est en fait la victoire de Dieu qui reste fidèle à son alliance avec la famille d’Abraham et avec toute l’humanité. Joseph et Jésus sont venus réconcilier les hommes entre eux et l’homme avec Dieu.



Vous pouvez aussi suivre le cours de François Jorel sur la Genèse, sur Domuni, l’Université Dominicaine en ligne.

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Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix !


Jésus te dit : Moi Je t'aime, et toi tu m'aimes ?
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Lumen Spei

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MessageSujet: Re: Théodom : GENESE 5 : Joseph, tout fini bien. et La Miséricorde, Faiblesse ou Héroïsme ?   Théodom : GENESE 5 : Joseph, tout fini bien. et La Miséricorde, Faiblesse ou Héroïsme ? Icon_minitimeSam Nov 13 2021, 08:04

La miséricorde : Faiblesse ou Héroïsme ?


Théodom : GENESE 5 : Joseph, tout fini bien. et La Miséricorde, Faiblesse ou Héroïsme ? Frere-video_sr-federica
Soeur Federica Casaburi
Soeur Federica était avocate avant d'être dominicaine.
Aujourd'hui, elle vit au couvent de Poitiers.



Il n'est pas facile de se pardonner entre frères et sœurs. Cela se vérifie dans nos familles et dans la société. L’histoire du patriarche Joseph nous donne un magnifique exemple de fraternité jaillissant de la miséricorde.

Elle ne concerne pas seulement nos liens humains mais toute la Création. Par un acte de miséricorde, Dieu a créé l'univers et dans le même mouvement, son Fils s’est incarné et s’est livré pour nous.

Dans cette vidéo, sœur Federica Casaburi parcourt avec nous le livre de la Genèse pour nous montrer la puissance de la miséricorde de Dieu.





Le pardon entre frères et sœurs, ce n’est pas très facile. C’est vrai dans les familles, dans la société… et même dans les couvents ! À travers l’histoire de Joseph, la Bible nous donne un magnifique exemple de fraternité qui renaît à partir de la miséricorde.
Miséricorde... Avez-vous déjà eu des papillons dans le ventre ?

Les 14 derniers chapitres du livre de la Genèse racontent l’histoire de Joseph, fils de Jacob. C’est l’histoire longue et fascinante d’un homme qui marche en présence et dans la crainte du Seigneur (Genèse 42, 18), comme ses ancêtres. Cependant, dans cette histoire, Dieu préfère rester dans la pénombre : il est là, mais on ne l’entend jamais.

Joseph n’est ni un patriarche, ni un père, ni un commandant. Joseph est un frère, un frère à côté d’onze autres frères, dans un contexte familial bien riche de comportements ambivalents, rancuniers, envieux, médiocres.

VOIX OFF : en un mot, humains ?

Voilà ! C’est pourquoi Joseph est si extraordinairement proche de nous et son expérience familiale dramatique devient pour nous une véritable école de miséricorde.

VOIX OFF : de quoi ?

Oui, de miséricorde ! Essayons de comprendre.

Le mot miséricorde, pour les Hébreux rahamîm, signifie porter l’autre dans les entrailles, le laisser mûrir jusqu’à ce qu’il puisse grandir et vivre, comme une mère le fait avec son bébé. Les Latins approfondissent un autre aspect et préfèrent parler de compassion, c’est-à-dire souffrir avec l’autre.

Comme l’affirme Saint Augustin :

« La miséricorde est la compassion que notre cœur éprouve en face de la misère d’autrui, sentiment qui nous pousse à lui venir en aide […] : le mot miséricorde signifie en effet un cœur rendu misérable par la misère d’autrui » (Augustin d’Hippone, Cité de Dieu, Livre IX).

Bref, soit pour les Hébreux soit pour les Latins, il s'agit d’avoir des papillons dans le ventre !
De plus, dans la Bible le mot « miséricorde » prend deux dimensions différentes : une dimension verticale et une dimension horizontale.

1)   Dans le sens vertical, la miséricorde est le sentiment que Dieu a pour toutes ses créatures et qui soutient toute l’histoire du salut :

« Sa miséricorde s’étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent » (Luc 1:50)

2)   Dans le sens horizontal, la miséricorde est le sentiment que les hommes doivent avoir les uns pour les autres. Ce sentiment pour lequel Jésus dira :

« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Matthieu 5:07).

Il ne s’agit pas de deux ‘miséricordes’ distinctes, car la seconde trouve sa source et son but dans la première :

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ... Pardonnez et vous serez pardonnés » (Luc 6:36-37).

La miséricorde est-elle la stratégie du fort ou du faible ?

C'est saint Thomas d’Aquin qui répond directement à cette question. Eh bien, la miséricorde, loin d’être un signe de faiblesse, est la vertu propre de Dieu, car c’est par la miséricorde surtout que se manifeste sa toute-puissance (Somme Théologique, II-II Qu.30, a.4). Ça signifie que quand nous pardonnons, nous devenons un peu plus semblables à Dieu. Cool !

La miséricorde est précisément ce qui anime le cœur de Joseph qui, au nom de Dieu, trouve la force de pardonner à ses frères, qui l’avaient vendu comme esclave :

« Ému jusqu’aux entrailles à la vue de son frère, Joseph chercha en toute hâte un endroit pour pleurer. Il entra dans sa chambre et là, il pleura » (Genèse 43, 30).

Vraiment la miséricorde est une action concrète de l’amour. Elle pardonne, transforme, change la vie, redonne la vie ! (François, Misericordia et misera, 1).


La miséricorde est-elle une affaire privée ou publique ?

Question piège celle-ci ! En parcourant les pages de la Genèse, nous trouvons de nombreux conflits et tous ont un caractère dualiste et privé :

•    Caïn contre Abel (Genèse 4), le frère agriculteur envieux du frère berger.
•    Abraham contre Loth (Genèse 13), l’oncle et le neveu qui ne sont pas capables d'habiter le même territoire.
•    Saraï contre Hagar (Genèse 16), la patronne jalouse de l'attention que son mari porte à la servante.
•    Jacob contre Esaü (Genèse 27), le frère cadet qui vole le droit d'aînesse du premier-né.
•    Léa contre Rachel (Genèse 30), les deux sœurs, mariées à Jacob, jalouses l'une de l'autre.

L’histoire de Joseph et de ses frères nous met face à un nouveau type de conflit : c’est un conflit communautaire, qui touche les 12 frères qui deviendront les 12 tribus d’Israël.

La réconciliation entre Joseph et ses frères met en évidence que la miséricorde n'est pas simplement un face-à-face mais a aussi un caractère ‘social’ et communautaire.

C’est tout à fait ce que dit le pape François dans l’encyclique Fratelli tutti : « Aucune société ne peut se construire sans miséricorde ».

« La vérité, c’est qu’« aucune famille, aucun groupe de voisins ni aucune ethnie, encore moins aucun pays n’a d’avenir si le moteur qui unit, agrège et couvre les différences, [est] la vengeance et la haine. » (François, Fratelli tutti, 242)

Mais attention, la miséricorde n’est pas l’oubli de la souffrance vécue :

«  Ceux qui pardonnent en vérité n’oublient pas, mais renoncent à être possédés par cette même force destructrice dont ils ont été victimes. » (François, Fratelli tutti, 251).

La miséricorde est le pilier qui soutient la vie de l’Eglise et la rend crédible dans le monde. De plus : elle a un caractère cosmique. La miséricorde embrasse toute la création, car c'est par un acte de miséricorde que Dieu a créé l'univers et c'est par un acte de miséricorde que le Fils s’est incarné et s’est abaissé.
Moi, j’ai faim de miséricorde, j’espère bien être rassasiée.


Pour aller plus loin :

Augustin d’Hippone, Cité de Dieu, Livre IX
Thomas d’Aquin, Summa theologica, II-II, q. 30 a. 1
François, lettre enc. Laudato si’ (2005)
François, bulle Misericordiae vultus (2015)
François, lettre ap. Misericordia et misera (2016)
François, lettre enc. Fratelli tutti (2020)



Pour aller plus loin, vous pouvez suivre le cours de François Jorel sur la Genèse, sur Domuni, l’Université Dominicaine en ligne.

La Genèse

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