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 Le secret d’une belle mort...

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Gilles1

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MessageSujet: Le secret d’une belle mort...   Le secret d’une belle mort... Icon_minitimeMar Oct 01 2019, 12:05

Le secret d’une belle mort... Web3-terminally-ill-patient-and-assisting-family-member-shutterstock_277885466

Robert Bellarmin, saint italien du XVIe siècle croyait en l’art de "bien mourir" afin de vraiment reposer en paix. Il a d’ailleurs écrit un traité à ce sujet… dont la lecture est toujours d’actualité.

S’il y a bien une chose qui ne fait aucun doute, c’est que nous mourrons tous un jour. La question n’est donc pas de savoir si nous mourrons, mais plutôt comment nous mourrons. La mort peut survenir de manière inattendue, mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas s’y préparer. De nombreux saints vivaient chaque jour comme si c’était le dernier, et se préparaient quotidiennement à la mort.

Ainsi, saint Robert Bellarmin, un théologien italien du XVIe siècle, rédigea en 1619 un traité sur L’Art de bien mourir, dans lequel il explique comment bien se préparer à la mort, non seulement lorsqu’elle est imminente, mais aussi et surtout quand nous sommes bien portants. « Qui a une belle vie aura une belle mort », tel était son adage qui a depuis traversé les siècles.

« Nous devons avoir à l’esprit qu’il est très dangereux de repousser jusqu’à la mort notre conversion du péché à la vertu : bien plus heureux sont ceux qui commencent à porter le joug du Seigneur “dans leur jeunesse”, comme le disait Jérémie », nous avertit l’auteur. En effet, il n’est jamais trop tôt pour se convertir et il serait erroné de penser que l’on peut repousser cela à un âge plus avancé. Notre conversion commence dès aujourd’hui, car « de notre belle vie dépendra notre belle mort », selon saint Bellarmin. Et pour connaître cette belle mort, poursuit le théologien, nous devons mourir au monde. « Il est nécessaire que nous mourions au monde avant de mourir dans nos corps. Tous ceux qui vivent au monde sont morts pour Dieu. Il nous faut d’abord mourir au monde pour vivre pour Dieu. »

Mais que cela signifie-t-il ?


Le Nouveau Testament regorge de phrases nous disant qu’il faut mourir au péché pour pouvoir vivre en Jésus Christ. Nous devons être plongés dans la mort au baptême pour pouvoir entrer dans une vie nouvelle. Si nous voulons avoir une belle vie, nous devons donc renoncer à nos tendances pécheresses. En plus d’une vie vertueuse, l’une des clés pour connaître une belle mort est de se détacher des choses terrestres. Ainsi Bellarmin nous dit : « Chaque homme riche de ce monde doit savoir que les richesses qu’il possède ne sont pas les siennes. Il n’en est que le gestionnaire. »


Lire la suite : Le secret d’une belle mort

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"Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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Gilles1

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MessageSujet: Re: Le secret d’une belle mort...   Le secret d’une belle mort... Icon_minitimeVen Oct 11 2019, 20:52

Le secret d’une belle mort... 3463885

Qu’est-ce que la bénédiction apostolique « à l’article de la mort » ?

Réservée aux personnes sur le point de mourir, la bénédiction apostolique procure de très grandes grâces.

Quand une personne approche de la mort, il existe une bénédiction particulière que l’Église réserve à ce moment sacré : il s’agit de la bénédiction apostolique in articulo mortis (à l’article de la mort). Cette bénédiction peut être donnée par n’importe quel prêtre et a le pouvoir de remettre l’intégralité de la « peine temporelle » due pour les péchés.

L’Encyclopédie catholique explique précisément en quoi consiste la bénédiction apostolique et les conditions dans lesquelles elle doit être administrée :

Suite de l'article en entier : Qu'est-ce que la bénédiction apostolique « à l'article de la mort » ?


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Gilles1

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MessageSujet: Re: Le secret d’une belle mort...   Le secret d’une belle mort... Icon_minitimeVen Oct 11 2019, 20:54

Le secret d’une belle mort... Web3-man-hospital-children-sadness-de-photographee-eu-shutterstock1

Voici une Prière pour s'abandonner entièrement à Dieu lorsque l'heure de la mort s'approche « Ô mon Dieu, me voici réduit à la dernière période de ma vie » du R. P. Daniel d'Anvers.

« Ô mon Dieu, me voici enfin réduit à la dernière période de ma vie, où il faut que je Vous aille rendre compte de mes actions et comme je connais qu'elles sont défectueuses, je Vous demande très humblement pardon ; j'ai un grand regret de Vous avoir tant et si injustement offensé durant tout le cours de ma vie, et j'espère que Vôtre infinie Bonté me pardonnera mes péchés : mais comme je n'en suis pas certain, parce que peut-être je ne suis disposé pour recevoir les effets de votre Miséricorde ; je m'abandonne entièrement à tout ce qu'il Vous plaira faire de moi, recommandant mon esprit entre les mains de Votre clémence et de Votre justice, pour Vous glorifier par les joies ou par les tourments, en la manière que Vous ordonnerez pour Votre plus grande Gloire. Que si, hélas, j'étais si malheureux que d'être exclus à jamais de Votre divine Présence, je souscris par avance à l'arrêt de ma condamnation ; je baise par anticipation la Main qui me frappe, et je renonce dès maintenant de tout mon cœur à toutes les aversions qu'on a de Vous en enfer, et à tous les blasphèmes qu'on vomit contre Votre sacrée Personne dans ce lieu infâme. Je me soumets dés-à-présent à la sentence que Vous prononcerez contre moi, que je reconnais ne pouvoir être que très juste, même dans l'ordre de ses redoutables jugements ; désirant au reste de finir ma vie avec cette dernière pensée de vouloir parfaitement glorifier Votre divine Majesté, en quel état que ce soit, de contentement ou de peine, auquel il Vous plaira me mettre pour l’Éternité ». Ainsi soit-il.

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MessageSujet: Re: Le secret d’une belle mort...   Le secret d’une belle mort... Icon_minitimeVen Oct 11 2019, 20:55

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Témoignage sur l’importance de la présence du prêtre auprès des agonisants…

Bonjour

Je voulais transmettre ce témoignage qui nous est arrivé lors de l’accompagnement de fin de vie de ma sœur Thérèse

Ma sœur Thérèse avait une grande foi et malgré la maladie elle a toujours gardé cette foi.

Lorsque sa santé c’est terriblement dégradé j’avais demandé à un prêtre de venir la voir le lundi 19 Août à l’hôpital pour la réconforter dans sa maladie

Son visage se déformait à cause de la douleur de cette maladie qui c’était propagée de partout  Le jeudi 22 Août son état de santé c’est à nouveau dégradé avec perte de connaissance et son visage était marquée de douleur avec des plis au niveau du menton et du front ainsi que ses joues qui se creusait de douleur

Le vendredi 23 Août Thérèse qui ne parlait plus et qui était dans le coma a eu une réaction qui nous a surpris et nous avons cru que c’était la fin.

Nous avions tellement eu peur que nous en avions sonné pour que les infirmières viennent rapidement et quel ne fut pas la surprise de voir que ce fut le prêtre qui ouvrit la porte de sa chambre et que Thérèse se rendormie tranquillement

Les infirmières arrivant ne trouvaient rien d’anormal

Le prêtre se mit à prier en notre présence et il nous demanda de se joindre à lui dans la prière pour que Thérèse puisse être en paix et en sérénité.

Je vous assure qu’à la fin de la prière et lorsque le prêtre sortie de la chambre le visage de Thérèse se transforma en paix et ces plis et marque sur son visage disparaissait au fil de l’eau et nous en étions tellement surpris.

Le lendemain son visage était  dans une paix totale et indescriptible même les infirmières nous disaient que Thérèse avait la paix et la sérénité en elle

C’est là que j’ai compris l’importance du prêtre lors de l’accompagnement des agonisants.



Le secret d’une belle mort... Fleur-elan-romantique-bouquet-de-lys-blanc-et-roses-rouges


C’est pourquoi je voulais impérativement mettre ce témoignage pour que les gens comprennent pourquoi nous devons être accompagnés par un prêtre pour ces moments de la vie et la grande mission que les prêtres ont pour le monde.

Thérèse s’est éteinte  le dimanche 25 Août à 5h du matin à l’heure du rosaire dans une paix et sérénité totale.

Je témoignerais du mieux que possible pour que les personnes comprennent comme moi cette merveilleuse grâce de voir un visage de souffrance retrouvé la paix.

Dernièrement le médecin traitant de ma soeur m’a indiqué qu’elle avait un  cancer généralisé depuis 3 ans et qu’il se demandait encore aujourd’hui comment elle avait pu résister à faire son ménage et s’occuper de mon père qui ne pouvait rien faire et de mon frère handicapé à 80%.

Je lui ai dit qu’elle avait tenue par le mystère de la foi car elle faisait son chapelet chaque jour même lorsqu’elle souffrait de ses chimio.

Merci encore

Bien amicalement
En UDP


Pierre Fernandes

Source : Myriamir


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MessageSujet: Re: Le secret d’une belle mort...   Le secret d’une belle mort... Icon_minitimeVen Oct 11 2019, 21:23

Le secret d’une belle mort... Jesus-13

Prière pour une bonne mort

Seigneur,

Voici la dernière prière que j’aimerais t’adresser,
avant de quitter cette terre,
alors que Tu m’appelles chez Toi.

Merci pour le grand amour dont tu m'as aimé.
Malgré mes fautes, crois-moi,
je T’ai aimé, j’ai cru en Toi, j’ai espéré en Toi.

Père très bon,
ton Fils Jésus nous a fait connaître ta grande miséricorde.
Accorde-moi le pardon de toutes les fautes de ma vie.
Oublie celles que j’ai pu commettre
contre Toi et contre mon prochain.
En cette heure je pardonne volontiers
aux personnes qui ont pu m’offenser.

Je te remercie de tous les bienfaits dont Tu m’as comblé.
Merci aussi pour les épreuves.
Je les ai trouvées dures parfois.
Je les comprends mieux maintenant.

Seigneur Jésus
,
Toi qui as promis de conduire à ton Père
tous ceux qu’Il T’a confiés,
Tu es mon salut.
En Toi je mets toute ma confiance.

Esprit Saint
,
Tu es lumière et force sur mon chemin,
conduis-moi jusqu’à la mystérieuse rencontre au seuil de l’éternité.

Permets, Seigneur Jésus,
que je me recommande à Marie, ta Mère et la mienne,
à Saint Joseph, patron de la bonne mort,
à mon ange gardien, compagnon toujours fidèle,
aux saints et saintes,
à mes parents et ami(e)s qui m’attendent dans ta maison. Amen !


Le secret d’une belle mort... Csm_lo10Monastère des Dominicaines

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Gilles1

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MessageSujet: Re: Le secret d’une belle mort...   Le secret d’une belle mort... Icon_minitimeSam Oct 12 2019, 14:01

Le secret d’une belle mort... Medeci10

Aidez-moi à mourir

Répondre à ce malade était indispensable. Savoir quoi lui dire ne l’était pas moins.

Je n’étais pas la première personne à qui ce patient faisait cette requête. On m’avait prévenue. Bien que très occupée, je me suis attardée pour lui parler.

- Monsieur, je ne puis accéder à ce que vous me demandez; je suis là pour vous soigner, mais il y a quelqu’un qui peut vous aider. Dieu a fait une promesse dans la Bible où il est écrit: «Quand un malheureux crie, le Seigneur entend et il le délivre de toutes ses détresses». Prenez-le au mot, priez-le!

- Je ne sais pas prier.

- Parlez-lui comme vous parlez normalement en vous souvenant que c’est votre Père qui est tout puissant et qui vous aime infiniment.

- Écrivez-moi cette promesse sur un papier, je veux le relire.

- Je vous donnerai demain une Bible complète.

J’ajoute

- Peut-être que Dieu n’a pas permis votre mort car vous n’étiez pas prêt? êtes-vous sauvé?

- Je ne sais pas.

Je lui ai parlé de la repentance et du salut que Jésus-Christ offre à celui qui l’accepte comme son Sauveur. J’étais très émue car il avait la foi d’un enfant qui croit sans demander de preuve. Je suis persuadée qu’il a tout accepté avec empressement.

Changement d’horaire dans le travail. Je ne l’ai croisé qu’une seule fois dans le couloir après notre conversation, alors qu’il se rendait en kinésithérapie. Il allait beaucoup mieux mais m’a reproché de ne plus venir le voir. Je lui ai expliqué que lorsque je passais dans sa chambre à 20 heures, il dormait et je n’osais pas le réveiller. Il m’a répondu: «Mais il faut le faire». Je ne l’ai pas fait mais j’ai continué à prier pour lui à la maison.

Après un congé de trois jours, j’apprends dans le vestiaire qu’il est décédé. J’ai prié en silence en me dirigeant vers la salle des infirmières: «Seigneur, je veux savoir s’il est sauvé». Et là, je suis restée sans voix: sur le tableau, le médecin avait marqué: «ne soyez pas tristes du décès de M. X. Il est mort transformé, heureux et sans souffrir». J’étais émerveillée car je savais que ces paroles m’étaient adressées pour me consoler. C’est la seule fois qu’un médecin a écrit cela, même après. J’ai loué le Seigneur toute la journée, partageant la joie de Dieu, notre Père, quand quelqu’un est sauvé.


Merci à la lectrice de Croire et Vivre qui nous a confié ce témoignage tout en souhaitant garder l’anonymat.

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Lily-Anne
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MessageSujet: Re: Le secret d’une belle mort...   Le secret d’une belle mort... Icon_minitimeDim Oct 13 2019, 03:08

Merci +++  Gilles pour ce très beau témoignage.

Ma mère est morte début août. En mai, elle m'avait demandé des cachets pour l'aider à partir... certain départ paraisse long et même si certaines douleurs sont prises en compte, d'autres pas. Une amie médecin m'avait expliqué que les douleurs spirituelles ne pouvaient pas être soulagées. J'en ai fait l'expérience avec ma Maman malgré l'extrême onction reçue et une chaîne de prières organisée.

C'est pourquoi, nous devons préparer notre mort : prières et sacrements (régulièrement )

L-A

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Gilles1

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MessageSujet: Re: Le secret d’une belle mort...   Le secret d’une belle mort... Icon_minitimeLun Oct 14 2019, 17:42

Le secret d’une belle mort... Lemper10

LA MORT DES JUSTES

PREMIER POINT

Aux yeux de la nature, la mort est épouvantable et elle fait frémir. Mais considérée des yeux de la foi, elle est consolante et désirable. Terrible aux pécheurs, elle n'apparaît aux saints que comme une chose aimable et précieuse. Oui, « vraiment précieuse, dit saint Bernard, puisqu'elle est la fin des travaux, la consommation du triomphe, la porte de la vie ». La fin des travaux! Car la mort met un terme aux fatigues et aux labeurs. « L'homme, né de la femme, vit peu de temps et il est rempli de beaucoup de misères » (Job 14, 1). Voilà bien ce qu'est notre vie: courte et en outre pleine de misères, de maladies, de craintes, de souffrances. Les mondains désirent une longue vie; mais en cela que veulent-ils, sinon un tourment d'une plus longue durée? D'après ce mot de Sénèque: « cette vie, à laquelle on tient tant, n'est qu'une prolongation de supplice ».

Comme le dit saint Augustin, « vivre longtemps, est-ce autre chose que longtemps souffrir? » En effet, saint Ambroise remarque que nous recevons la vie présente non pour goûter les douceurs du repos, mais pour travailler, et, par nos travaux, mériter la vie éternelle. « C'est pourquoi, dit fort bien Tertullien, quand Dieu abrège la vie de quelqu'un, il abrège d'autant son supplice ». Sans doute la mort est pour l'homme un châtiment du péché. Néanmoins tant de misères sont inhérentes à cette vie, que la mort ne semble plus un châtiment, dit saint Ambroise, mais plutôt une délivrance. Aussi Dieu proclame-t-il bienheureux ceux qui meurent dans sa grâce parce qu'ils touchent au terme de leurs travaux et qu'ils vont jouir du repos. « Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur. Que dès maintenant, dit l'Esprit, ils se reposent de leurs travaux » (Apocalypse 14, 13).

Rien de ce qui fait le tourment des pécheurs à la mort, ne vient affliger les justes. « Car, dit la Sainte Écriture, les âmes des justes sont dans la main de Dieu et le tourment de la mort ne les touchera pas » (Sagesse 3, 1). Les justes ne se désolent pas, quand retentit à leurs oreilles le Proficiscere, ce signal du départ, qui jette l'épouvante dans l'âme des mondains. Les justes ne s'affligent non plus de devoir quitter les biens de ce monde, puisqu'ils en ont toujours tenu leur coeur détaché. Ils allaient, par le chemin de la vie, disant et répétant: « O le Dieu de mon coeur! O vous, mon Dieu, vous êtes mon partage pour l'éternité » (Psaume 72, 26). « Bienheureux êtes-vous d'avoir supporté avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous en avez d'autres plus excellents et qui ne passeront pas » (Hébreux 10, 34). Ce ne sont pas davantage les honneurs, que les justes ont de la peine à quitter; car ils n'ont pas attendu la mort pour les détester et les considérer sous leur vrai aspect, c'est-à-dire, comme un peu de fumée et une vanité. Ils n'ont tenu qu'à l'honneur d'aimer Dieu et d'en être aimés. Quant à leurs parents, ils ne se désolent pas de les quitter, car ils ne les ont aimés qu'en Dieu, et à cette heure ils les abandonnent aux soins de ce Père céleste, qui aime nos proches plus que nous ne les aimons nous-même; d'ailleurs, dans l'espoir qu'ils ont de se sauver, ils comptent les assister bien mieux du haut du ciel qu'ils ne sauraient le faire ici-bas. Bref, ce qu'ils ont toujours dit pendant la vie: Mon Dieu et mon tout! Deus meus, et omnia! ils le disent, ils le répètent avec plus de tendresse encore et une plus grande consolation à l'heure de la mort.

Celui qui meurt dans l'amour de Dieu ne s'afflige pas non plus des douleurs qui accompagnent la mort. Que dis-je? Il s'en réjouit plutôt, car il ne pourra plus souffrir pour Dieu ni lui donner des preuves de son amour; aussi est-ce avec paix et amour qu'il lui offre ces derniers restes de vie; et il goûte une vraie consolation à unir sa mort, comme un sacrifice, au sacrifice que, sur la croix, Jésus Christ offrit un jour pour lui au Père éternel. Il expire ainsi plein d'allégresse en disant: « Je m'endormirai et je me reposerai dans la paix » (Psaume 4, 9). Oh! Quelle paix goûte celui qui meurt en s'abandonnant et en se reposant entre les bras de Jésus Christ, de ce bon Jésus, qui nous aima jusqu'à la mort et qui voulut subir la mort la plus cruelle, afin de nous mériter une mort douce et consolée!


DEUXIÈME POINT

« Dieu essuiera toute larme de leurs yeux et il n'y aura plus de mort » (Apocalypse 21, 4). Le Seigneur essuiera donc lui-même des yeux de ses serviteurs mourants les larmes que, durant leur vie, ils auront répandues parmi tant de peines, de craintes, de périls et de luttes avec l'enfer. Oui, ce qui consolera plus particulièrement un chrétien, quand au terme d'une vie sanctifiée par l'amour de Dieu, il recevra la nouvelle de sa mort prochaine, ce sera de penser que bientôt vont cesser pour lui tant d'occasions d'offenser Dieu, tant d'angoisses de conscience et tant de tentations du démon. La vie présente est une guerre sans trêve ni merci avec l'enfer; et nous y courons sans cesse le risque de perdre notre âme et Dieu. « Sur cette terre, dit saint Ambroise, nous marchons toujours au milieu des pièges que nous tendent nos ennemis dans le but de nous enlever la vie de la grâce ». Saint Pierre d'Alcantara avait le sentiment de ce péril lorsque, étant déjà à l'agonie et se sentant touché par le religieux qui le soignait, il s'écria: « Retirez-vous, mon frère, retirez-vous; car je suis encore en vie et encore en danger de me perdre ». Sous l'impression de ce même sentiment sainte Thérèse tressaillait de joie, chaque fois qu'elle entendait sonner l'heure; car, disait-elle en se réjouissant qu'une heure de combat fût encore passée, à chaque instant de ma vie je puis pécher et perdre Dieu. C'est pourquoi tous les saints reçoivent avec tant de joie la nouvelle de leur mort: elle leur laisse entrevoir, outre la cessation de la lutte et du péril, l'heure prochaine où ils auront enfin le bonheur de ne pouvoir plus perdre Dieu.

On lit, dans les vies des Pères du désert, qu'un vieux moine de la Scythie, étant à ses derniers moments, riait, tandis que les autres versaient des larmes. Comme on lui demandait la cause de sa joie: « Mais vous, répondit-il, pourquoi pleurez-vous en me voyant passer du combat au repos? » -- « Réjouissez-vous avec moi, disait également sainte Catherine de Sienne en mourant, de ce que je quitte cette terre de misères pour aller au séjour de la paix ». -- « Si quelqu'un, dit saint Cyprien, habitait une maison dont les murs chancelants, ainsi que les plafonds et le toit en mauvais état fissent craindre une ruine prochaine, quel ne serait pas son désir de la quitter au plus tôt? » Or ici-bas tout menace de ruiner notre âme, le monde, l'enfer, les passions, les sens rebelles, tout nous entraîne au péché et à la mort éternelle. « Qui me délivrera de ce corps de mort, s'écriait l'Apôtre » (Romains 7, 24)? Oh! Quelle allégresse pour une âme de s'entendre dire: « Viens du Liban, ô mon épouse, sors des antres des lions » (Cantiques 4). Sortez de cette vallée de larmes, sortez des repaires de ces lions qui cherchent à vous dévorer et à vous faire perdre la grâce divine. Aussi, pressé du désir de la mort, saint Paul disait-il que Jésus Christ était son unique vie; et la mort, il la regardait comme l'unique gain qu'il pût faire, puisque, grâce à elle, une vie qui ne connaît point de fin allait devenir son partage. « Pour moi, vivre c'est Jésus Christ et mourir m'est un gain » (Philippiens 1, 21).

C'est une grande faveur que Dieu fait à une âme de l'enlever de ce monde, quand elle se trouve en état de grâce; car en cette vie on peut toujours faillir et perdre l'amitié de Dieu. « Il a été enlevé, dit la sagesse, de peur que son esprit ne fût corrompu par la malice » (Sagesse 4, 11). Sans doute il est heureux ici-bas, celui qui vit dans l'union avec Dieu. Mais de même que le navigateur ne peut se croire hors de danger, à moins d'être entré dans le port et de se trouver à l'abri de la tempête, de même une âme ne peut s'estimer pleinement heureuse qu'au moment où elle sort de ce monde en état de grâce. « Félicitez l'heureux navigateur, dit saint Maxime, mais seulement quand il est parvenu au port ». Si donc le pilote ressent une grande joie quand, après tant de périls, il se voit sur le point d'aborder au port, combien plus grande sera l'allégresse de l'âme au moment de voir son salut assuré pour toujours!

De plus, on ne peut vivre ici-bas sans commettre au moins des fautes légères. « Car le juste tombera sept fois » (Proverbes 24, 16). Celui qui sort de cette vie, cesse donc de causer du déplaisir à Dieu. « Qu'est-ce que la mort, dit saint-Ambroise, sinon le tombeau des vices? » Et voilà encore ce qui fait vivement désirer la mort à ceux qui aiment Dieu. C'est ainsi que le vénérable père Vincent Caraffa, près d'expirer, se consolait; car, se disait-il, en cessant de vivre, je cesse d'offenser Dieu. « Pourquoi tant désirer de vivre, disait saint Ambroise, quand le fardeau de nos péchés ne fait que s'accroître avec le nombre de nos années? » Celui qui meurt dans la grâce de Dieu, va se trouver hors d'état de pouvoir offenser Dieu et même d'en avoir la pensée. « Un mort a désappris de pécher, disait encore saint Ambroise ». C'est la raison pour laquelle le Seigneur donne aux morts la préférence sur tout homme vivant quel qu'il soit et si saint qu'on le suppose. « J'ai loué les morts plus que les vivants » (Ecclésiaste 4, 2). Un homme de bien ordonna qu'à l'approche de sa mort, celui qui serait chargé de l'avertir, le fit en ces termes: consolez-vous; le temps est venu, où vous ne pourrez plus offenser Dieu.


TROISIÈME POINT

La mort n'est pas seulement la fin de nos misères, elle est encore « la porte de la vie », comme dit saint Bernard. Pour aller jouir de la vue de Dieu dans le ciel il faut nécessairement passer par cette porte. « Voici, s'écriait le Psalmiste, la porte du Seigneur; par elle entreront les justes » (Psaume 117, 20). Et saint Jérôme, s'adressant à la mort, lui disait: « Ouvre-moi, ô ma soeur ». Car, ô mort, ô ma soeur bien-aimée, si tu ne m'ouvres la porte, je ne puis aller jouir de la vue de mon Dieu. Saint Charles Borromée, ayant aperçu dans son palais un tableau, où la mort était représentée sous la forme d'un squelette tenant une faux à la main, fit venir le peintre et lui demanda de remplacer cette faux par une clef d'or. Le saint voulait par là s'exciter toujours d'avantage à désirer la mort. C'est qu'en effet la mort seule a le privilège de nous ouvrir le ciel, où nous aurons le bonheur de voir notre Dieu.

Saint Jean Chrysostome a dit: Si un roi avait préparé pour l'un de ses sujets un appartement dans son palais, et qu'en attendant il lui assignât pour demeure une étable, avec quelle ardeur cet homme ne devrait-il pas soupirer après le jour où, quittant ce réduit, il franchirait le seuil du palais? Ici-bas, l'âme est dans le corps, comme dans une prison; et, à moins d'en sortir, elle ne peut entrer dans le palais du ciel. C'est pourquoi David adressait à Dieu cette prière: « Retirez mon âme de la prison » (Psaume 141). Et quand le saint vieillard Siméon prit dans ses bras l'Enfant Jésus, il ne sut lui demander d'autre grâce que celle de mourir, afin d'être délivré de la prison de cette vie: « Maintenant, Seigneur, vous laisserez partir votre serviteur » (Luc 2, 29). « Il demande, remarque saint Ambroise, qu'on le laisse partir, comme si on le retenait de force ». Telle était également la grâce que désirait l'Apôtre quand il disait: « Je désire d'être dissous et d'être avec Jésus Christ » (Philippiens 1, 23).

Quelle joie ce fut pour l'échanson de Pharaon d'apprendre de la bouche de Joseph qu'il allait bientôt sortir de prison et reprendre ses anciennes fonctions. Et une âme qui aime Dieu, ne se réjouirait pas de savoir que bientôt elle va quitter la prison de ce monde pour aller jouir de la vue de Dieu! « Tant que nous sommes dans ce corps, dit l'Apôtre, nous voyageons loin du Seigneur » (2 Corinthiens 5, 6). Oui, tant que notre âme se trouve unie à notre corps, nous sommes privés de la vue de Dieu, relégués en quelque sorte sur une terre étrangère et loin de notre patrie. C'est pourquoi saint Bruno disait en parlant de la fin de notre vie: « Il ne faut pas l'appeler la mort, mais le commencement de la vie, la vie-elle même ». C'est pour cela aussi que le jour de la mort des saints se nomme le jour de leur naissance. En effet, ce jour-là ils naissent à cette vie bienheureuse qui n'aura jamais de fin. « Pour les justes, dit saint Athanase, ce n'est pas une mort, mais une translation », un passage à la vie éternelle. « O mort, s'écriait saint Augustin, aimable mort, comment ne pas te désirer, toi, le terme de tous nos maux, la fin du travail et le commencement de l'éternel repos? » Aussi disait-il à Dieu de toute l'ardeur de son âme: « Puissé-je mourir, Seigneur, afin d'aller jouir de votre vue! »

« Que le pécheur craigne de mourir, lui, qui doit passer de la mort temporelle à la mort éternelle, on le conçoit », dit saint Cyprien. Mais qu'elle soit dans la crainte, l'âme, qui possédant la grâce de Dieu, espère passer de la mort à la vie. On rapporte, dans l'histoire de saint Jean l'Aumônier, qu'un homme riche, désirant obtenir de Dieu une longue vie pour son fils unique, avait, à cette intention, réclamé les prières du saint et lui avait fait de grandes largesses. Or, l'enfant mourut à quelques temps de là; et, comme le père se lamentait de cette mort, un ange vint lui dire de la part de Dieu: Vous avez demandé une longue vie pour votre fils. Sachez donc qu'il vit déjà dans le ciel et pour toujours. Telle est la grâce que Jésus Christ nous a obtenue, selon cette promesse faite par le prophète Osée: « O mort, je serai ta mort » (Osée 13, 14); c'est-à-dire que Jésus en mourant pour nous, a fait que la mort devint vie. Lorsque l'on conduisait saint Pionius au lieu de son supplice, les gardes lui demandèrent comment il pouvait aller à la mort avec tant de joie. « Vous vous trompez, leur répondit le saint martyr, ce n'est pas à la mort que je vais, mais à la vie ». La mère de Saint Symphorien encourageait de la même manière son fils au moment où il allait endurer le martyre. « Mon enfant, disait-elle, on ne t'arrache pas la vie; on te la change en une meilleure ».


Source : La Mort des Justes - Il Santo Rosario www.santorosario.net



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"Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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