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 "Non, le pape n’est pas hérétique !" (Aline Lizotte, philosophe, théologienne et essayiste catholique)

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Stan

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Date d'inscription : 30/08/2010
Localisation : Québec, Canada

"Non, le pape n’est pas hérétique !" (Aline Lizotte, philosophe, théologienne et essayiste catholique) Empty
MessageSujet: "Non, le pape n’est pas hérétique !" (Aline Lizotte, philosophe, théologienne et essayiste catholique)   "Non, le pape n’est pas hérétique !" (Aline Lizotte, philosophe, théologienne et essayiste catholique) Icon_minitimeMer Aoû 21 2019, 15:34

Citation :

Non, le pape
n’est pas hérétique !

"Non, le pape n’est pas hérétique !" (Aline Lizotte, philosophe, théologienne et essayiste catholique) Pape_heretique

Une vingtaine d’universitaires et de théologiens ont récemment publié un texte portant accusation d’hérésie contre le pape François. Ils prétendent tirer matière à ces accusations des documents magistériels du Saint-Père et, en complément, de ses décisions vis-à-vis de certains ecclésiastiques dont il aurait favorisé les comportements délictueux. Une accusation d’hérésie est particulièrement grave lorsqu’elle touche l’exercice du pouvoir de juridiction suprême et plénier du Pontife romain. Les réflexions d’Aline Lizotte tentent de montrer la gravité de l’accusation et l’incompétence de ses auteurs.

Le blog de Jeanne Smits1 du 30 avril dernier nous informait de la parution d’une lettre ouverte de vingt théologiens et universitaires catholiques américains «accusant sans détours le pape François d’adhérer à diverses hérésies». Elle précisait que cette lettre ouverte «allait faire du bruit». (...)

Disons d’abord qu’accuser le pape d’adhésion à certaines hérésies est objectivement une faute très grave. Pourquoi ? La réponse est simple, mais dirimante : le canon 1404 du Code de 1983 nous dit : «Le Premier Siège n’est jugé par personne». La note explicative2 précise : «Le Pontife auquel se rapportent les mots Prima Sedes ne peut être jugé ici-bas par aucun pouvoir humain. Le pape est le juge suprême dans l’Église, et Dieu seul peut le juger. Cette prérogative relève du droit divin, de sorte que le pape lui-même ne peut y renoncer. Et quand on dit que le Premier Siège ne peut être soumis au jugement d’aucun pouvoir humain, il faut l’entendre aussi bien des décisions que le pape prononce que de celles qu’il fait siennes en les approuvant ou en les acceptant expressément et formellement». (...)

En fait, juger le pape dans sa compétence à gouverner l’Église, c’est juger Dieu lui-même. Ainsi juger le pape est une faute contre la foi. Et cela est toujours très grave, en soi-même et en raison du scandale de la foi. (...)

Dans la lettre de nos intellectuels,
il y a sept accusations :


   1. Une personne justifiée n’a pas la force avec la grâce de Dieu d’accomplir les exigences objectives de la loi divine, comme si l’un quelconque des commandements de Dieu était impossible pour le justifié, ou comme si la grâce de Dieu, quand elle accomplit la justification d’un individu, ne produisait pas invariablement et de par sa nature la conversion par rapport à tout péché grave, ou ne suffisait pas à convertir de tout péché grave.

   2. Un croyant chrétien peut avoir la pleine connaissance d’une loi divine et choisir volontairement de la violer dans une affaire grave, mais ne pas être dans un état de péché mortel à la suite de cette action.

   3. Une personne est capable, tout en obéissant à une interdiction divine, de pécher contre Dieu par cet acte même d’obéissance.

   4. La conscience peut vraiment et à juste titre juger que les actes sexuels entre des personnes qui ont contracté un mariage civil l’une avec l’autre, bien que l’une d’elles ou les deux soient sacramentellement mariée(s) à une autre personne, peuvent parfois être moralement justes, voire voulus ou même commandés par Dieu.

   5. Il est faux que les seuls actes sexuels qui sont bons par nature et moralement licites soient les actes entre mari et femme.

   6. Les principes moraux et les vérités morales contenus dans la Révélation divine et dans la loi naturelle n’incluent pas les interdictions négatives qui interdisent absolument certains types d’actions, dans la mesure où elles sont gravement illicites en raison de leur objet.

   7. Dieu ne permet pas seulement le pluralisme et la diversité des religions, chrétiennes et non chrétiennes, (Il, ndr) les veut aussi positivement.

Pour nos auteurs, ces «hérésies» sont liées entre elles. Elles concernent toutes le fondement de la morale sexuelle catholique (sic), selon laquelle l’activité sexuelle est ordonnée à la procréation au seul sein du mariage et est moralement répréhensible si elle est sciemment pratiquée hors ce contexte.

Les accusations, si elles jugent François, butent sur un vrai problème car
telles qu’elles sont formulées, on ne les retrouve pas dans son enseignement. Elles ne sont pas des citations, car elles ne comportent aucune référence à l’un quelconque de ses écrits
(...)

Dire que le pape est hérétique, c’est dire implicitement, tout à fait gratuitement, que le pape nierait l’existence du péché grave et nierait l’existence de la grâce efficace pour se sortir du péché. Subtilement, dans ses écrits, il nierait l’existence de péchés mortels, de ces péchés qui sont un obstacle à la charité théologale sans laquelle l’homme ne peut être sauvé. Car, à l’homme serait automatiquement imputée une faute mortelle et une perte du salut éternel par le seul fait de vivre dans un état «matériel» de cette sorte de péché.

Dire que le pape est hérétique, c’est dire que le pape nierait l’existence du péché grave et l’existence de la grâce efficace pour se sortir du péché.

Que faut-il en penser ?


En premier, il y a une erreur grave de méthode. On ne tire pas une doctrine uniquement en citant un canon, fût-il du concile de Trente. Et on ne tire pas une doctrine du Salut en ne citant qu’un concile. Les constitutions et les décrets d’un concile ne sont pas à citer comme on pourrait – à tort d’ailleurs – citer les réponses d’un petit catéchisme. On doit toujours rattacher les enseignements d’un concile à tout l’œuvre conciliaire elle-même, et aussi à toute la Tradition de l’Église. Un concile n’est pas une constitution politique dont l’une efface la précédente. Tous les grands conciles se rattachent les uns les autres. Ce qu’enseigne l’un doit faire comprendre et méditer tous l’enseignement du Dépôt de la foi, afin de manifester progressivement l’ineffable mystère de la Révélation. Dieu n’avance pas par contradiction ! Il est de mauvaise foi de citer Veritatis splendor et d’autres documents du pape si l’on n’a rien compris à Vatican II et encore moins si on le refuse.

On doit toujours rattacher les enseignements d’un concile à tout l’œuvre conciliaire elle-même, et aussi à toute la Tradition de l’Église.

En second, il y a une autre erreur grave de méthode. quand, en théologie morale, on essaie de faire découler une conclusion univoque d’une connaissance des principes fondamentaux. Le mode de procéder propre au jugement moral n’est pas déductif, mais compositif, c’est-à-dire qu’il doit prendre en considération non seulement l’objet moral qu’il appartient à la raison de constituer, mais encore l’intention et la capacité de la volonté humaine de vouloir librement le bien, et tel bien. Et l’on dit «tel bien, c’est-à-dire le bien singulier qui est propre à chaque personne humaine, et dont la détermination découle du jugement de prudence incluant le jugement de la conscience droite. Or un tel jugement ne peut et ne doit jamais se constituer sans les circonstances

Affirmer, en éliminant ce jugement prudentiel, qu’un comportement doit changer et qu’avec la grâce il est toujours possible de changer de vie ou de manière d’agir dans l’immédiat et par une décision volontariste, c’est faire une erreur grave à l’égard de la nature de l’agir moral. Car c’est un acte humain, un agir dont l’homme doit être le maître. Si, selon le plan créateur de Dieu, l’homme doit agir humainement, par sa raison et sa volonté, il faut lui laisser la possibilité de vouloir librement le bien qui l’attire et de déterminer avec sagesse comment agir pour le vouloir et l’opérer.

La grâce est un secours spécial de Dieu, qui aide l’homme à vivre de telle manière qu’il plaise à Dieu et qu’il soit en amitié avec son Créateur. Elle illumine l’intelligence pour qu’elle voie la vérité du bien et la possibilité de le poursuivre, et elle fortifie la volonté pour lui permettre de vouloir efficacement ce bien. Mais elle ne supprime pas toutes les contingences, toutes les difficultés, toutes les impossibilités factuelles ou structurelles, toutes les impuissances, toutes les faiblesses. Dieu demande à l’homme de faire ce qu’il peut, même s’Il offre gratuitement son secours pour qu’il puisse davantage.

Ceux qui prétendent juger le pape pour cause d’hérésie représentent les derniers vestiges de la morale d’obligation qui nous vient de nos ancêtres lointains, Duns Scot et Guillaume d’Occam, et osons même dire d’une interprétation trop littéraliste de leur pensée et d’une méconnaissance de leurs écrits. Ce n’est pas que leur doctrine soit juste, mais elle ne comporte pas les erreurs grossières qu’on leur impute. Et ces grossières erreurs viennent de ces petits théologiens qui ne savent pas analyser à fond une pensée qui leur déplaît et qui brandissent les accusations et les condamnations comme on brandit une francisque. Nous sommes cependant obligé de constater que l’invasion des barbares n’est pas terminée !


Aline Lizotte, philosophe, théologienne et essayiste catholique.

Source : Voir article complet au lien https://srp-presse.fr/index.php/2019/05/10/non-le-pape-nest-pas-heretique/?fbclid=IwAR3ew5WMd82uFl6BzEFlTNSOT3sJTu26hdV0kUuSJONFqRk39A7OnJ6qKyc



Stan

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