Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: Non, le pape n’est pas hérétique ! (Réflexions argumentaires de Aline Lizotte) Ven Mai 10 2019, 13:59 | |
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Non, le pape n’est pas hérétique !
Une vingtaine d’universitaires et de théologiens ont récemment publié un texte portant accusation d’hérésie contre le pape François. Ils prétendent tirer matière à ces accusations des documents magistériels du Saint-Père et, en complément, de ses décisions vis-à-vis de certains ecclésiastiques dont il aurait favorisé les comportements délictueux. Une accusation d’hérésie est particulièrement grave lorsqu’elle touche l’exercice du pouvoir de juridiction suprême et plénier du Pontife romain. Les réflexions d’Aline Lizotte tentent de montrer la gravité de l’accusation et l’incompétence de ses auteurs.
Le blog de Jeanne Smits1 du 30 avril dernier nous informait de la parution d’une lettre ouverte de vingt théologiens et universitaires catholiques américains «accusant sans détours le pape François d’adhérer à diverses hérésies». Elle précisait que cette lettre ouverte «allait faire du bruit».
En fait, dans notre monde habitué à se voir bombardé de diverses nouvelles, dont chacune amplifie l’autre de sa méchanceté, l’annonce d’un pape hérétique n’a ému personne. À vrai dire, on se fiche un peu de la possibilité d’hérésie chez François. La réalité, c’est qu’il plaît à certains catholiques et qu’il déplaît à d’autres. Tout ce que l’on peut dire, c’est que le style personnel est un peu déconcertant et qu’il inquiète. Mais de là à donner – fût-ce de façon tacite – son assentiment à cette déclaration, il y a un pas – et même des pas – que l’on ne peut faire. D’autant plus qu’à y regarder de près, l’accusation est très faible, sinon fausse.
Accuser le pape d’adhésion à certaines hérésies est objectivement une faute très grave
Disons d’abord qu’accuser le pape d’adhésion à certaines hérésies est objectivement une faute très grave. Pourquoi ? La réponse est simple, mais dirimante : le canon 1404 du Code de 1983 nous dit : «Le Premier Siège n’est jugé par personne». La note explicative précise : «Le Pontife auquel se rapportent les mots Prima Sedes ne peut être jugé ici-bas par aucun pouvoir humain. Le pape est le juge suprême dans l’Église, et Dieu seul peut le juger. Cette prérogative relève du droit divin, de sorte que le pape lui-même ne peut y renoncer. Et quand on dit que le Premier Siège ne peut être soumis au jugement d’aucun pouvoir humain, il faut l’entendre aussi bien des décisions que le pape prononce que de celles qu’il fait siennes en les approuvant ou en les acceptant expressément et formellement».
Ne pas être jugé ne signifie pas que tout ce que le pape dit ou fait doit être reçu comme une parole infaillible engageant la foi ou même l’assentiment religieux, lesquels ne doivent être donnés qu’en relation avec le degré d’autorité avec lequel le pape enseigne ou gouverne. Juger signifie ici accuser au for externe d’une faute qui relève de son pouvoir suprême et non d’une faute morale personnelle. Il est arrivé dans l’histoire de l’Église que le pape ait des relations avec une femme, et même qu’il ait d’elle un enfant. C’est une faute morale personnelle.
Juger le pape comme hérétique, c’est l’accuser au for externe dans son pouvoir d’enseigner et de gouverner.
Juger signifie accuser le pape dans sa charge suprême d’enseigner et de gouverner l’Église. Juger le pape comme hérétique, c’est l’accuser au for externe dans son pouvoir d’enseigner et de gouverner. Ce que personne n’a le droit de faire ! Ainsi, on n’a pas le droit de dire que le pape enseigne l’erreur ou qu’il est incompétent dans les décisions qu’il prend. Pourquoi cela ? Parce que le pape, quand il enseigne ou gouverne selon son pouvoir suprême et universel sur toute l’Église, ne remplit pas cette charge en vertu d’un simple pouvoir humain, comme le fait toute autorité humaine, mais en vertu d’une assistance spéciale et personnelle promise par le Christ lui-même, chef indéfectible et éternellement présent à son Église jusqu’à la fin des temps.
En fait, juger le pape dans sa compétence5 à gouverner l’Église, c’est juger Dieu lui-même. Ainsi juger le pape est une faute contre la foi. Et cela est toujours très grave, en soi-même et en raison du scandale de la foi.
(...)
Ceux qui prétendent juger le pape pour cause d’hérésie représentent les derniers vestiges de la morale d’obligation qui nous vient de nos ancêtres lointains, Duns Scot et Guillaume d’Occam, et osons même dire d’une interprétation trop littéraliste de leur pensée et d’une méconnaissance de leurs écrits. Ce n’est pas que leur doctrine soit juste, mais elle ne comporte pas les erreurs grossières qu’on leur impute. Et ces grossières erreurs viennent de ces petits théologiens qui ne savent pas analyser à fond une pensée qui leur déplaît et qui brandissent les accusations et les condamnations comme on brandit une francisque. Nous sommes cependant obligé de constater que l’invasion des barbares n’est pas terminée !
Aline Lizotte
VOIR ARTICLE COMPLET AU LIEN INDIQUÉ CI-DESSOUS :
Source : https://srp-presse.fr/index.php/2019/05/10/non-le-pape-nest-pas-heretique/?fbclid=IwAR1_G_eP6ixJwmbOCK8En2ZOX-Ad7jJ0aj-h9wYg5d0OlZ4P8rh3FgeDU4I
Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
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