je partage le même sentiment ( le rictus subtil de la fin ...)
La lecture de l'entretien du Premier Ministre accordé à un hebdomadaire dominical laisse un sentiment de grande incohérence face à la réalité économique de la France.
- C'est la poursuite de la politique du rabot sur les retraités, les familles, les plus modestes des Français avec la hausse prévue de 0,3 % pour les retraites, les APL et les prestations sociales, alors que l'inflation dépasse les 2,3 %. C'est une perte très sensible de pouvoir d'achat pour des catégories sociales qui ont déjà subi la hausse de la CSG et la baisse des APL !
L'économie française connait un trou d'air - 1,7 % de croissance contre 2% dans l'UE - qui n'est en rien une divine surprise, il est en réalité le résultat direct d'une série de décisions du gouvernement qui a réduit la consommation des ménages : CSG, hausses diverses dont les produits pétroliers,le tabac, les cartes grises, auxquelles il faut ajouter les transferts de charges aux collectivités locales sans les ressources correspondantes, à charge pour elles de lever une nouvelle taxe pour assurer leurs nouvelles obligations, c'est le cas de le gestion des inondations "GEMAPI" dont la taxe peut s'élever jusqu'à 40 € par habitant !
De plus et surtout la monnaie unique s'est raffermie vis à vis du dollar qui conformément au "benign neglect" des Américains s'est dévalué, ce qui a freiné les exportations et creusé un déficit de 33 milliards € pour le premier semestre 2018 .
Enfin en raison des incertitudes internationales le prix du pétrole est passé à 60 $ le baril en moyenne.
Face à cette situation caractérisée par l'atonie de la demande intérieure et extérieure les annonces du gouvernement interpellent et ne permettront pas la reprise économique, pire elles vont accentuer le matraquage fiscal des classes moyennes et populaires :
C'est la suppression des cotisations sociales sur la part salariale pour les heures supplémentaires, mais le maintien de leur fiscalisation ne compensera pas la diminution globale de la demande intérieure.Le gouvernement donne d'une main pour le reprendre de l'autre !
- En matière d'investissement les réductions budgétaires prévues vont également réduire les commandes des entreprises auxquelles il faut ajouter la suppression de la taxe d'habitation ( TH ) des communes qui réalisent 70% des investissements publics.
Il est piquant de relever que le gouvernement présente la suppression de la TH comme un gain de pouvoir d'achat alors qu'il doit en application de la décision du Constitutionnel du 28 Décembre 2017 ( décision 2017-758 DC ) compenser la perte de recettes des collectivités, oui mais comment, par un nouvel impôt, ou par une obligation de réduction de leurs dépenses pour 13 milliards d'euros comme le gouvernement l'exige ?
-Enfin et surtout il n'y a dans les arbitrages du gouvernement Macron-Philippe aucun projet de réforme structurelle qui serait capable de dégager des marges de manuvre pour investir .
Cette politique obsédée par le dogme de la règle des 3% est une politique récessionniste telle qu'elle a été pratiquée depuis des années, c'est une politique d'hier dont les effets vont créer des tensions sociales et politiques très fortes !
Il existe une autre politique, celle de la baisse des impôts pour redonner du pouvoir d'achat aux Français et permettre aux entreprises d'investir même si les dogmes bruxellois en seront malmenées dans un premier temps ! C'est la politique que Trump pratique avec succès .
J'ai d'ailleurs proposé que le système des avances à taux zéro de la Banque de France soit rétabli pour financer les investissements publics ! N'en déplaise aux doctrinaires de l'orthodoxie .
Les choses sont en réalité très simples : entre les dogmes de Bruxelles qui comme hier nous conduisent à toujours plus d'austérité, au démantèlement des services publics et la relance de la croissance , il faut choisir !
(source lettre de J Myard député)
hier à la tele me disait une vieille dame de 95 ans, on voyait le "président" descendre les escaliers et se retourner en disant " eh bien , puisque c'est comme ça , il ne faudra plus dire la vérité "
Elle avouait qu'elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire , elle qui magnifiait un si beau et dynamique Président