LE BAISER DE JESUS
Tout au long de l’Histoire, la consécration à la vie religieuse par les voeux a été conçue et exprimée en langage nuptial : c’est une consécration qui fait de la personne une "épouse" mystique du Christ.
C’est pourquoi, comme nous l’avons dit, il n’est pas étonnant que toute la terminologie utilisée dans le langage mystique soit la terminologie de l’amour humain, des noces humaines, élevée, si nous pouvons nous exprimer ainsi, à un sentiment bien plus profond, plus haut, spirituel et Divin.
Interpréter les termes de l’amour divin dans le sens charnel, sexuel, humain, naturel, c’est perdre tout le sens que les auteurs sacrés ou les mystiques donnent à leurs paroles, car pour eux cette terminologie n’a rien à voir avec ce qui est corporel, sexuel ; tout est vécu au niveau de l’esprit ; la relation avec le Christ est avec le Christ Glorifié, spirituel (1 Co 15,45), glorieux, céleste, relation totalement surnaturelle et non corporelle ou naturelle.
Ainsi il n’est pas étonnant que dans La Vraie Vie en Dieu, comme dans la vie des saints, on parle, par exemple, du "Baiser" du Seigneur à l’âme, ce qui nous rappelle les abondants textes que nous retrouvons à ce sujet chez les saints et les mystiques : par exemple chez Sainte Thérèse d’Avila, Saint Jean de la Croix, Sainte Catherine de Sienne, Saint Bernard de Clairvaux, Saint François de Sales, Sainte Gemma Galgani, Sainte Claire d’Assise, etc.
Saint Bernard dans son commentaire au Cantique des Cantiques parle du triple Baiser de l’âme au Seigneur, baiser sur les pieds par le pécheur repenti ; baiser sur les mains par qui reçoit l’aumône ou le don de Dieu ; baiser sur la bouche par ceux qui sont avancés spirituellement et proches de la perfection.
Nous rencontrons dans cette troisième étape la même spiritualité nuptiale, l’appartenance mutuelle vécue entre Dieu (l’Époux) et l’âme (l’épouse).
Si le "mariage spirituel" vient avant tout renforcer l’âme pour la Croix et la souffrance, il y a aussi la tendresse de Dieu ; par exemple, le Seigneur dit à Vassula :
"- Chaque fois que tu te sens embarrassée, Je t’aime davantage. Ma fille, puisque nous sommes unis pour l’Eternité et que tu es Mienne, Je Me permettrai de pénétrer profondément dans ton coeur. T’épouser Me glorifie et te purifie. Nous sommes unis.
-Oui Seigneur, mais regarde à quoi Tu es uni !
- Je t’aime. Viens et appuie-toi sur Moi maintenant.
(Plus tard.)
- Vassula, sens Mon Coeur.
(J’ai senti Son Coeur, qui était très chaud et palpitait du désir d’être aimé.)
- Tu ne dois pas être embarrassée de sentir Mon Coeur. C’est ton Dieu qui te demande cela. Permets-Moi de t’utiliser comme Je le désire. Permets-Moi de t’embrasser.
(Je suis devenue soupçonneuse, pensant que ce pouvait être le démon qui voulait me faire tomber dans un de ses pièges.)
- Je suis le Seigneur Jésus-Christ. N’aie pas peur !
(J’étais toujours sur mes gardes. Je n’ai pourtant pas senti le démon autour de moi, mais je restais quand même soupçonneuse.)
- N’aie pas peur.
(Je ne pouvais pas me libérer ; ce sentiment d’être une lépreuse me revenait. Je n’ai pas bougé.)
-Sais-tu combien Je t’aime ?
- Oui, je sais, Jésus.
- Alors, pourquoi refuses-tu Mon Baiser ?
- Parce que je ne suis pas digne d’un baiser de Toi.
- Vassula, ne t’ai-Je pas dit auparavant que tu ne dois rien Me refuser ? Que M’as-tu répondu ?
Que je ne Te refuserai jamais rien.
- Oui. Alors pourquoi refuses-tu Mon Baiser ? Vassula, ne Me refuse jamais. Si Je te demande quelque chose, c’est par Amour. Permets-Moi de t’embrasser, permets-Moi de le faire ! Vas-tu Me le permettre, maintenant ? Viens à Moi sentir Mon Baiser, un Baiser divin sur ton front. Es-tu prête ?
(Jésus a baisé mon front. Il m’a laissée dans une sorte de ravissement de l’esprit. Comment pourrais-je l’exprimer ? Il m’a laissé un extraordinaire sentiment de paix dans l’âme. Ma respiration paraissait traverser les poumons et envahir entièrement mon corps, me donnant le sentiment que j’étais transformée en air pur. Jésus m’a alors dit :)
- Je t’aime.
(Les deux jours suivants, je me suis sentie vide, transparente comme du verre, du cristal.) (Message de La Vraie en Dieu du 19 mars 1987)
Le "Baiser" est la pleine expression de l’amour. Dans la Sainte Trinité, la Procession de l’Esprit Saint se fait "par mode d’amour", comme dit Jean Paul II : " C’est pourquoi les Pères de l’Église appellent l’Esprit Saint : Amour, Charité, dilection, lien d’Amour, Baiser d’Amour " (Message de La Vraie en Dieu du 20 novembre 1985).
Observons une fois de plus le parallèle avec Sainte Thérèse d’Avila, qui dit :
"Si grands étaient les délices que j’expérimentais, malgré mes résistances, que j’étais atterrée... Je me sentais immergée en Dieu. Les délices que j’expérimentais n’étaient ni complètement sensibles, ni complètement spirituels ; délices, douceurs, qui ne peuvent être comparées à rien... Je me sentais ivre d’amour" (Liv. des Fondations).
Et Saint François de Sales, citant le Cantique des Cantiques (I,I) :
"sur le sommet de cette échelle, Dieu étant penché devers nous, il nous donne le baiser d’amour et nous fait téter les sacrées mamelles de sa suavité, meilleures que le vin" (Traité de l’Amour de Dieu, Livre 11 Chapitre 15).
Sainte Thérèse d’Avila dit :
" Ces effets […], Dieu les suscite lorsqu’il attire l’âme à Lui, et lui donne le baiser que réclamait l’épouse". (Le Château Intérieur, Septièmes Demeures, ch.III, §13)
Dans son commentaire sur le Cantique des Cantiques ("Concepts sur l’Amour de Dieu") Sainte Thérèse d’Avila explique le sens du verset 1 du Chapitre 1 qui dit :
"Qu’Il me baise des baisers de Sa bouche ; Tes amours sont plus délicieux que le vin" ; elle continue en disant : "O mon Seigneur et mon Dieu qu’est cette parole pour qu’un ver la dise à son Créateur ? ... qui pourrait oser, ô mon Roi, dire cette parole si ce n’est avec votre permission ? Que pouvons-nous demander de mieux que ce que je demande à Dieu, que Tu me donnes cette paix, me baisant des baisers de Ta bouche ? Mes filles, c’est une demande très grande"... (C.II)
et elle ajoute : "Ce que l’épouse demande est la plus grande amitié avec Dieu ! Que je ne me lasse jamais de rechercher votre Gloire".
Sainte Catherine de Sienne : ses communions étaient très ferventes ; elles étaient comme un baiser de Jésus. Maintes fois elle reçut le baiser de Jésus ; une fois, au Nouvel An, alors qu’elle venait d’assister à la Messe, elle se sentait trop faible pour marcher. Alors Jésus s’approcha d’elle et lui dit :
"Fille, appuie toi sur Moi" ;
Il l’entoura de son bras et l’embrassa tendrement. Les lèvres de Catherine conservèrent plusieurs jours le parfum de ce baiser, divin et ceux qui vivaient avec elle s’en rendaient compte. (Cf. Johannes Joergensen : "Sainte Catherine de Sienne", Ed. Voluntad, p.195). Le Père Antonio Royo Marín O.P. (Cf. "Doctoresses de l’Église", BAC Madrid 1970, p.136) dit à ce sujet : Comme nous l’avons vu, Sainte Catherine de Sienne distingue trois degrés principaux sur le chemin de la sainteté :
- 1 Celui des serfs mercenaires, qui baisent les pieds du Christ ;
- 2 Celui des fidèles serviteurs, qui baisent le flanc du Christ ;
- 3 Et celui des ’fils’ ou "amis" qui arrivent jusqu’à la bouche du Christ, emportés par l’amour.
Dans ce dernier degré, l’âme se submerge en Dieu comme une goutte d’eau dans l’océan.
Saint Jean de la Croix dit dans la "Nuit Obscure" :
"Le septième degré de cette échelle mystique anime l’âme d’une sainte audace ; son amour ne se sert pas de la délibération du jugement pour attendre, ni d’un conseil pour se retirer ; c’est sans honte qu’elle s’arrête, car les faveurs dont Dieu l’a favorisée la portent à agir avec beaucoup d’audace. Aussi de là découle ce que nous dit l’Apôtre, à savoir que la charité croit tout, espère tout, peut tout(I Co 13,7)
[…] C’est une fois arrivée à ce degré que l’Épouse des Cantiques se permit de dire : Osculetur me osculo oris sui : « Qu’il me baise des baisers de sa bouche » (Ct 1.1) (Nuit Obscure, livre 2, ch.20, §2).
Le Cantique des Cantiques dit :
"Ah ! que ne m’es-tu un frère, allaité au sein de ma mère ! Te rencontrant dehors, je pourrais t’embrasser…" (Ct 8.1).
Saint Jean de la Croix commente : " L’âme demande à rencontrer Dieu et à s’unir à Lui dans l’union spirituelle la plus grande possible"(Nuit Obscure, livre 2, ch.23, §12).
Et dans Le Cantique spirituel, il dit : "que ne puis-je te trouver seul dehors […], et là je te donnerai un baiser, seule avec toi seul. Que ma nature s’unisse à toi, mais seule et affranchie de toute impureté temporelle, naturelle et spirituelle ; qu’elle s’unisse à ta nature seule, sans aucun autre intermédiaire. Cette union ne s’accomplit que dans le mariage spirituel ; c’est le baiser de l’âme à Dieu ; : "Ce baiser est l’union dont nous avons parlé, dans laquelle l’âme s’ "égale" à Dieu par Amour" (Le Cantique spirituel, strophe 27, §5).
Dieu descend jusqu’à l’âme, et l’élève jusqu’à Lui, et il crée une "certaine égalité", ("comme entre frères" dit Saint Jean de la Croix).
Sainte Gemma Galgani dit à ce sujet : "Jésus, mon Seigneur, quand mes lèvres s’approchent de tes lèvres pour te baiser, fais que je sente toute ton amertume"(E.1-30-VI-1902).
Mais c’est sans doute Saint Bernard de Clairvaux qui a le plus approfondi le texte du Cantique des Cantiques ; sur le "baiser sur la bouche" dont parlent presque tous les mystiques, il s’exprime ainsi :
"Et dans cette disposition, je crois qu’on ne vous refusera pas ce baiser, le plus excellent et le plus saint de tous, et qui enferme en soi des consolations et des douceurs ineffables. ;
après avoir parlé des deux premiers baisers, sur les pieds et les mains du Christ, il ajoute :
"Enfin, après avoir obtenu ces deux premières grâces avec beaucoup de prières et de larmes, nous nous hasardons à nous élever jusqu’à cette bouche pleine de gloire et de majesté, je ne le dis qu’avec frayeur et tremblement, non-seulement pour la regarder, mais même pour la baiser, parce que le Christ notre Seigneur est l’esprit qui précède notre face.
Et par ce saint baiser nous nous unissons étroitement à lui, et nous devenons, par un effet de sa bonté infinie, un même esprit avec lui. […]
Et maintenant, que reste-t-il, Seigneur, sinon que, daignant m’admettre aussi au baiser de votre bouche divine, dans la plénitude de la lumière, et dans la ferveur de l’esprit, vous me combliez de joie par la jouissance de votre visage ?" (Saint Bernard de Clairvaux, sermons sur le Cantique des cantiques, sermon III, §§ 5 6)
Saint Bernard explique comment le Baiser suprême sur la bouche est l’Esprit Saint, car il est le fruit de l’Amour mutuel entre le Père et le Fils : "Moi et le Père sommes Un" (Saint Bernard de Clairvaux, sermons sur le Cantique des cantiques, sermon VIII, § 3).
Ces expressions, que nous retrouvons chez d’autres saints et mystiques, nous montrent que les expressions de La Vraie Vie en Dieu ne se situent pas en dehors de la Tradition de l’Église, ni ne sont des nouveautés ou des étrangetés. Au contraire, elle sont totalement insérées dans la plus pure tradition spirituelle et mystique de l’Église.
Voilà pourquoi nous nous sommes permis d’apporter ces citations, bien que nous aurions pu en apporter beaucoup d’autres, spécialement de Saint Bernard de Clairvaux dans ses sermons sur le Cantique des Cantiques.
Voyons par exemple le neuvième sermon, dans lequel il utilise des expressions qui pourraient être mal interprétées, dans le sens charnel et matériel, étant donné qu’elles sont des expressions symboliques d’une expérience complètement surnaturelle, totalement spirituelle, de relation d’amour entre l’épouse (l’âme) et le Christ Glorieux :
"Je ne serai contente dit-elle, que s’il me baise d’un baiser de sa bouche. Je le remercie du baiser des pieds, je lui rends grâces de celui de sa main ; mais s’il m’aime ; " qu’il me baise du baiser de sa bouche. " Je ne suis pas ingrate, j’aime. J’ai reçu, je l’avoue, des faveurs qui sont beaucoup au dessus de mes mérites, mais elles sont au dessous de mes souhaits.
Je suis emportée par mes désirs, ce n’est pas la raison qui me guide. N’accusez pas, je vous prie, de témérité, ce qui n’est que l’effet d’un ardent amour. La pudeur, à la vérité, se récrie, mais l’amour fait taire toute pudeur. […] ; mais un violent amour ne sait point ce que c’est que le jugement, il n’écoute point les conseils, il n’est point retenu par la honte et n’obéit point à la raison. Je l’en prie, je l’en supplie, je l’en conjure, "qu’il me baise du baiser de sa bouche". (Saint Bernard de Clairvaux, sermons sur le Cantique des cantiques, sermon IX, § 2).
Evidemment, ce mode d’expression est analogique, il n’est ni sexuel ni corporel, mais bien spirituel et mystique ; en relation avec Dieu, avec le Christ Glorifié, comme nous l’avons dit.
Nous ne devons pas nous scandaliser ni nous étonner, car c’est l’expression à l’intérieur du symbolisme humain d’une réalité surnaturelle, pure et sainte.
Ces extraits nous confirment que les textes nuptiaux de La Vraie Vie en Dieu sont totalement dans la lignée de la Tradition de l’Église, bien que beaucoup se soient étonnés et même scandalisés de la terminologie par laquelle le Seigneur s’adresse à Vassula, s’exprimant en termes de liens sponsaux entre Dieu et l’âme.
Les expressions de Saint Bernard, de Sainte Thérèse, de Saint Jean de la Croix sont également fortes, et ne peuvent être interprétées que dans le sens spirituel dans lequel elles furent exprimées, car la relation avec le Christ dans son humanité n’est pas une relation corporelle naturelle, mais une relation spirituelle avec le Christ Glorieux, ressuscité, rendu "Esprit vivifiant" (1 Co 15,45).
Quand le Seigneur a baisé le front de Vassula, Il venait de lui dire : "Sens mon Coeur !".
Ceci nous rappelle l’expérience de Sainte Gertrude la Grande (1257 - 1302) : Alors qu’elle était comme à son habitude pleinement absorbée dans la prière, le disciple que Jésus aimait tant et qui, pour cette raison, doit être aimé de tous, lui apparut.
Elle lui dit alors : « quelle grâce puis-je obtenir, moi misérable, le jour de ta fête ? »
Il répondit : « viens avec moi ; tu es la choisie de mon Seigneur allons reposer sur Sa Poitrine en laquelle sont cachés tous les trésors de bénédictions ».
Puis il l’amena à notre Seigneur et tous deux se placèrent contre le Coeur de notre Seigneur. C’est là qu’elle découvrit ce Trésor Inépuisable qu’Il cachait dans Son Coeur.
Lorsqu’elle demanda à l’Evangéliste pourquoi ce Trésor n’avait pas été donné auparavant, ou pourquoi l’Evangéliste n’avait pas parlé de ce Trésor, Saint Jean dit : « ma mission était de délivrer à l’Eglise, dans ses premières années, une parole simple sur le Verbe incréé de Dieu le Père, qui procurerait à l’humanité tout entière suffisamment à contempler jusqu’à la fin de ce monde sans que personne ne parvienne même à en saisir pleinement le sens.
Mais parler des pulsations du Coeur de Jésus a été réservé aux temps modernes, afin qu’à l’écoute de ces choses, le monde devenu déjà vieux et refroidi dans son amour pour Dieu, puisse être rallumé et à nouveau réchauffé » (Sainte Gertrude, Legatus Divinae Pietatis — Le Hérault de la Divine Tendresse, Livre IV, ch. IV, citée par Vassula en note du message de La Vraie Vie en Dieu du 18 février 1995).
Le Seigneur a également révélé Son Coeur à Vassula, et lui fit sentir ses palpitations ; Il lui dit :
"Je vous ai donné ce Trésor inépuisable qui était caché aux yeux de l’humanité et qui n’a été révélé qu’à Gertrude" (Message de La Vraie Vie en Dieu du 18 février 1995) ;
ce trésor qui a laissé son coeur dans une totale fascination et ses yeux captifs de cette merveille.
Ce trésor inépuisable était réservé pour la fin des temps. Mon Sacré Coeur a thésauriser ses richesses pour ta génération.
"Maintenant, comprends pourquoi le démon te considère, Ma Vassula, comme son premier sujet d’inquiétude et comme sa première cible de destruction !" (Message de La Vraie en Dieu du 18 février 1995) ;
Sainte Claire d’Assise (1193 - 1253) connut également l’expérience nuptiale avec Dieu :
" Considère également Son incroyable délice : Ses richesses, Ses honneurs sans fin, Son soupir qui est au-delà de ton amour, et tu Lui diras, à ton Époux céleste : "Attire-moi, courons derrière Toi. Dans le parfum de Ton onction, permets-moi de courir sans cesse jusqu’à ce Tu m’amènes à boire de Ton vin, que Ta main gauche repose sur mon coeur, que Ton bras droit m’embrasse et que Tu me baises de Tes lèvres » ".
Le "Mariage spirituel" possède des caractéristiques qu’il est précis de signaler, selon que nous trouvons chez des auteurs classiques en la matière comme par exemple le P. Adolphe Tanquerey ("Précis de Théologie Ascétique et Mystique") :
"Le Mariage spirituel est une union transformante. Après la purification, l’âme arrive à cette union sereine et permanente, qui est appelée "union transformante et qui semble être la dernière étape de l’union mystique. Les caractéristiques principales sont :
- 1. L’intimité : c’est parce que cette union est plus intime que les autres qu’on l’appelle "mariage spirituel" ; entre époux il n’y a pas de secrets.
- 2. La sérénité : il n’y a plus d’extases ni d’absences ; l’état de l’âme est paisible et calme, comme les époux qui sont sûrs de leur amour mutuel pour toujours.
- 3. L’indissolubilité : les autres unions antérieures étaient transitoires ; celle-ci est permanente, comme indissoluble est le mariage chrétien. Saint Jean de la Croix pense que dans cet état l’âme est confirmée en Grâce. Sainte Thérèse pense néanmoins que si l’âme suspend la prière, elle peut tomber à nouveau dans le péché."
Tant chez les mystiques que dans La Vraie Vie en Dieu, c’est Jésus qui introduit l’âme dans cet état, dans lequel le Christ se manifeste comme l’ "Époux", et prend sur lui tous les intérêts de l’ "épouse", laquelle doit laisser tous ces intérêts dans las mains de Dieu, pour parvenir à vivre les Noces Mystiques.