Les « quatre cardinaux » peuvent-ils être destitués ?

Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada

Citation :: Les « quatre cardinaux »
peuvent-ils être destitués ?

1 décembre 2016

Le 14 novembre dernier, quatre cardinaux publiaient une lettre ouverte à l’attention du pape François. Ils y mettaient en cause certaines dispositions d’Amoris laetitia, l’exhortation du pape sur la famille. Réagissant à ces « dubia », le doyen de la Rote romaine, Mgr Pio Pinto a mis en garde leurs auteurs: « Ce qu’ils ont fait est un scandale très grave qui pourrait conduire le Saint-Père à leur retirer le chapeau cardinalice » .

Le doyen du tribunal de la Rote romaine – la plus haute juridiction d’appel du Saint-Siège – a réagi, ce 29 novembre, à la lettre ouverte des cardinaux Walter Brandmüller, Raymond Burke, Carlo Caffarra et Joachim Meisner. Cette lettre, datée du 14 novembre, remettait publiquement en cause certaines dispositions invoquées par par le pape François dans Amoris laetitia, à l’endroit de certaines personnes en situation dite « irrégulière ».

Le lendemain, dans le National Catholic Register, le cardinal Burke, l’un des quatre, menaçait le pape d’un « acte formel de correction » contre ce qu’il considère comme de « sérieuses erreurs » dans le texte papal.

S’exprimant au sujet des « dubia » (doutes) que disent éprouver ces quatre cardinaux, Mgr Pio Pinto a déclaré: « Ce qu’ils ont fait est un scandale très grave qui pourrait conduire le Saint-Père à leur retirer le chapeau cardinalice » .

Ces cardinaux mettent en question « deux Synodes des évêques sur le mariage et la famille. Pas un mais deux ! Un Synode ordinaire et un Synode extraordinaire. On ne peut pas mettre en doute l’action de l’Esprit Saint, » a mis en garde Mgr Pio Pinto, qui s’exprimait en marge d’un colloque sur les nouvelles règles pour les nullités de mariage organisé par la Conférence épiscopale espagnole à l’Université Saint-Damase de Madrid.

« Quelle Église défendent ces cardinaux ? » , s’est interrogé le doyen de la Rote pour qui « le pape est fidèle à la doctrine du Christ ».

Au cours de sa conférence, Mgr Pinto a aussi souligné que, si le pape n’a pas répondu directement aux quatre cardinaux, il leur a répondu « indirectement » : « il leur a dit qu’ils regardaient seulement en blanc ou noir alors qu’il y a, dans l’Église, des nuances de couleurs ». Le doyen de la Rote, la plus haute autorité de l’Église pour juger des nullités de mariage, faisait référence à l’entretien que le pape a accordé vendredi 18 novembre à Avvenire, le quotidien des évêques italiens.

« Quelques-uns – pensez à certaines réponses à Amoris laetitia – continuent à ne pas comprendre, c’est soit blanc soit noir, alors que c’est dans le flux de la vie qu’il faut discerner. C’est ce que nous a dit le concile » , avait alors insisté François.

En rendant publique leur lettre au pape, les quatre cardinaux avaient assuré remplir « un devoir précis » , s’appuyant sur canon 349 du Code de droit canonique qui leur confie, selon eux, « la mission d’aider le pape dans le gouvernement de l’Église universelle (…), y compris lorsqu’ils agissent individuellement ».

Or, ce canon 349 n’autorise les cardinaux à « assister » le pape que « collégialement quand ils sont convoqués en corps pour traiter de questions de grande importance » ou « individuellement (…) par les divers offices qu’ils remplissent » , c’est-à-dire les fonctions officielles que le pape leur a confiées, ce qui n’est donc pas le cas de ces quatre cardinaux. La difficulté réside aussi dans le fait que les cardinaux ont mis en cause publiquement une position magistérielle du pape.

Des cas exceptionnels

De son côté, le Père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite de référence La Civiltà cattolica et proche du pape, a rappelé sur CNN que « Amoris laetitia a créé un débat ouvert et intéressant dans l’Église catholique grâce au pape François, un pape qui ne bloque jamais le dialogue, s’il est loyal et motivé par le bien de l’Église ». « Le cas, toutefois, de ceux qui utilisent les critiques pour d’autres motifs ou poser des questions en vue de créer des difficultés et des divisions, est bien sûr différent », a-t-il insisté.

Les cas de retrait de la dignité cardinalice sont relativement rares. En 1926, le cardinal français Louis Billot avait ainsi été forcé de renoncer au cardinalat par Pie XI, dont il critiquait la condamnation de l’Action française.

En mars 2015, le pape François avait aussi accepté la renonciation « à ses droits et prérogatives cardinalices » du cardinal Keith O’Brien, archevêque émérite d’Édimbourg, en raison de « comportements sexuels indécents » à l’égard de séminaristes. Il gardait toutefois formellement le titre de cardinal, mais renonçait à participer au conclave.

C.H., d’après Nicolas Senèze, la-croix.com, Religion Confidencial et CNN.
Photo: le cardinal Raymond Burke, (c) commons.wikimedia.org

Source : http://www.cathobel.be/2016/12/01/quatre-cardinaux-peuvent-etre-destitues/

Stan

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Cela est un débat très douloureux et ce texte ne donne "qu'un côté" de l'affaire ..
A l'heure actuelle il existe "une littérature" abondante sur tous les tenants et les
aboutissants de cette histoire qui est la surface émergée de l'iceberg.
Les faits sont très graves et je pense que nous assisterons avec douleur à leur suite.
Chacun a un discernement à faire sans polémique et personnellement ....
Fleur

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