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Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge), un film époustouflant de Mel Gibson (Vidéo)
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Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
Sujet: Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge), un film époustouflant de Mel Gibson (Vidéo) Sam 5 Nov - 18:08
Citation :
Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge), un film époustouflant de Mel Gibson
5 novembre 2016
La particularité de Desmond, c’est d’être chrétien. Mais attention, pas un chrétien de nom, un chrétien de coeur et de conviction. Desmond refuse de frôler le péché. Il ne veut en aucun cas enfreindre le 5ème (ou 6ème) commandement donné par Dieu à Moïse. Il veut aussi respecter le sabbat.
(...)Dans un camp militaire d'entrainement, Desmond, lisant la Bible dès qu’il le peut, devient, non seulement la risée de ses nouveaux camarades, mais également leur souffre douleur, pendant un temps seulement… Il évite de justesse la prison pour désobéissance aux ordres de ses supérieurs, mais rapidement, on découvre en lui quelque chose de plus grand. (...).
Il se retrouve au coeur de la guerre, lors de la bataille d’Okinawa qui s’est déroulée dans l’archipel Okinawa au Japon. On entre au coeur du sujet, et c’est là, en pleine guerre, que Desmond va gagner le respect de tous. (...)
Au sein du combat, sans fusil, Desmond n’a que d’armes l’amour, le courage, la détermination, la persévérance, et la foi. Et ces armes sont puissantes. Alors que les divisions américaines battent en retraite, Desmond fait appel à Dieu pour savoir ce qu’il doit faire. Il ne comprend pas. C’est alors que, transporté par une soudaine révélation, il se lève pour sauver les hommes de sa division, blessés et laissés à demi-morts. Sur le champ de bataille, on le force à laisser un homme dont les jambes ont été déchiquetées et qui ne présente aucun signe d’espoir, mais Desmond voit encore de l’espoir, car il voit encore de la vie. Et pour cause, il aura raison. En réalité, il y a encore de l’espoir pour ce monde perdu. Rien n’est terminé tant qu’il y a de la vie.
Sa corde dont on se moquait, il s’en sert pour sauver des hommes, un à un.Il se met en haut de la falaise, semblable à Christ en haut de la croix, qui donne sa vie pour l’humanité perdue, déchirée, accablée par les souffrances. Il aide même un japonais apeuré, en le soignant, et en sauve plusieurs d’entre eux. Au péril de sa vie il se déplace pour récupérer le maximum de blessés, les glissant un à un du haut de la falaise vers le bas. Il rend la vue à un homme blessé en lui enlevant la boue des yeux, semblable à cet homme qui fut guéri par Jésus et qui dit : “Si Jésus est un pécheur, je ne sais; mais je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois”.
Desmond s’engage alors dans une lutte infernale pour le salut de ses amis, priant pour sauver encore et encore, pourtant lui-même à bout de force. Il prie encore et toujours jusqu’à l’épuisement, pour sauver ces âmes perdues, les portant sur son dos. Il fait même descendre des japonais, ennemis blessés, du haut de la falaise, à la grande stupéfaction de tous ses amis américains.
Finalement, Desmond se jette au bas de la falaise avec le dernier blessé… En bas, c’est le choc. Comment a-t-il pu sauver tant de personnes, toute la nuit durant ? Il ne peut s’agir que d’un miracle. On entrevoit en effet une surnaturelle protection.
Le lendemain, la bataille doit continuer, mais pour Desmond, c’est sabbat. Il réalise alors les paroles de Jésus : “Lequel d’entre vous, s’il n’a qu’une brebis et qu’elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l’en retirer ? Combien un homme ne vaut-il pas plus qu’une brebis ! Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat” (Matthieu 12:11-12). Desmond continue alors son oeuvre salvatrice, voulant à tout prix sauver ce qui est perdu, touchant même “le fusil interdit” pour en faire une civière, tirant son supérieur qui, lui, fusille les ennemis pendant qu’il est transporté.Cette image rappelle la fin du chapitre 4 de Néhémie, où les uns veillent, l’arme à la main, et les autres veillent par la prière et le travail.
Le reste du film, je ne vous le raconterai pas ! Mais en le visionnant, rappelez-vous ces paroles : “Car le Fils de l’homme (Jésus), est venu chercher et amener au salut ce qui était perdu” (Luc 19:10).
Ce film est aussi un message à tous les chrétiens. On peut se moquer de vous et vous insulter à cause de votre foi. On peut vouloir votre mort, mais vous êtes la solution à ce monde perdu, car Christ vous a sauvé, il vit en vous, et il vous a donné Sa Parole. Nous, chrétiens, nous crions chaque jour notre message d’espérance et d’amour comme dans un désert d’incrédulité et de folie, comme sur un champ de bataille, dans ce monde perdu, au coeur du monde. (...)
Après son histoire, Desmond est devenu un héros de bandes-dessinées (True Comics, etc.).Plusieurs soldats japonais qui lui tiraient dessus ont témoigné après la guerre d’une protection… le rendant intouchable…
Film “Tu ne tueras point” (Hacksaw Ridge), avec Andrew Garfield dans le rôle de Desmond T. Doss, Vince Vaughn dans le rôle du sergent Howell, Teresa Palmer dans le rôle de Dorothy Schutte, Sam Worthington dans le rôle du capitaine Glover… Sortie au Québec le 05 novembre 2016, et en France le 09 novembre 2016.
_________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
LucJos Admin
Date d'inscription : 28/05/2013 Localisation : BE
Sujet: Re: Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge), un film époustouflant de Mel Gibson (Vidéo) Lun 7 Nov - 19:41
«Tu ne tueras point» : une grande leçon humaine et morale
À propos du film de Mel Gibson, qui sortira en salles le 9 novembre.
François de Lacoste Lareymondie 5 novembre 2016
Je laisse à plus compétent que moi le soin de rédiger la critique cinématographique de ce film. Mon propos est différent et concerne le contenu éthique sur lequel il est d’autant plus justifié de se pencher qu’il s’agit d’une histoire vraie.
Le film se découpe en deux parties bien distinctes : la première est celle du conflit moral qui s’apparente à la question de l’objection de conscience ; la seconde est celle de la vertu de courage au-delà de l’héroïsme. L’unité d’ensemble est donnée par le personnage de Desmond Doss qui se trouve au centre des deux parties. Elles convergent sur la question du bien possible au milieu du mal, qui est celle de «l’agir en conscience».
Objecteur ou «coopérateur de conscience» ?
Il ne serait pas exact de placer d’emblée le film sur le terrain de l’objection de conscience [1]. En effet, le héros n’a pas été mobilisé contre son gré mais il s’est volontairement engagé dans l’armée américaine, d’ailleurs pour de nobles raisons : il estime qu’il est de son devoir de servir sa patrie et d’être solidaire des autres jeunes qui vont participer au combat.
Mais Doss a donné une portée absolue au « sixième » commandement « Tu ne tueras pas » (Ex, 20, 13) [2]. Aussi s’engage-t-il comme infirmier ; mais en unité combattante afin de sauver des vies au plus près du danger.
D’ailleurs lui-même refuse le titre et le statut d’objecteur de conscience, se définissant comme un « coopérateur de conscience ». C’est l’armée américaine qui veut le qualifier ainsi pour le faire entrer dans une « case » connue et trouver une issue à un problème insoluble. En effet, dès lors qu’il s’était engagé, il devait accomplir la formation de base commune à tous les soldats, laquelle comportait nécessairement un apprentissage du maniement des armes.
C’est là que se cristallise le conflit entre Doss et l’armée. En effet, il refuse à la fois de porter une arme, même à l’entrainement, et d’être qualifié d’objecteur de conscience, ce qui l’aurait renvoyé vers l’arrière.
Les étapes du conflit : un même parcours
Le conflit ne peut qu’aller croissant jusqu’au paroxysme, c’est à dire la cour martiale pour désobéissance avec une peine d’arrêts de forteresse au régime sévère pour toute la durée de la guerre. Le film en décrit chacune des étapes d’une façon très juste. Et c’est en général ainsi que les choses se passent quand un objecteur de conscience se heurte à une autorité ou une institution qui ne le comprend pas ou qui n’accepte pas sa démarche, dans cet enchainement irrémédiable de situations qui rendent inévitable une issue dramatique.
Retenons cinq aspects caractéristiques de cet enchainement.
(1) Desmond Doss invoque une loi supérieure aux lois humaines à laquelle il ne peut se soustraire.
(2) Cette exigence, il se l’applique à lui seul. Il ne juge pas les autres, pas même ceux qui le sanctionnent; il ne cherche pas à leur donner une leçon; il ne se met pas en surplomb moral; mais il reste dans l’humilité. C’est un point capital qui constitue un critère-clé du discernement.
(3) La psychologie des conflits nous apprend qu’alors l’autorité contestée se crispe et s’endurcit dans sa volonté de faire plier le récalcitrant. D’où l’enchainement des pressions, brimades et violences de plus en plus injustes.
(4) En général, l’objecteur de conscience finit dans la plus totale solitude. Il a contre lui toute la rationalité du monde qui lui dit : «Tu as tort» ! Tort dans le principe, tort dans l’entêtement, tort dans le refus du compromis, etc. D’ailleurs, certaines critiques peuvent recéler une part de vérité : le commandement «tu ne tueras pas», en toute précision de termes, signifie «tu ne commettras pas de meurtre» et autorise la légitime défense. De sorte que ses amis et ses proches finissent par l’abandonner.
(5) Enfin il est prêt à assumer les conséquences de son acte, aussi pénibles soient elles, en toute lucidité. Voilà le second critère-clé du discernement. Il ne veut pas de faux-fuyants. Il ne veut pas être réformé puisqu’il est apte. Devant la cour martiale, il refuse de plaider coupable parce que ce serait au prix d’un mensonge, par conséquent contraire à la vérité et à la cohérence même de sa démarche.
Je ne dévoilerai pas le coup de théâtre qui clôt cette première partie; la conformité à l’histoire le justifie complètement. En dépit donc du point de départ et du terme, le film offre une très belle et très juste illustration de ce que peut être un parcours d’objection de conscience posée en vérité.
Le courage, une peur maitrisée
La seconde partie nous emmène sans transition dans les combats sur l’île d’Okinawa. L’unité de Doss doit conquérir un point fortifié situé en haut d’une falaise à l’assaut de laquelle sa compagnie doit se lancer après plusieurs autres qui y ont été décimées. Les différents aspects de la vertu de courage qu’elle met en scène élargissent la dimension humaine et morale de la première partie.
Pour Doss qui escalade la falaise avec les autres, ce sera dans l’exécution de sa mission, sous le feu, pour pratiquer les premiers gestes qui sauvent, ramener les blessés en arrière et les faire évacuer. Cette mission, il va l’accomplir jusqu’au bout, même après le repli de sa compagnie : il va rester une nuit entière en haut de la falaise, en dépit du danger et de sa fatigue, ramenant et faisant descendre les blessés abandonnés. Son courage, il le trouve dans cette prière formulée après chaque homme secouru : « Seigneur, donne-moi la force d’en ramener encore un ». Puis un autre ; et encore un autre ; jusqu’au matin.
Cette volonté de faire un pas après l’autre dans l’exécution de sa mission, résolument et prudemment, dans les pires circonstances, voilà l’expression d’un vrai courage.
Le courage jusqu’au sacrifice de ses convictions ?
Deux jours plus tard, la compagnie est renvoyée à l’assaut. L’exploit de Doss est connu et a complètement retourné les sentiments de tous à son endroit. Mais épuisé, il a été mis au repos dans l’hôpital de campagne. Son capitaine vient le voir pour lui apprendre que la compagnie ne veut pas repartir sans lui. Or cet assaut aura lieu un samedi, c’est-à-dire le jour du sabbat, le 7e jour que les adventistes respectent de façon absolue.
Doss ne donne pas tout de suite sa réponse. Mais on le voit ensuite, au pied de la falaise, devant les hommes, en train de lire la Bible et de prier tandis que la compagnie attend. Sa prière, on la devine sans peine : «Seigneur, je vais violer le sabbat, mais je le fais pour ceux auprès de qui je me suis engagé. Pardonne-moi, pardonne-nous. Donne-nous le courage d’y aller». Ensuite de quoi il monte.
À la fin du combat, les Japonais semblent se rendre. Mais c’est un piège car ils sont tous armés de grenades avec lesquelles ils se suicident en causant le plus de morts possible dans les rangs américains. Une grenade tombe dans le trou où Doss s’était abrité ; instinctivement, il la renvoie d’un coup de pied pour protéger ceux qui sont autour de lui, et se protéger lui-même. Et là, il est blessé par l’explosion.
La recherche du bien
Est-ce la preuve que son engagement souffrait une limite, celle de la légitime défense ? Est-ce une sanction immanente à la violation de cet engagement – il a fini par toucher une arme et elle l’a blessé ? La leçon est plus élevée : Desmond Doss a accepté d’aller jusqu’au sacrifice de ses propres convictions, non par faiblesse ni par compromission, mais pour accomplir plus pleinement encore sa mission de secours auprès des hommes qu’il avait choisi d’accompagner.
Belle leçon d’humanité au milieu des horreurs de la guerre ! Plus encore, grande leçon de comportement moral ! C’est-à-dire de recherche du bien possible à faire, là où l’on se trouve, au moment présent. Et la détermination des actes bons à poser « hic et nunc », c’est là l’œuvre de la conscience.
Le film de Mel Gibson est véritablement un film sur «l’agir en conscience». Un grand film !
[1] Sur la nature et les caractères de l’objection de conscience, je renvoie à mon livre Je refuse ! L’objection de conscience, ultime résistance au mal, publié aux Éditions de l’Emmanuel en 2011, qui est encore disponible. Ce que j’en dis ici est en effet sommaire et mériterait des nuances et des précisions qui dépassent le cadre de cet article.
[2] Dans les bibles juives et protestantes, que suivent notamment les adventistes du 7e jour, courant issu des églises baptistes et auquel appartenait Desmond Doss, il s’agit du sixième commandement. Dans les bibles et le catéchisme de l’Église catholique, il s’agit du cinquième commandement. Cet écart de numérotation provient d’une différence de découpage du premier et du dernier commandement.
_________________ †Couvre-nous, Seigneur, de Ton Précieux Sang !
Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
Sujet: Re: Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge), un film époustouflant de Mel Gibson (Vidéo) Mar 8 Nov - 4:01
Merci, LucJos, pour cet intéressant article que vous avez mis, ci-dessus, et qui nous aide à mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce film intense, "Hachsaw Ridge", que j'ai vu aujourd'hui et qui m'a impressionné... parce qu'il nous montre la foi chrétienne en action, chez un homme qui devient héroïque au milieu de combats qui sont d'une violence rarement vue au cinéma.
Un film, que j'ai trouvé bien fait et qui m'a saisi aux tripes dès son commencement en ce qu'on y entend un extrait des Saintes Écritures, qui lui donne un ton particulier; je mets ci-dessous, en citation, l'extrait en question :
Citation :
« Pourquoi affirmes-tu : " le Seigneur ne s'aperçoit de ce qui m'arrive. Mon bon droit échappe à mon Dieu. Ne le sais-tu pas ? (...) Le Seigneur est Dieu de siècle en siècle (...) Son savoir est sans limite. Il redonne des forces à celui qui faiblit, il remplit de vigueur celui qui n'en peut plus. Les jeunes eux-même connaissent la défaillance; même les champions trébuchent parfois. Mais ceux qui comptent sur le Seigneur reçoivent des forces nouvelles; comme des aigles ils s'élancent. Il courent sans se lasser, ils avancent mais sans faiblir. »
Ésaïe 40, 27-31
Citation :
"L’héroïsme véritable n’est pas une performance, c’est une transformation de soi"
D'abord puiser des forces dans la prière
Peut-on mettre sur le même plan le héros motivé par un vœu religieux, ou un dévouement humanitaire, et celui qui se fixe un défi narcissique ? Comment discerner la bravoure de la bravade ?
Desmond Doss n'avait pourtant pas la carrure physique d'un athlète fort.
Je pense que la première chose qui compte, c’est l’objet du sacrifice. La question principale est de savoir quelle cause est véritablement servie à travers ce don total de soi. Ensuite, la motivation joue un rôle important. Se dévouer pour se faire un nom, pour défier la postérité, pour montrer qu’on en était capable, c’est rester prisonnier de son moi. Bien sûr, il peut y avoir des motivations mêlées. Mais qui admirerait un « médecin sans frontières » dont l’unique motivation serait d’entrer dans le livre des records ? L’héroïsme véritable n’est pas une performance, c’est une transformation de soi.
L’expérience prouve que des gens ordinaires peuvent être héroïques. Qu’est-ce qui les pousse à être extraordinaires ?
Pendant toute une nuit, il transporta, un a un, des soldats blessés qu'il fit descendre du haut d'une falaise escarpée.
Ce basculement dans l’extraordinaire suppose une motivation transcendante. Quelque chose comme la certitude d’accomplir une action parfaitement juste, bonne, généreuse, quel qu’en soit le prix. Et la limite entre inspiration divine et fanatisme suicidaire, c’est la paix. Celui ou celle qui se sacrifie en bénissant ses ennemis mérite plus de considération que celui qui accomplit une sorte de vengeance en condamnant tous ceux qui lui survivent. Le saint n’expose pas la vie des autres.
Le choc et la fatigue sur le visage de Desmond Doss qui, au risque de sa vie, vient de sauver 75 soldats blessés
Le martyr, lui, meurt dans l’amour des ennemis. Et s’il n’y a pas d’ennemis en jeu, il est comme Édith Piaf : il ne regrette rien, il accepte tout, il endure tout. Non par masochisme, mais parce que tout le conduit à aimer.
En noir et blanc, le vrai Desmond Doss, et l'acteur Andrew Garfield qui le personnifie dans le film