Ce qui fait de vous ce que vous êtes et ce que vous serez ?

"...puis vient une veuve pauvre qui jette deux petites pièces d’un demi-quart.
Alors Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : “En vérité, je vous le dis :
cette veuve toute pauvre a jeté plus que tous les autres dans le tronc du Trésor.
Car tous ceux-là ont donné de ce qui ne leur manquait pas ; mais elle, dans sa pauvreté,
a mis tout ce qu’elle avait pour vivre.”
(Marc 12 42-44)

Ceci, c'est la perfection, et même bien plus que la perfection.
Un dimanche, un prêtre, dans son homélie nous disait que cette pauvre veuve était l'image du Christ,
et aussi celle de Marie, qui ont tout donné pour nous sauver.

Tout ce qui est donné avec le cœur représente toujours un pourcentage appréciable de nos revenus.

Je connais quelqu'un, veuf, 90 ans, propriétaire de sa maison, qui a une pension de 1000 euros et qui,
depuis longtemps déjà, donne 100 euros par mois. Je connais aussi un ménage de 2 personnes, leurs
enfants sont mariés, qui ne possède que la seule maison qu'ils occupent et dont les revenus sont de
l'ordre de 3000 euros mensuellement : ils laissent 300 euros par mois pour les pauvres.

Il y a aussi ceux qui disent qu'il leur est impossible de donner car ils doivent épargner pour leurs vacances.
Et ils ne sont pas peu nombreux.

Il faut aussi tenir compte du fait qu'il y a de plus en plus de personnes âgées qui sont susceptibles de devoir
vivre un jour en maison de repos et qui, prudemment, épargnent pour pouvoir se la payer, car aujourd'hui,
sauf exceptions, les enfants, quand ils ne sont pas eux-mêmes en difficulté, ne savent plus intervenir.

En outre, une statistique belge récente a permis de mettre en évidence que plus les revenus s'élevaient,
plus l'importance des dons aux oeuvres diminuaient jusqu'à tendre à se rapprocher de 0.

"Vendez vos biens et donnez-les en aumônes !
Faites-vous dans les cieux des bourses qui résistent au temps et des réserves qui ne s’épuisent pas :
là, point de place pour le voleur qui dérobe, ni pour la mite qui détruit !
Et là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur."
(Luc 12 33-34)

Oui, je suis totalement d'accord avec vous ... mais bien souvent ce n'est pas suffisant.

Je vous donne un exemple. Il y a quelques semaines, un mercredi à 18h00, nous commençons l'adoration et après un quart d'heure j'entends frapper à la porte de la chapelle. Je sors et je trouve en face de moi une jeune femme, vraisemblablement originaire des pays de l'Est, qui me déclare, dans un très mauvais français, qu'elle n'a aucun endroit pour passer la nuit. Je suis d'abord pris au dépourvu, ensuite je m'assieds à côté d'elle au fond de l'église et à l'aide de mon gsm je commence à téléphoner à certaines personnes qui auraient pu m'aider ... mais sans succès. Je demande alors à la dernière que j'avais au bout du fil de me communiquer, en consultant l'annuaire téléphonique, deux ou trois numéros d'appel dont l'un était celui d'un organisme qui hébergeait des personnes en difficulté. Je contacte cet organisme et explique la situation à la dame qui me répond. Elle me signale d'emblée qu'elle n'a plus aucune possibilité. Alors, je sors ma botte secrète, a laquelle je n'avais d'ailleurs pas pensé au préalable, et j'informe la dame que je verse (je décline mon nom) régulièrement x euros sur leur compte pour soutenir leur action ... et finalement tout s'arrange pour une nuit seulement.

Dans le passage d'Evangile que vous me citez, il y a l'esprit et la lettre. L'esprit c'est de ne pas se valoriser. Dans mon cas, ce n'était pas l'objectif. Ce que vous m'avez écrit et que j'ai repris en citation, je l'ai déjà entendu des tas de fois et parfois c'est dit de manière beaucoup plus nette : "J'aide le mieux que je peux avec beaucoup de douceur et de gentillesse, mais je ne donne jamais d'argent".

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même" nous dit Jésus. Pour moi-même je dépense mon argent, donc pour mon prochain je dois faire de même. Il n'y a pas à hésiter ... quand on le peut.

Bien à vous,
LucJos