Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: Pourquoi Jésus n'a-t-il pas supprimé la souffrance ? Mer Juil 29 2015, 15:31 | |
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Pourquoi Dieu n'a-t-il pas supprimé la souffrance ?
Soulignons d’abord que Dieu n’a pas voulu la souffrance, il n’a pas créé la mort, il ne prend pas plaisir à la mort. Mais il a respecté notre liberté, qui, pervertie, a ouvert la voie à l’autodestruction et à la mort. La souffrance est une conséquence du péché, par une mystérieuse solidarité du monde matériel et spirituel. Tant que demeure la possibilité du mal, la souffrance est présente. Ce n’est que dans la Jérusalem céleste, où tout mal sera absent, que la souffrance sera totalement vaincue. Dieu ne veut pas la souffrance, mais il la permet. C’est pourquoi, il est tout à fait légitime, et c’est même un devoir, de calmer la souffrance tant que cela est possible ! Mais alors, si Dieu ne veut pas la souffrance, pourquoi Jésus n’a-t-il pas supprimé la souffrance ?
Dans plusieurs de ses oeuvres, dont son magistral "Jésus de Nazareth", Joseph Ratzinger avance des éléments de réponse. Dieu n'a pas supprimé la souffrance car le péché est un fait, il existe, et par le fait même la souffrance, qui est sa conséquence. Dieu ne minimise pas la faute, l’accumulation du mal et son expansion, Dieu ne peut nier le péché sans revenir sur notre liberté et la nier. Dieu ne peut pas non plus dire « ce n’est pas grave », car le mal blesse son cœur si aimant de Père. Mais l’homme, prisonnier du mal et du péché ne pouvant s’en sortir par lui-même, Dieu le Fils a pris sur lui tout notre mal à notre place. Il n’a pas compté nos péchés pour rien, comme si nos offenses n’étaient que des bagatelles. Il est allé « à la racine du mal », de la souffrance. Il a tout porté, et par sa mort, il a fait naître un Bien plus grand, le salut du monde. Dans sa Passion, Jésus a donné tout son sens à la souffrance : en la portant librement et dans l’obéissance à la volonté de son Père, il a donné pour toujours à l’homme la possibilité de lier la souffrance à l’abandon et à l’amour, même si un tel abandon peut être héroïque.
Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
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