http://www.abbaye-champagne.com/themes/enseignement/conferences/maitre-d-ames/1-jetez-les-filets.htm....
L’apôtre c’est celui qui fonde la communauté. Et Saint-Paul saura le dire : il y a beaucoup de docteurs, il y a plein de gens qui ont pris la suite, je vous le rappelle, par exemple : vous les Galates, c’est moi qui vous ai fondés… L’apôtre c’est le père, c’est lui qui a fondé une Eglise. Pensez à ces premiers missionnaires partis au bout de l’Afrique. Les docteurs sont ceux qui font l’enseignement structuré et dès le départ ils sont là pour bien montrer que la révélation de Dieu ne vient pas écrabouiller notre intelligence mais au contraire la vivifier. C’est important que cette Lumière soit structurée ; nous en avons besoin quels que soient les siècles. Nous sommes dans un siècle qui a été marqué fortement par le rationalisme mais les autres siècles l’étaient aussi. Au temps de Saint-Paul il y avait des philosophes ; quand il va à Athènes pour prêcher sur l’Aréopage il a affaire à des gens qui réfléchissent, qui sont des philosophes. Et puis il y a
les prophètes.
Que sont les prophètes ? Que dit Jésus quand il dit : « Nul n’est prophète dans son pays » ? Le prophète est celui qui doit dire, dans une circonstance précise pour une personne ou pour une communauté, ou pour l’Eglise toute entière, ce qui est l’actualisation de l’Evangile. Nous allons le voir avec Pierre – Pierre n’accueillera le mot de Jésus que parce qu’il le perçoit comme un prophète :
« avance en eau profonde ».Le prophète met en mouvement, le prophète incarne. Le prophète ne dit pas : on devrait …. Il dit : toi, va là. On se sent concerné, impliqué et je vais même aller jusqu’au bout de ma pensée : on est nécessairement dérangé car le prophète parle de révélation de Dieu qu’il domine en général fort mal.Ce sont des sortes d’intuitions charismatiques dont on ne comprend pas toujours le sens, comme dans l’Ancien Testament ou le Nouveau Testament. Le prophète a une vision où le futur et le présent sont comme mêlés parce qu’il sait que le présent, ce que tu vas faire maintenant : va, suis-moi, avance en eau profonde, c’est pour engager tout ton futur, tout ton avenir et celui-là même aussi de toute la communauté. C’est pour ça que
le prophète dérange « Nul n’est prophète en son pays ». Je me suis permis de faire cette petite préparation parce qu’il nous faut avoir un cœur, une disposition particulière pour accueillir un prophète en tant que prophète. J’entends bien : pas l’accueillir dans trente ans. Jésus le dit aussi en parlant aux Pharisiens « Hypocrites, les prophètes … vos pères les ont tués et leurs petits-enfants ont bâti des tombeaux rutilants ». On comprend ce que ça veut dire : au moment où le message a été donné ils ne l’ont pas reçu. Et puis deux générations après que s’est-il passé ? « On aurait dû l’écouter, c’est lui qui avait raison, si j’avais su. » Dix ans ou vingt ans après : on aurait dû écouter telle personne, j’ai eu telle grâce, j’ai eu tel appel. Il ne s’agit pas d’accueillir le prophète trente ans après son message. Son message est fait pour maintenant, maintenant le royaume de Dieu est arrivé, « ils le suivirent aussitôt » dit Saint Marc.
Le prophète parle au présent. C’est pour ça que tout est un peu mêlé. Parfois il parle au présent, en annonçant déjà les conséquences futures ; tout est un peu brassé dans sa tête et dans son cœur. Et comment terminent les prophètes dans ce peuple préparé ? Ils terminent tous mal ! C’est ce qu’on veut faire avec Jésus. Tant que c’est le copain qui a réussi… ça va !Mais si subitement il veut commencer à vouloir nous dire ce qu’il faut faire, de quelle manière il faut orienter notre vie, pour qui se prend-il celui-là ? C’est le fils de Joseph on le connaît. Si je vous ai lu ce passage, si Saint Luc l’a placé justement avant les premiers appels, c’est qu’il nous montre la posture intérieure, l’attitude intérieure sans laquelle les appels de Dieu soit vont glisser dans notre indifférence, soit vont même provoquer des réactions brutales en nous, tout chrétien que nous prétendons être.
Il faut pouvoir l’accueillir. Comment accueille-t-on un prophète ? On ne sait pas ce qui s’est passé dans la tête de Pierre dans la barque ; que s’est-il passé dans la tête de Lévi- Matthieu quand, alors qu’il est à son bureau de collecteur d’impôts, Jésus lui dit « Viens à ma suite ». Les Evangiles ne nous donnent pas tout cet itinéraire psychologique. Pourquoi ? Les Evangiles sont là pour nous décrire des faits. A l’époque on ne parlait pas trop de cet itinéraire psychologique. Mais nous pouvons l’imaginer. Pierre avait
un cœur de mendiant ; il n’y a que les mendiants qui peuvent accueillir les prophètes.
Qu’est ce c’est qu’un mendiant ? C’est un homme qui, justement, n’a pas le choix de s’enfermer dans le présent. C’est en ce sens-là que le « Carpe diem » qui veut dire : profite du moment, profite du jour, qui n’est pas d’origine chrétienne ne peut pas être chrétien. Profite de tout ce qui vient … Le message que Jésus nous donne sur l’aujourd’hui de Dieu est tout à fait autre chose. Qu’est ce que le mendiant ? Il vit constamment dans un état d’insatisfaction,
il a en lui un regard toujours ouvert à l’espérance, à l’attente. Parfois les mendiants ne regardent pas parce qu’il y a aussi de la honte, ils ne veulent pas vous provoquer. On le voit bien à la sortie des églises : ils attendent quelque chose en permanence et en plus leur position est clairement affichée ; non seulement ils savent qu’ils sont à l’état de mendiants mais ils le montrent. Il faut avoir de l’humilité pour aller sonner à la porte d’un restaurant du cœur surtout quand, dans un village, on connaît tout le monde.
L’attitude du mendiant c’est plus qu’être pauvre, c’est savoir qu’on est pauvre et accepter de le montrer. Seul le mendiant peut accueillir le message du prophète sur le moment. Les autres, les raisonneurs, le comprendront trente ans après. Lui seul recueille la nouveauté ;
il est avide de nouveauté de la part du Christ. Pour le mendiant, chaque pièce qu’il reçoit est toujours nouvelle. Je vous pose cette question : le Christ, nous le connaissons, nous y sommes peut-être même habitués, sommes-nous à son égard dans une attitude de mendiant ? Nous avons tout ce qu’il faut … nous attendons la vie éternelle et le bonheur. Le bonheur éternel c’est après la mort, mais d’ici là sommes-nous prêts à avoir un cœur de mendiant et à nous laisser surprendre par ce que le Seigneur veut faire avec nous ? Je crois de plus en plus que ce sont les habitués du Christ qui détournent le sel, le nerf, le suc, la force de l’Evangile, plus que ceux qui s’opposent à l’Evangile. Parce que le nerf de l’Evangile - sa force - croît, grandit en face de l’opposition. On a vu, dans les premiers siècles comme aujourd’hui, les martyrs ont fait grandir l’Evangile. Et c’est tout ce qui nous est demandé. Pas plus, pas moins. A la fin du chapitre 4 il nous est montré que ni les démons intérieurs, ni nos péchés les plus lamentables, ni aucune de nos maladies ne sont obstacles pour recevoir l’appel de Jésus.
Avance au large et jetez les filets : Lc 5, 1 à 11
[Luc 5]
[1] Or il advint, comme la foule le serrait de près et écoutait la parole de Dieu, tandis que lui se tenait sur le bord du lac de Gennésaret,
[2] qu'il vit deux petites barques arrêtées sur le bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets.
[3] Il monta dans l'une des barques, qui était à Simon, et pria celui-ci de s'éloigner un peu de la terre ; puis, s'étant assis, de la barque il enseignait les foules.
[4] Quand il eut cessé de parler, il dit à Simon : "Avance en eau profonde, et lâchez vos filets pour la pêche."
[5] Simon répondit : "Maître, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais lâcher les filets."
[6] Et l'ayant fait, ils capturèrent une grande multitude de poissons, et leurs filets se rompaient.
[7] Ils firent signe alors à leurs associés qui étaient dans l'autre barque de venir à leur aide. Ils vinrent, et l'on remplit les deux barques, au point qu'elles enfonçaient.
[8] A cette vue, Simon-Pierre se jeta aux genoux de Jésus, en disant : "Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur !"
[9] La frayeur en effet l'avait envahi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause du coup de filet qu'ils venaient de faire ;
[10] pareillement Jacques et Jean, fils de Zébédée, les compagnons de Simon.
Mais Jésus dit à Simon : "Sois sans crainte ; désormais ce sont des hommes que tu prendras."
[11] Et ramenant les barques à terre, laissant tout, ils le suivirent.
=============================================================================
Connaissez-vous ce "panier à petits pains de la parole de dieu - français-allemand"
Je l'avais acheté à l'époque en Belgique, voilà bien plus de vingt ans déjà ... et c'est fou comme le SEIGNEUR me parle au travers de Paroles tirés de ce panier telle que celle qui est à l'origine de ce post :
1Co,14,1 Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie.
Et moi qui cherche toujours quoi offrir pour Noël ???
Euréka !!!
André Dominique