Eric Zemmour, mal-entendant ou mal-comprenant ?

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Eric Zemmour, mal-entendant
ou mal-comprenant ?


Sur les ondes de RTL, un nouveau père de l’Eglise est né : il s’appelle Eric Zemmour
et il entend apprendre son métier au pape François.

Eric Zemmour n’est pas content. Ce n’est pas une nouveauté. C’est chez lui une mauvaise manie qu’il a su adroitement transformer en fond de commerce : il se plaint de tout. Rien n’existe dans le monde, qui ne soit l’objet de son immédiate aversion. Hier, à l’antenne de RTL, Eric Zemmour avait lâché la grappe aux musulmans – ce n’est pas tous les jours que ça arrive –, pour s’agacer du pape François et du discours qu’il avait prononcé mardi au Parlement européen.
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Eric Zemmour, mal-entendant ou mal-comprenant ?

Le discours qu’a prononcé le pape François devant le Parlement européen s’inscrivait, en réalité, dans une exemplaire fidélité à l’enseignement de Benoît XVI. François n’aurait pas pu prononcer à Strasbourg un discours plus ratzingérien que celui qui fut le sien.

Mais jamais on n’arrête la bêtise. Et lorsqu’il commence à dérailler, c’est-à-dire chaque fois qu’il ouvre la bouche, Eric Zemmour est intarissable. Le voilà, maintenant, à reprocher au pape de n’avoir pas parlé des « racines chrétiennes de l’Europe ». Mais que fait le pape François lorsqu’il évoque les « le christianisme qui a profondément pétri l’Europe » ?

J’hésite : Eric Zemmour est-il mal-entendant ou simplement mal-comprenant ? Est-il légèrement sourd ou profondément con ? Sans doute, un peu les deux.

Le fait est qu’Eric Zemmour ne comprend absolument rien au christianisme. Il dénonce aujourd’hui le prétendu « misérabilisme compassionnel » du pape François. Demain que fera-t-il ? Réécrira-t-il les évangiles, pour en effacer ce « misérabilisme compassionnel », dont elles sont entachées de part en part ? Nous le lui conseillons.

Tiens, qu’il commence à réécrire le chapitre 25 de Matthieu : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu et vous m’avez habillé : j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !… »

Et puis qu’il continue son œuvre, notre nouveau père de l’Eglise, et qu’il révise le récit de la Passion, dont Luc nous donne une version d’un « misérabilisme compassionnel » outrancier. Vous avez le Fils de Dieu cloué au bois de la Croix et il ne trouve rien d’autre à faire que de lancer : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Heureusement que Zemmour est là : au jour du Jugement, il viendra et apprendra son métier à Jésus.

Source : http://www.tak.fr/eric-zemmour-pape-francois/

Monsieur Zemmour, dont j'apprécie souvent les interventions critiques dans les médias, me parait avoir eu un point de vue franchement étroit dans la critique injuste et négative qu'il a fait du discours du pape François au Parlement européen. Voir le lien indiqué ci-dessous:


Sans doute M. Zemmour aurait-il eu avantage à étudier la missiologie catholique pour comprendre qu'on ne sert pas des repas de viandes à des "enfants" qui ne peuvent digérer, pour le moment, que du lait; et qu'on ne parle pas non plus du vin à des ivrognes, de la même manière qu'on en parle à de fins gourmets parfaitement en contrôle dans leurs consommations d'alcool. Saint Paul n'a-t-il pas d'ailleurs appris à la dure qu'il faut savoir adapter le discours au genre d'auditoire auquel on s'adresse (Lire SVP le discours de Paul aux athéniens, en Actes 16, 17-34).

Et puis, il aurait sans doute été facile pour M. Zemmour, de faire d'abord une étude comparée du discours du Pape François au Parlement européen, avec le discours du pape Paul VI à l'ONU, en 1965 (lequel discours fut bien louangé ) pour se rendre compte que le discours du pape François était finalement de la même eau que ce discours en question de Paul VI, en 1965 (lequel discours de Paul VI n'avait alors rien à voir avec une homélie, lui non plus).

Stan

Stan