Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: Théologie : Le mariage de deux non baptisés est-il lui aussi indissoluble ? Ven Sep 26 2014, 13:08 | |
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Théologie : Le mariage de deux non baptisés est-il lui aussi indissoluble ? La publication par La Vie de la proposition théologique et juridique de Jean-Paul Vesco pour sortir de l'impasse sur la question des divorcés remariés, a provoqué de nombreuses réactions. Celles-ci appellent à préciser un point délicat, pour mieux comprendre le texte de l'évêque d'Oran.Vous avez été nombreux à réagir à cette affirmation : « C’est ainsi que l’Église reconnaît le caractère indissoluble du mariage civil de deux personnes non baptisées. » De fait, l'Eglise reconnaît comme indissoluble le mariage civil de deux non baptisés même si ce dernier n'est pas sacramentel. Plus précisément, elle établit une nuance avec l'indissolubilité du mariage sacramentel de deux baptisés. Dans le premier cas (un mariage civil entre deux non baptisés), le droit canon considère que le lien est « intrinsèquement » indissoluble et dans le deuxième (un mariage sacramentel entre deux baptisés) qu'il est « intrinsèquement » et « extrinsèquement » indissoluble. Le caractère « intrinsèque » concerne directement les conjoints comme sujets de l'indissolubilité. Le caractère « extrinsèque » concerne l'Eglise et son pouvoir sur les mariages en tant que sacrements (La doctrine catholique sur le sacrement de mariage, 1977, points 4.3 et 4.4). La différence entre caractère intrinsèque et extrinsèque de l'indissolubilité apparaît notamment en cas de divorce. Au niveau ecclésial, un mariage intrinsèquement indissoluble (notamment un mariage civil de deux non baptisés) peut, dans de très rares cas, être dissout. Un mariage sacramentel, « intrinsèquement » et « extrinsèquement » indissoluble, ne peut pas l'être. « Tout mariage valide est intrinsèquement indissoluble, même si le mariage n’est pas sacramentel, comme dans le cas du mariage naturel entre deux non-baptisés, conclu selon la coutume, ou du mariage dispar (entre un baptisé et un non-baptisé), conclu religieusement moyennant une dispense », expliquait le père Jean-Marie Brauns, théologien, en 2013. Ces mariages peuvent, dans certaines conditions, être dissouts par jugement de l’autorité ecclésiale « en faveur de la foi ». Ils ne sont donc pas extrinsèquement ou absolument indissolubles. Seul le mariage ratifié et consommé de deux baptisés est intrinsèquement et extrinsèquement, c’est-à-dire absolument, indissoluble. On distinguera par ailleurs la dissolution du lien de la déclaration de nullité du mariage ; dans le cas d'une déclaration de nullité, il n’y a rien à dissoudre parce qu’on a conclu à l’inexistence du lien. « Ne disons donc pas que le mariage catholique est indissoluble parce qu’il est de caractère sacramentel, poursuivait Jean-Marie Brauns dans ce texte de 2013. Il convient plutôt de dire : parce que le mariage est de soi indissoluble, il est propre à exprimer sacramentellement l’alliance indissoluble du Christ et de l’Eglise. Cette formulation n’exclut pas que l’indissolubilité naturelle ne soit surnaturellement élevée et renforcée par la grâce. »C'est ce fondement théologique et canonique qui permet à Jean-Paul Vesco d'affirmer que « ce n’est pas le sacrement de mariage qui rend indissoluble l’union de deux personnes qui entendent se donner complètement l’une à l’autre, c’est l’indissolubilité de tout amour humain véritable qui rend possible le sacrement de mariage ».Source : http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/le-mariage-de-deux-non-baptises-est-il-lui-aussi-indissoluble-26-09-2014-56426_16.php
Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
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