Voyez les signes de votre monde

Livre : En route vers la Jérusalem céleste. P.149. 

" Des signes, des signes, les hommes demandent toujours des signes. Imaginez le signe le plus probant: les Cieux s’ouvrent et le Christ vient avec tous Ses anges, ainsi Dieu prouve Son existence et Son empire universel. C’est ce qui va bientôt se produire. Eh bien, l’incroyant et même le tiède croiront-ils alors? Lisez et méditez le Nouveau Testament et vous y remarquez que les hommes ont demandé des signes même devant une évidence. Pourquoi? Tout simplement parce qu’ils n’avaient pas la foi et ne faisaient aucun effort de volonté devant certaines réalités. 

Et aujourd’hui c’est exactement la même chose. Il faut penser que plus les signes sont éclatants et s’imposent inévitablement à l’esprit, plus la foi a tendance à diminuer. C’est uniquement pour cette raison que les hommes ne savent plus voir et comprendre les signes. Mais en réalité, des signes vous en avez en permanence. Imprégnez-vous de ce que Jésus dit à Thomas «Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.» (Jn 20,29) Voyez les signes de votre monde, ce sont les ouragans, les tremblements de terre, les inondations, les saisons perturbées et toute une multitude d’hommes qui choisissent des idoles qui ne cachent plus le visage et l’empreinte de Satan. 

Vous qui êtes des gens de foi quand vous admettez les signes du Ciel, ces signes qui ne peuvent pas être compris par le raisonnement, vous faites acte de sagesse. Mais les hommes peuvent-ils comprendre tout ce qui les entoure? Beaucoup de signes sont annoncés par des prédictions sur une foule de sujets: la conversion du monde entier, les mœurs sauvages adoucies, la religion propagée. Mais en réalité, dans combien d’années tout cela se réalisera-t-il? Dix, cinquante, cent ou bien encore plus? Du reste, ces prophéties ne peuvent être démenties, c’est ce qui anime l’espérance dans les cœurs. Espérance nécessaire, espérance que l’humanité retrouve enfin sa dignité pour que le Christ puisse apparaître en plein Ciel de gloire. La plus grande épreuve de votre vie de croyants est ce sentiment de ressentir parfois l’absence de Dieu. Vous désirez tant Le voir, et Il demeure invisible. Ne vous accompagne-t-Il pas à chaque instant de votre existence? Vous aimeriez L’écouter, et vous ne savez pas L’entendre, pourtant Il vous parle et c’est en permanence qu’Il vous parle. En sachant écouter le fond de votre cœur, vous vous éclairerez les uns les autres et vous découvrirez vite que quelqu’un est là, au milieu de vous. Réunissez-vous, ne fût-ce qu’à deux en vous rassemblant comme pour la messe dominicale et vous verrez, vous sentirez vite que le Christ est bien la lumière de vos routes. Vous serez certains de trouver Dieu dans l’amour du prochain. L’amitié vraie est ce merveilleux tremplin vers la découverte de la présence de Dieu à vos côtés. Chacun de vous n’a-t-il pas connu, un jour ou l’autre, ce passage dans un tunnel qui n’en finit pas, cette avancée dans la nuit? Dites votre peine, confiez votre déception, votre mal de vivre. Le Christ vous viendra toujours en aide; vous le percevrez par des signes. Au cours des réunions et encore mieux dans les groupes de prières, il est bon que vous échangiez vos joies et vos craintes dans un pur et véritable amour de partage et vous verrez, vous sentirez, vous toucherez la présence de Dieu. Et ce sera le signe le plus éclatant. Que souhaiter de mieux, en effet, pour sentir la présence du Seigneur de la vie, que ce sacrement où Jésus dit à chacun: «Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui!» (Jn 6,51-54) Et par cette communion réalisée dans l’Amour vous ressentirez au fond de votre être le meilleur signe qui soit: celui de l’Amour infini de Dieu. Celui qui croit aux signes sait ouvrir grands ses yeux et progresser dans la vie, la vie qui dure, la vie véritable, la vie éternelle. A l’opposé, celui qui ferme ses yeux, qui refuse de croire et pense que tout est hasard, refuse de faire confiance en la vie, en la source de la vie et de l’amour, ne vit pas encore et passe à côté de l’essentiel.