Le mardi de la 15e semaine du temps ordinaire
Commentaire du jour
Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 25/01/1937 (trad. Cerf 2008, p. 306 rev.)
« Parce qu’elles ne s’étaient pas converties »
Quels chemins tortueux faut-il parcourir pour atteindre la simplicité !... Très souvent, si nous ne pratiquons pas la vertu, c’est dû à notre manière d’être compliquée, qui rejette la simplicité. Très souvent, nous n’arrivons pas à comprendre la grandiosité qui se cache dans un acte de simplicité. Nous cherchons ce qui est grand dans ce qui est compliqué ; nous cherchons la magnificence des choses dans leur difficulté…
La vertu, Dieu, la vie intérieure : comme il me semblait difficile de vivre cela ! Maintenant, ce n’est pas que j’aie la vertu, ou que mes connaissances sur Dieu et la vie de l’esprit soient complètement claires, mais j’ai vu qu’on arrive à cela précisément par tout le contraire, par la simplicité du cœur et par la pureté de l’esprit… Oui, effectivement ; pour avoir la vertu il n’est pas nécessaire de faire un plan de carrière, ni de se consacrer à de longues études ; il suffit de l’acte simple de vouloir ; il suffit souvent de la simple volonté. Pourquoi donc n’avons-nous pas plus souvent la vertu ? Parce que nous ne sommes pas simples ; parce que nous compliquons nos désirs ; parce que, tout ce que nous voulons, notre peu de volonté nous le rend difficile. Elle se laisse entraîner par ce qui lui plaît, par ce qui est commode, par ce qui n’est pas nécessaire, et très souvent par les désirs déréglés… Si nous le voulions, nous serions saints, et c’est beaucoup plus difficile d’être ingénieur que d’être saint.