La Rencontre inter-religieuse d'Assise, en 1986

Je reste surpris d'entendre, aujourd'hui, des chrétiens qui accusent les papes Jean-Paul II et Benoit XVI d'être "des apostats remplis de l'esprit du monde"; et que, selon eux, la preuve de cela en serait que le premier, Jean-Paul II, a initié "la Rencontre inter-religieuse de prière pour la Paix", à Assise, en 1986, tandis que son successeur actuel s'apprête à en souligner le 25ème anniversaire cet année; ce qui, à leurs yeux, serait incompatible avec une saine doctrine catholique. Bon!?

Il s'agit là d'une accusation qui, de la part de ces chrétiens, mérite certainement d'être confrontée à ce que nous apprend la Parole de Dieu à propos de la Liberté de Jésus, et à propos de la Liberté de l'Esprit-Saint qu'il ne faut pas chercher à enfermer dans une compréhension étroite et durcie de la foi chrétienne, non plus que dans une liturgie particulière, ou bien, encore, dans une seule manière de vivre notre foi chrétienne... car «l'Esprit-Saint, comme le vent, souffle où il veut...» (Jean 3, 8 ), n'est-ce pas?

Si Jésus revenait vivre "en chair et en os" parmi nous, ne manquerait-il donc pas d'avoir encore un certain goût pour "la provocation" qu'il utilisait parfois...et qui choquait tant ses contemporains qu'il désirait ramener avant tout aux valeurs les plus essentielles de leur foi, il y a deux mille ans?

Comment ne pas se rappeller en effet que les principaux exemples de Foi, que le Christ a louangé dans son Évangile, ne sont pas, à vrai dire, des membres de son propre Peuple qui se proclamait un "Peuple élu de Dieu", mais bien des païens:

Citation :

«"Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël à l'époque du prophète Élisée; pourtant aucun d'eux ne fut guéri, mais seulement Naaman le Syrien (un païen)". Tous dans la synagogue furent remplis de colère en entendant ces mots.» (Lc 4, 27-28)

Citation :

Au centurion (païen) de l'armée romaine qui lui demandait de guérir "à distance" son serviteur malade: «Quand Jésus entendit ces mots, il admira le centurion. Il se retourna vers la foule qui le suivait: "Je vous le déclare; je n'ai jamais trouver une telle foi, non, pas même en Israël. » (Luc 7, 9)

Citation :

«Par la foi, Rahab, la prostituée (païenne), ne mourut pas avec ceux qui s'opposait à Dieu, parce qu'elle avait accueilli les espions avec bienveillance.» (Heb 11, 31)

Citation :

«Dieu m'a montré que je ne devais considérer personne comme impur ou indigne d'être fréquenté.» (Actes 10, 28)

Citation :

«Pierre prit la parole et dit: "Maintenant je comprends vraiment que Dieu n'avantage personne; tout être humain, quelle que soit sa nationalité, qui le respecte et fait ce qui est juste, lui est agréable.» (Actes 10, 34)

J'ose croire que personne ne me contredira ici, si j'affirme que les versets bibliques que je vous propose ci-haut, ont, à tout le moins, de quoi nous faire réfléchir, et nous faire surtout reviser les limites étroites de ce "corset de fer" dans lequel, à cause de nos connaissances limitées, nous cherchons à enfermer le Souffle de l'Esprit-Saint pour des personnes que nous sommes injustement porté à mépriser, mais que Dieu aime et sait rejoindre par des chemins que nous connaissons mal.

La Réunion inter-religieuse de prière pour la Paix, à Assise, en 1986, était-elle selon l'Esprit de l'Amour de Dieu qui veut le Salut de tous les hommes? Pour ma part, et dans les limites de mes connaissances religieuses actuelles, je réponds "Oui" à cette question.

Quant aux tiraillements et à la crise que cela a pu occasionner chez quelques catholiques, je m'en remet aux remarques judicieuses de l'archevêque de Paris, Mgr Vingt-Trois, à l'adresse du clip ci-dessous:

Abbé Champroux : "Alors nous ne pouvons pas nous taire, nous ne serons pas des chiens muets"



Mes biens chers frères,

on nous dit qu’il ne faut pas juger ou critiquer le Pape. Il ne s’agit pas de juger ou de critiquer, il s’agit de garder la Foi ! Le Pape a, j’en suis certain, les meilleures intentions du monde, il croit certainement faire au mieux pour l’Église, c’est tout à fait possible. Mais il faut voir la réalité en face !



Pie XI nous dit que si on « se solidarise avec les partisans de ces doctrines on s’éloigne complètement de la religion divinement révélée ».



Alors nous ne pouvons pas nous taire, nous ne serons pas des chiens muets, des pasteurs qui laissent leur fidèles perdre la foi sans rien dire, nous devons répéter ces paroles du Pape Pie XI, conformes à vingt siècles de pratique de l’Église, vingt siècles de mission, vingt siècles et 20 millions de martyrs qui ont versés leur sang pour avoir refusé ces fausses religions et avoir essayé de toute leur force de convertir les âmes au Christ !



Le problème n’est pas la mort des chrétiens martyrs de l’Islam, leur mort est une victoire ! Le problème est que le monde chrétien a perdu sa foi concrète, qu’il ne croit plus en la vérité de sa religion. A l’Islam nous n’avons plus d’autres religion à opposer que celle de la liberté religieuse, de la tolérance universelle et du laisser faire général. Ce n’est pas Assise III, IV ou V qui empêchera les musulmans de nous imposer la charia, mais c’est à cause de ce manque de vérité, de principe et de conviction que nous en sommes là à présent.

violaine a écrit:

Abbé Champroux : "Alors nous ne pouvons pas nous taire, nous ne serons pas des chiens muets"



Mes biens chers frères,

on nous dit qu’il ne faut pas juger ou critiquer le Pape. Il ne s’agit pas de juger ou de critiquer, il s’agit de garder la Foi ! Le Pape a, j’en suis certain, les meilleures intentions du monde, il croit certainement faire au mieux pour l’Église, c’est tout à fait possible. Mais il faut voir la réalité en face !

@Violaine,

Je ne sais pas présentement si vous me proposez cet article de l'Abbé Champoux, parce que vous faites vôtres ses propos, ou si c'est pour une autre raison. Alors, vous me corrigerez si je me trompe, mais je prends le risque de croire que, si m'envoyez cet article, c'est sans doute parce qu'il fait partie de vos convictions.

C'est pourquoi je vous dis (à vous), ci-dessous, ce que j'écrirais à l'abbé Champoux qui me laisse sur la réserve (Il se dit tellement de choses aujourd'hui! et il y a, en effet, même des curés qui s'expriment parfois en des propos que je juge excessifs et qui rajoutent de la confusion plutôt que d'en enlever.)

Voir la réalité en face, n'est-ce pas d'abord prendre contact avec elle (la réalité) dans la Parole de Dieu que vous avez peut-être négligée de lire et de méditer?

Cela nous m'aiderait sans doute à mieux vous comprendre si vous nous disiez depuis combien de temps vous n'avez pas ouvert une Bible afin de la lire de manière aimante?

Si cela peut vous aider, je vous invite ici à lire d'abord, lentement et posément, les deux paroles bibliques ci dessous; puis, en un deuxième temps, je vous propose de prendre aussi le temps de bien les méditer afin que leur esprit finisse par en imprègner votre coeur et votre vie:

Citation :

«Dieu m'a montré que je ne devais considérer personne comme impur ou indigne d'être fréquenté.» (Actes 10, 28)

Citation :

«Pierre prit la parole et dit: "Maintenant je comprends vraiment que Dieu n'avantage personne; tout être humain, quelle que soit sa nationalité, qui le respecte et fait ce qui est juste, lui est agréable.» (Actes 10, 34)

C'est en lisant la Bible que vous découvrirez, sans doute avec étonnement et reconnaissance, que Jésus Lui-même se tenait en effet très loin des attitudes durcies des pharisiens qui, sous prétexte de pureté, refusaient de fréquenter les samaritains et les païens romains (Jean 18, 28) afin de ne pas être des complices de leurs idolâtries. Mais pourquoi vous refusez vous donc ce bonheur de célébrer le bon accueil que Jésus faisait pourtant aux pécheurs dans les maisons desquels il aimait bien aller manger?

Citation :

«Pourquoi votre Maître mange-t-il avec les collecteurs d'impôts et les gens de mauvaise réputation?» (Matt 9, 11) demandèrent un jour, aux apôtres, les pharisiens scandalisés.

Je vous laisse le soin de découvrir la raison des mauvaises fréquentations de Jésus, en allant voir dans votre Bible (en vous en procurant une si vous n'en avez pas chez-vous), aux versets 12 et 13 du chapitre 9 de l'Évangile selon Saint Matthieu.

Cordialement

Stan

Citation:

«Dieu m'a montré que je ne devais considérer personne comme impur ou indigne d'être fréquenté

Citation:

«Dieu m'a montré que je ne devais considérer personne comme impur ou indigne d'être fréquenté

Citation:

«Dieu m'a montré que je ne devais considérer personne comme impur ou indigne d'être fréquenté

@ Stan

Je comprends très bien les paroles que tu cites de la bible, elles sont judicieusement bien trouvées, mais mon interprètation personnelle diffère certainement de la tienne.

«Si Dieu nous montre qu'il ne faut considérer personne comme impur ou indigne d'être fréquenté, je suis bien d'accord, mais ce n'est pour cela qu'il faut penser et accepter la pensée et les croyances de ces personnes, au contraire il faut les instruire et leur apprendre la seule unique et vrai religion le catholicisme.

ces journées d'Assise 1986 n'ont pas été "bonnes" on ne peut espérer la paix entre les hommes quand c'est la pensée moderne qu'il l'emporte , prétendre que toutes les religions,finalement adorent le même et seul vrai Dieu, CE QUI EST PARFAITEMENT FAUX
C'est inscrit dans les Psaumes, le psaume 45 "Tous les dieux sont paiens, ce sont des démons et Assise était et sera pleins de démon. C'est la révélation, c'est la foi de l'église, c'est l'enseignement de l'église. Elle est ou, la continuité de Saint Pierre ?
Le réverend Père Emmanuel du Mesnil disait
"Malheur aux chrétiens qui supportent sans indignation que leur adorable Sauveur soit mis pêle-mêle avec boudha et mahomet dans je ne sais quel panthéon de faux Dieux"

le congrès d'assise ne relève pas d'un acte de magistère mais d'un show médiatique à but certes louable(La paix dans le monde)qui de facto met la seule véritable église du christ au même rang que les autres religions.

Stan, si Jésus faisait bon accueil aux pécheurs, aux collecteurs d'impots, les gens de mauvaise réputation, ce n'était pas pour "aller dans leurs croyances" mais bien pour leur montrer le chemin qui mène à la foi et leur inculquer (en parabole )la vrai foi

Je pense que c'est dans ce sens que le congrés d''assise porterait des fruits

C'est ce que je pense, mais libre à chacun de penser autrement.

Violaine

violaine a écrit:

@ Stan Je comprends très bien les paroles que tu cites de la bible, elles sont judicieusement bien trouvées, mais mon interprètation personnelle diffère certainement de la tienne.

@Violaine,

Il me semble que les objections des catholiques traditionnalistes (ou intégristes) devraient tomber automatiquement dès qu'ils prendront connaissance du sens réel (et non supposé), de la portée réelle (et non supposée), et des limites réelles (et non supposées) que les Papes Jean-Paul II et Benoît XVI ont donné à "la Réunion de Prière pour la Paix" qui a eu lieu à Assise, en 1986. Je crois comprendre que l'information fait présentement défaut à propos de cet évènement.

Citation :

Extraits de la Lettre du Pape Benoît XVI à S.E. Mgr Domenico Sorrentino, à l'occasion du XXème anniversaire de la Rencontre Interreligieuse de prière pour la Paix.

Pour ne pas se méprendre sur le sens de ce que, en 1986, Jean-Paul II voulut réaliser et que, à travers l'une de ses expressions elles-mêmes, on a l'habitude de qualifier comme "esprit d'Assise", il est important de ne pas oublier l'attention dont on fit alors preuve afin que la rencontre interreligieuse de prière ne se prête à aucune interprétation syncrétiste, fondée sur une conception relativiste. C'est précisément pour cela que, dès ses premières paroles, Jean-Paul II déclara: "Le fait que nous soyons venus ici n'implique aucune intention de rechercher un consensus religieux entre nous, de mener une négociation sur nos convictions de foi. Il ne signifie pas non plus que les religions peuvent être réconciliées sur le plan d'un engagement commun dans un projet terrestre qui les dépasserait toutes. Il n'est pas non plus une concession au relativisme des croyances religieuses..." (ibid.). Je désire répéter ce principe, qui constitue le présupposé de ce dialogue entre les religions que, il y a quarante ans, le Concile Vatican II souhaita dans la Déclaration sur les Relations de l'Eglise avec les Religions non-chrétiennes (cf. Nostra aetate, n. 2). Je saisis volontiers l'occasion pour saluer les représentants des autres religions qui prennent part à l'une ou l'autre des commémorations d'Assise. Comme nous, chrétiens, eux aussi savent que c'est dans la prière qu'il est possible de faire une expérience particulière de Dieu et d'en tirer des encouragements efficaces dans le dévouement à la cause de la paix. Il est toutefois nécessaire, également ici, d'éviter les confusions inopportunes. C'est pourquoi, même lorsque l'on se retrouve ensemble pour prier pour la paix, il faut que la prière se déroule selon les chemins distincts propres aux diverses religions. Tel fut le choix de 1986, et ce choix ne peut manquer de demeurer valable aujourd'hui également. La convergence des différences ne doit pas donner l'impression de céder au relativisme, qui nie le sens même de la vérité et la possibilité d'y puiser.

Pour son initiative audacieuse et prophétique, Jean-Paul II voulut choisir le cadre suggestif de cette ville d'Assise, universellement connue pour la figure de saint François. En effet, le "Poverello" incarna de façon exemplaire la béatitude proclamée par Jésus dans l'Evangile: "Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu" (Mt 5, 9). Le témoignage qu'il rendit à son époque en font un point de référence naturel pour tous ceux qui, aujourd'hui également, cultivent l'idéal de la paix, du respect de la nature, du dialogue entre les religions et les cultures. Il est toutefois important de rappeler, si l'on ne veut pas trahir son message, que ce fut le choix radical du Christ qui lui fournit la clé de compréhension de la fraternité à laquelle tous les hommes sont appelés, et à laquelle même les créatures inanimées - de "frère soleil" à "soeur lune" - participent d'une certaine façon. C'est pourquoi j'ai plaisir à rappeler que, en concomitance avec ce vingtième anniversaire de l'initiative de la prière pour la paix de Jean-Paul II, nous célébrons également le huitième centenaire de la conversion de saint François. Les deux commémorations s'illuminent réciproquement. Dans les paroles qui lui sont adressées par le crucifix de saint Damien - "Vas, François, répare ma maison..." - dans son choix de pauvreté radicale, dans le baiser au lépreux dans lesquels s'exprima sa nouvelle capacité de voir et d'aimer le Christ dans les frères qui souffrent, commençait cette aventure humaine et chrétienne qui continue de fasciner tant d'hommes de notre temps et fait de cette ville le but d'innombrables pèlerinages.

Je vous confie, vénéré Frère, Pasteur de cette Eglise d'Assise-Nocera Umbra-Gualdo Tadino, le devoir de transmettre mes réflexions aux participants aux diverses célébrations prévues pour commémorer le vingtième anniversaire de cet événement historique que fut la Rencontre interreligieuse du 27 octobre 1986. Je vous prie d'apporter également à tous mon salut affectueux, et de leur transmettre ma Bénédiction, que j'accompagne du souhait et de la prière du "Poverello" d'Assise: "Que le Seigneur vous donne la paix!"

De Castelgandolfo, le 2 septembre 2006

Je suis étonné que la personne et le témoignage-même de Saint François d'Assise, qui fut spirituellement présent à cette Réunion de prière d'Assise, en 1986, ne soit pas considérés par les traditionnalistes comme étant une sorte Évangélisation en soi !!!!?

Cordiales salutations!

Stan