Lily-Anne membre
Date d'inscription : 01/09/2010 Localisation : France - Provence
| Sujet: Aux côtés de Jean-Paul II, entretien avec le pape émérite Benoît XVI Ven Mar 07 2014, 10:38 | |
| J'ai choisi un extrait de ce très long article.Pour le lire en entier :http://www.zenit.org/fr/articles/aux-cotes-de-jean-paul-ii-entretien-avec-le-pape-emerite-benoit-xviL-ALa spiritualité du pape polonaisLa spiritualité du pape se caractérisait surtout par l’intensité de sa prière et, en même temps, elle était profondément enracinée dans la célébration de la sainte Eucharistie, et faite en union avec toute l’Église, par la récitation du bréviaire.Dans son livre autobiographique « Don et mystère », on peut voir combien le sacrement du sacerdoce a déterminé sa vie et sa pensée. Ainsi, sa dévotion ne pouvait jamais être purement individuelle, mais elle était toujours aussi pleine de sollicitude pour l’Église et pour les hommes. […]Nous avons tous connu son grand amour pour la Mère de Dieu. Se donner tout entier à Marie signifiait être, comme elle, tout entier pour le Seigneur. […]La réputation de sainteté de Wojtyla pendant sa viePendant les années de collaboration avec lui, le fait que Jean-Paul II soit un saint est devenu pour moi de plus en plus clair. Il faut avant tout garder à l’esprit, naturellement, sa relation intense avec Dieu, cette immersion de son être dans la communion avec le Seigneur, dont je viens de parler. C’est de là que venait sa joie, au milieu des grandes fatigues qu’il a dû supporter, et le courage avec lequel il s’est acquitté de sa tâche à une époque vraiment difficile.Jean-Paul II ne demandait pas qu’on l’applaudisse, et il ne s’est jamais soucié de savoir comment ses décisions seraient accueillies autour de lui. Il a agi à partir de sa foi et de ses convictions et il était prêt aussi à recevoir des coups. Le courage de la vérité est, à mes yeux, un critère de premier ordre de la sainteté.C’est seulement à partir de son rapport à Dieu que l’on peut comprendre aussi son indéfectible engagement pastoral. Il s’est donné avec une radicalité qui ne peut s’expliquer autrement.Son engagement fut inlassable, et pas seulement dans les grands voyages, dont les programmes étaient chargés de rendez-vous, du début à la fin, mais aussi jour après jour, depuis la messe du matin jusqu’à tard dans la nuit.Lors de sa première visite en Allemagne (1980), j’ai fait pour la première fois l’expérience très concrète de cet engagement immense. Pour son séjour à Munich, en Bavière, il avait décidé qu’il devait faire une pause plus longue à midi. Pendant cet intervalle, il m’a appelé dans sa chambre. Je l’ai trouvé en train de réciter le bréviaire et je lui ai dit : « Saint-Père, vous devriez vous reposer », et lui : « Je pourrai le faire au Ciel ». Seul celui qui est profondément rempli de l’urgence de sa mission peut agir ainsi.[…] Mais je dois rendre aussi honneur à sa bonté et sa compréhension extraordinaires. Il aurait souvent pu avoir des motifs suffisants pour me blâmer et pour mettre fin à ma charge de préfet. Toutefois, il m’a soutenu avec une fidélité et une bonté absolument incompréhensibles.Dominus JesusJe voudrais en donner un exemple. Face à la tourmente qui s’était développée autour de la déclaration Dominus Jesus, il m’a dit qu’il avait l’intention, à l’angélus, de défendre le document sans équivoque. Il m’a invité à écrire un texte pour l’angélus qui soit, en quelque sorte « étanche », et qui ne permette aucune autre interprétation. Il devait apparaître sans la moindre équivoque qu’il approuvait le document de manière inconditionnelle. J’ai donc préparé un bref discours ; mais je ne voulais pas être trop brusque et j’ai donc cherché à m’exprimer avec clarté, mais sans dureté. Après l’avoir lu, le pape m’a demandé encore une fois : « Est-il vraiment suffisamment clair ? ». Je lui ai répondu que oui.Lorsqu’on connaît les théologiens, on ne s’étonnera pas de savoir que, malgré cela, il y eut par la suite des personnes qui ont soutenu que le pape avait prudemment pris ses distances par rapport à ce texte.La dernière phraseLe souvenir que j’ai de Jean-Paul II est rempli de gratitude. Je ne pouvais pas, et je ne devais pas, essayer de l’imiter, mais j’ai cherché à poursuivre son héritage et sa tâche du mieux que j’ai pu. Et c’est pourquoi je suis certain qu’aujourd’hui encore sa bonté m’accompagne et sa bénédiction me protège.Propos recueillis par Wlodzimierz RedziochTraduction de Zenit, Hélène Ginabat | |
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