Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: Message du Cardinal Barbarin aux jeunes : « je veux vous dire MERCI ! » Lun Sep 09 2013, 13:07 | |
| - Citation :
Message du Cardinal Barbarin aux jeunes : « je veux vous dire MERCI ! »
Publié le 09 sept 2013 à 17:57 Extrait du Message pour les jeunes réunis à l’Université d’été « Acteurs d’Avenir »
25-29 août 2013 I – Un regard sur l’année 2012-2013
Au fond de moi, je rends grâce à Dieu car je trouve qu’un grand nombre de catholiques de France, avec leurs défauts et leurs limites, ont vraiment obéi au Seigneur et mis en œuvre la dernière consigne que Jésus nous a laissée avant de quitter cette terre : « Vous allez recevoir une force … vous serez mes témoins » (Ac 1, 8).
Pour être simple, je voudrais résumer ce témoignage en trois points.
1. Le jeûne et la prière
C’est un appel qui a commencé par la prière universelle du 15 août 2012 et il s‘est répandu dans toute la communauté catholique en France, de mille et une manières. On y entendait vraiment les accents de l’Evangile. Tout cela doit se vivre « dans le secret » (Mt 6, 18), mais il faut aussi savoir se rassembler : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom… » (Mt 18, 20). Lorsque l’enjeu est important et le combat difficile, il faut lier la prière et le jeûne (Mc 9, 29).
2. La réflexion
Nous avons pris notre part à une réflexion enrichie de l’apport de très nombreux corps de la société : philosophes, pédagogues, politiques, psychologues, juristes, représentants de toutes les religions. C’était une convergence étonnante et extrêmement riche.
Personnellement, j’ai été amené à témoigner devant un groupe de parlementaires, à la mi-octobre, avec des responsables d’autres religions. Et tous étaient étonnés de voir la convergence de regards venant d’origines si différentes.
3. L’action
Et cela a abouti à une action, un engagement où tout n’était pas parfait, certes. Mais St Augustin écrit, dans « La Cité de Dieu » : « Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d’un pas ferme. » Il y a donc eu des manifestations où les organisateurs étaient d’une étonnante diversité, et s’entendaient plus ou moins bien, mais où tout le monde avait un projet clair. Le 13 janvier, mon voisin, dans les rues de Paris, était le Président du Conseil régional du culte musulman. Il avait voulu monter de Lyon pour marcher avec moi, et je l’ai entendu résumer la situation devant les journalistes qui nous interrogeaient tous deux, en disant : « Je suis totalement en accord avec le cardinal. Il ne faut pas de cette loi pour la France. »
Toutes ces initiatives n’ont pas été reçues. On a fait comme si 700 000 lettres remises au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) ne comptaient pour rien. On s’est aperçu qu’il y avait eu quelques personnes dans les rues en novembre, janvier, mars et mai, mais voilà, sans plus, et sans commentaire ! On a essayé de dire que c’étaient des actions très violentes mais 100 ou 200 personnes, après un match de football, ont fait beaucoup plus de dégâts à Paris que des vagues successives de plusieurs centaines de milliers de manifestants.
On a brusqué le temps de l’Assemblée nationale. On a permis un vote à main levée au Sénat, comme pour une affaire sans importance – c’est peut-être ce qui m’a le plus blessé et scandalisé. On a fait comprendre aux Parlementaires de la majorité que la liberté de conscience et de vote n’avait pas sa place dans ce débat, et qu’il fallait suivre les consignes du parti. On a prié les membres du Conseil constitutionnel de se décider rapidement …
Tout cela m’a semblé d’une grande violence. En général, on le sait, la violence engendre la violence. Eh bien, non ! Tout est resté dans la paix, et la dimension pacifique du mouvement s’est même approfondie. On a vu apparaître des veilleurs à partir de la mi-avril, et le mouvement s’est répandu dans toute la France, silencieux, impressionnant. Il n’y avait pas de leader et pourtant beaucoup de gens, déterminés. On a voulu impressionner ces jeunes et ces adultes avec les interventions de la police et même l’incarcération assez invraisemblable d’un jeune.
Rien n’y a fait. Le mouvement a continué, il s’est renouvelé jusqu’à la marche qui a lieu dans l’Ouest de la France pour remonter jusqu’à Paris, le 31 août. Les veilleurs veillent !
Pour ma part, à Lyon, j’ai été touché par les « mères veilleuses », qui restaient la nuit entière, dans le quartier Saint Jean, et discutaient avec les passants, les fêtards ou les jeunes. Elles ont rencontré beaucoup de cœurs ouverts, de personnes en attente, étonnées par cette force de conviction. Un homme politique lyonnais m’a expliqué que ce qui l’avait le plus frappé, c’était de voir ces gens debout, silencieux, en train de lire un livre devant le Palais de Justice, au bord de la Saône. C’était un juriste, et la question qu’il se posait était la suivante : « qu’en est-il de la justice, en vérité, dans notre pays ? »
Source : http://www.padreblog.fr/message-du-cardinal-barbarin-aux-jeunes-je-veux-vous-dire-merci Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
| |
|