Pas de cage pour ce pape

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Pas de cage pour ce pape
Publié le 29 juillet 2013

(Québec) Non seulement le pape François se démarque comme le pape des pauvres avec ses dénonciations des inégalités sociales, mais il est aussi du genre qui ne souffre pas d'être mis en cage ou étouffé inutilement par des conventions même millénaires. Il l'a affirmé devant des milliers de jeunes à Rio pendant les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).

Avec son charisme aussi puissant, mais moins théâtral que celui de Jean Paul II, ce jésuite non conformiste a tout pour plaire, lui qui a pris le nom du fondateur des Franciscains pour marquer sa voie, vraisemblablement pour mettre en oeuvre un renouveau dans une Église catholique sclérosée.

Déjà, lors de son élection, il posait des gestes démontrant que ce pape venu du Sud aurait une présence hors de l'ordinaire. Il est apparu dans le costume blanc dépouillé des habits d'apparat, sans l'imposante croix pectorale ornée de pierres précieuses.

Il a refusé d'habiter les appartements qui lui étaient dédiés pour loger à l'auberge au milieu des gens qui vont et viennent. Il veut de la vie autour de lui. C'est un problème pour ceux chargés d'assurer sa sécurité. Son côté légèrement rebelle le pousse à défaire un certain ordre établi qui l'étouffe et a étouffé l'Église catholique au fil des ans.

Comme saint François d'Assise, il s'est fait petit parmi les pauvres, au point de demander à la foule de la place Saint-Pierre de prier pour lui. Du jamais vu!

Pour son premier voyage hors de Rome, le pape argentin a choisi d'assister aux JMJ, au Brésil, sur le continent qui l'a vu naître.

François veut voir les gens, les toucher en gestes et en paroles. La crainte ne semble pas avoir de prise sur ce pape hors standard. Tout le monde est conquis par sa simplicité et son enthousiasme.

À Rio, au premier jour de sa visite, dans une simple Fiat et non dans une limousine blindée, il a causé un émoi lorsque le véhicule a été pris dans un embouteillage. Il a serré des mains, embrassé des enfants. Il joue son rôle de pasteur au milieu du peuple.

Le lendemain, il se promenait tout sourire dans une papemobile sans blindage, comme s'il ne souhaitait pas être coupé du peuple, ce peuple pour qui il manifeste le désir d'agir en serviteur, non pas en souverain. Et il s'est promené, jeudi, au coeur de la favela Varginha de Rio, au coeur du monde, au coeur de la pauvreté.

On ose croire qu'il veut agir ainsi pour insuffler un vent de réforme à une Église coincée dans une hiérarchie à l'italienne, pleine de lois et de règles qu'on se plaît à contourner. L'abondance de règles convient mal au message évangélique et n'équivaut certainement pas à une abondance de grâces.

François n'a pas fini de causer des surprises, déjà qu'il a durci le ton sur les attouchements sexuels et les agressions par les religieux. Il a avisé la curie romaine et les évêques qu'il cherchait des pasteurs, non des fonctionnaires au service du système.

Dans ses discours, son approche est pastorale. Dans ses messages pendant les JMJ, on perçoit l'humanité et la chaleur de l'homme qui ne peut souffrir d'être enchaîné par autre chose que sa foi.

Le pape François ne fera probablement pas table rase au Vatican du jour au lendemain, bien que l'exercice de mettre dehors les vendeurs du temple en vaudrait la peine. Il tente de toute évidence de renverser la pyramide en montrant que les hommes d'Église sont au service du peuple et non le contraire. Pour lui, l'évangélisation se fait dans la rue, pas dans un palais épiscopal.

Rajeunir le discours officiel de l'Église, faire sauter les carcans imposés par des hommes au fil des siècles, montrer de la compassion, de la chaleur et un accueil inconditionnel aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui, ça ne signifie pas s'éloigner de la rigueur de la vérité. Ça ne fait que replacer la foi au coeur de l'humanité.

Source : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/editoriaux/201307/28/01-4674870-pas-de-cage-pour-ce-pape.php?fb_action_ids=495620323853781&fb_action_types=og.recommends&fb_source=other_multiline&action_object_map={%22495620323853781%22%3A606076752769691}&action_type_map={%22495620323853781%22%3A%22og.recommends%22}&action_ref_map=[]

Stan

A la télévision c'est un pape investit d'une foi pure et véritable que j'ai vu. C'est un missionnaire qui va au devant des hommes, qui touche, qui rencontre, qui parle, qui sourit, qui partage, qui donne. Un homme rempli de l'amour de Dieu. Je me dis toujours que là où passe un prêtre, c'est Jésus qui est là et qui passe au milieu de nous. J'aime sa douceur, sa proximité, sa sensibilité, son humanité, mais j'admire encore plus sa force, sa "combativité", sa manière de tout chambouler dans ses gestes et dans ses mots. Nous sommes souvent des chrétiens timides, on va à la messe, prions dans nos coeurs. J'ai ma petite place et je me contente de cela.
Le pape François nous bouscule dans nos quotidiens et nous fait réfléchir. "Quel sorte de chrétien es-tu?"
Pour ma part, je suis un chrétien vivant, libre, dynamique et JE N'AI PAS PEUR, car la main de Dieu me protège, me libère, me pousse et triomphe de tout.