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ENSEIGNEMENTCATÉCHISME POUR LES ADULTES.
SEIZIÈME LEÇON L'EGLISE DEMANDE : Que veut dire le mot Église ?
RÉPONSE : Le mot Église veut dire assemblée ou société.
Église vient d'un mot grec qui signifie assemblée, société, réunion de personnes qui sont unies par des liens communs. On donne aussi le nom d'église au lieu où l'on célèbre le service divin et où se rassemblent les fidèles pour y remplir leurs principaux devoirs de religion ; ce n'est point dans ce dernier sens qu'il est pris ici, mais bien dans sa signification primitive : assemblée, société.
D : Pourquoi nomma-ton la société des chrétiens l'Église de Jésus-Christ ?
R : Parce qu'elle a eu Jésus-Christ pour fondateur.
Le nom d'
Église de Jésus-Christ donné à la Société des chrétiens nous apprend quel est Celui qui l'a fondée, et suffit pour nous faire comprendre combien il est glorieux d'en faire partie. Ce n'est point à un pur homme, c'est à un Homme-Dieu que cette société doit son origine ; c'est Jésus-Christ qui l'a établie et qui en a jeté les fondements : voilà pourquoi elle porte son nom et est appelée l'Église de Jésus-Christ.
D : Comment Jésus-Christ fonda-t-il son Église ?
R : Jésus-Christ fonda son Église en choisissant ses apôtres et en établissant saint Pierre leur chef.
D : Comment savez-vous que Jésus-Christ établit saint Pierre le premier des apôtres ?
R : Parce qu'il lui dit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle ».
Jésus-Christ ayant interrogé ses apôtres sur ce qu'on pensait de lui, et leur ayant demandé ce qu'ils en pensaient eux mêmes, Simon, prenant la parole, lui dit : « Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Jésus lui répondit :« Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car ni la chair ni le sang ne t'ont révélé ceci, mais mon Père qui est dans les cieux. Aussi moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux, ajoute le divin Sauveur ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre sera aussi délié dans les cieux. »
(Matthieu XVI, 18) Les clefs, dans l'Écriture, sont l'image et le symbole de la souveraineté. C'est donc toute sa puissance que Dieu remet à Pierre et à ses apôtres ; il les établit à sa place pour lier et délier ; il les substitue, si on peut le dire, à tous ses droits ; et celui qui disait de lui-même : « Toute puissance m'a été donné au ciel et sur la terre »
(Matthieu XXVIII, 18), confie à Pierre et à ses autres apôtres ce pourvoir extraordinaire, immense, qui doit être, jusqu'à la fin des temps, la force et le salut de l'Église.
D : Comment savez-vous encore que saint Pierre est le chef des apôtres ?
R : Parce que, après la descente du Saint-Esprit, nous voyons partout saint Pierre parler et agir comme le premier des apôtres, et que, dans la suite des temps, on s'est toujours accordé à lui reconnaître le premier rang dans l'Église, et l'autorité sur les pasteurs et les fidèles.
Cette primauté, qu'il avait reçue de Jésus-Christ, saint Pierre l'exerça en toute occasion, et jamais les autres apôtres ne le méconnurent. Ce fut lui qui, après l'Ascension du Sauveur, parla le premier dans l'assemblée de tous les disciples, pour les engager à choisir un apôtre à la place de Judas. Ce fut lui qui, le jour de la Pentecôte, prêcha le premier Jésus-Christ ressuscité. Ce fut lui qui, dans le concile de Jérusalem, prononça le premier discours. « Partout, dit saint Chrysostome, il parle le premier, et il le fait, parce qu'il est le chef des apôtres et que c'est à lui que Jésus-Christ a confié tout le troupeau. » Telle a été aussi la foi de tous les siècles ; jamais on n'a varié sur ce point, et toujours on s'est accordé à reconnaître que Jésus-Christ avait donné à saint Pierre le premier rang dans l'Église, et que l'autorité de cet apôtre s'étendait non-seulement sur tous les fidèles, mais sur les pasteurs eux mêmes.
D : Cette autorité a-t-elle cessé à la mort de saint Pierre ?
R : Non ; elle a passé, par une succession non interrompue, aux Papes, ses successeurs légitimes.
Cette suprématie, accordée par Jésus-Christ à saint Pierre, a passé, par une succession non interrompue, à ses successeurs légitimes. En effet, Jésus-Christ a établi cet apôtre la pierre fondamentale de son Église, afin que les portes de l'enfer ne prévalussent jamais contre elle ; or, l'Église de Jésus-Christ doit, suivant sa promesse, subsister jusqu'à la consommation des siècles ; aussi, par conséquent, doit subsister la pierre fondamentale sur laquelle elle est appuyée, autrement les portes de l'enfer pourraient prévaloir. Les paroles de Jésus-Christ à saint Pierre ne s'adressaient donc pas seulement à cet apôtre, mais aussi en sa personne à ses successeurs ; les successeurs légitimes de saint Pierre sont donc, comme lui, la pierre fondamentale de l'Église, et ont hérité de sa suprématie.
Mais quels ont été les successeurs légitimes de saint Pierre ? Ce sont les évêques de Rome, qu'on appelle
Papes. Saint Pierre, en fixant son siège à Rome, en y établissant sa résidence et en y souffrant le martyre, y attacha les droits de primauté, de premier rang dans l'Église, dont-il était ; les évêques de Rome ont hérité de cette primauté, en vertu de la possession de ce siège, et ils ont, comme saint Pierre, plein pouvoir de paître, de régir et de gouverner l'Église de Jésus-Christ.
Le nom de
Pape, que l'on donne aux évêques de Rome, successeur de saint Pierre, signifie la même chose que père ; on les appelle ainsi parce qu'ils sont les pères spirituels de tous les fidèles. Le successeur de saint Pierre est aussi appelé souverain Pontife, c'est-à-dire le pontife qui est au dessus de tous les autres pontifes, qui exerce dans l'Église la suprême autorité. Pontife vient d'un mot grec qui signifie auguste, vénérable ; il désigne un homme qui exerce des fonctions sacrées.
D : Les autres apôtres n'ont-ils pas eu aussi des successeurs ?
R : Oui, les autres apôtres ont eu pour successeurs les évêques, qui, avec le Pape, sont les pasteurs légitimes de l'Église.
L'Église est divisée en un grand nombre de parties qu'on appelle diocèses ; et, à la tête de chaque diocèse, est un chef ou premier pasteur, appelé évêque.
Évêque vient d'un mot grec qui signifie surveillant, inspecteur. Les évêques sont les successeurs des apôtres ; ils ont hérité de leurs pouvoirs de leurs fonctions, et sont, avec le Pape, les pasteurs légitimes de l'Église ; ce sont eux que Jésus-Christ a établis pour instruire et gouverner les fidèles en son nom ; c'est à eux qu'il a dit, dans la personne des apôtres : « Allez, enseignez toutes les nations les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé : et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles. »
(Matthieu XXVIII, 19)D : N'y a-t-il pas encore d'autres pasteurs légitimes ?
R : Oui, il y a encore d'autres pasteurs légitimes ; ce sont les curés qui, sous la direction des évêques, sont chargés du soin des âmes, et ont souvent eux-mêmes d'autres prêtres pour les aider.
Outre le Pape et les évêques, qui sont les pasteurs légitimes de l'Église, il y a encore d'autres pasteurs légitimes ; ce sont les curés, que les évêques envoient dans les paroisses pour y travailler, sous leurs ordre, à l'instruction et au salut des fidèles. Les curés sont sous la dépendance des évêques, parce que, de droit divin, c'est-à-dire par l'institution de Jésus-Christ, les évêques, qui possèdent la plénitude du sacerdoce, ont un degré de prééminence et d'autorité sur les simples prêtres, et, par conséquent, sur les curés. Les curés (d'un mot latin qui signifie soin, charge, administration) ont souvent d'autres prêtres pour les aider ; on les appelle vicaires : ils sont destinés à soulager les curés dans leurs fonctions, et à les suppléer, en cas d'absence, de maladie ou d'autre empêchement.
D : Qu'est-ce donc que l'Église de Jésus-Christ ?
R : L'Église de Jésus-Christ est la société des chrétiens répandus par toute la terre, qui, sous la conduite des pasteurs légitimes, ne forment qu'un même corps dont Jésus-Christ est le chef.
L'Église est la société des chrétiens...; c'est-à-dire la réunion de tous ceux qui, ayant été baptises, croient les Vérités que Jésus-Christ a révélées, observent ses préceptes et sont soumis aux pasteurs qu'il a établis pour le représenter sur la terre. Tous ces chrétiens ne forment qu'un seul tout, un seul corps, dont Jésus-Christ est le chef : nous ne voyons pas ce divin Sauveur, et c'est lui toutefois qui dirige et gouverne l'Église.
TRAITS HISTORIQUES
Saint Pierre était déjà à la porte de Rome, lorsqu'il vit Jésus-Christ qui entrait par la même porte ; il lui demanda :
« Seigneur, où allez-vous ?
— Je viens à Rome, lui répondit Jésus-Christ, pour y être crucifié de nouveau. »
Saint Pierre comprit ce que cela voulait dire : il rentra aussitôt dans la ville, où bientôt il fut mis à mort. C'est ainsi que Jésus-Christ s'est identifié avec son vicaire. Saint Pierre a été crucifié, parce que son maître l'a été ; crucifié à Rome, la capitale du christianisme, comme Jésus le fut à Jérusalem, la capitale du peuple juif.