Lily-Anne membre
Date d'inscription : 01/09/2010 Localisation : France - Provence
| Sujet: Le Juge Trévidic espère faire la lumière en Algérie sur la mort des moines de Tibhirine Dim Jan 29 2012, 14:05 | |
| Le juge Trévidic espère faire la lumière en Algérie sur la mort des moines de TibhirinePar la voie diplomatique, le juge Trévidic a formellement demandé à pouvoir se rendre en Algérie pour autopsier les dépouilles des moines et auditionner des témoins clés 16 ans après l’assassinat des moines trappistes
L’Algérie donnera-t-elle suite à la requête du juge Marc Trévidic ? Le juge d’instruction au pôle antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris, qui a récupéré en 2007 l’enquête sur l’assassinat des sept moines trappistes au printemps 1996, a adressé aux autorités algériennes une commission rogatoire internationale pour réaliser une autopsie des dépouilles – ce qui n’a jamais été fait – et auditionner plusieurs témoins clés de l’enlèvement des moines par des islamistes armés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Cette information révélée ce week-end par l’hebdomadaire Marianne a été confirmée de source proche. Le magistrat entend se rendre lui-même sur les lieux pour ne pas déléguer l’enquête comme ce fut le cas par le passé.
Rien ne l’y obligeait, mais le juge Marc Trévidic a souhaité avoir l’approbation des familles des moines assassinés pour poursuivre son enquête sur le sol algérien. « Il les a réunies en octobre dernier, a non seulement obtenu leur assentiment mais aussi leur accord pour qu’un membre de chaque famille donne son ADN afin de pouvoir identifier les moines », précise Patrick Baudoin, avocat des familles qui se sont constituées partie civile et qui après avoir été longtemps réticentes à l’idée de mener une action en justice sont dorénavant désireuses de faire toute la lumière sur les circonstances de l’assassinat des moines.
L’Algérie est-elle prête à jouer la transparence ?
Trop de questions entourent la mort des moines. Une autopsie des dépouilles pourrait permettre, avec l’ADN des familles, de les identifier formellement et potentiellement d’éclairer les conditions de leur mort : ont-ils été tués par balles, ont-ils été décapités avant ou après leur décès ? « Il est avéré que les autorités algériennes ont cherché à dissimuler le fait que seules les têtes des moines reposaient dans les cercueils. Il a fallu à l’époque l’insistance du père Veilleux [alors supérieur général de l’ordre cistercien trappiste] pour que les cercueils soient ouverts », rappelle Me Baudouin.
Reste à savoir si l’Algérie est prête à jouer le jeu de la transparence sur ce dossier. « Si nous n’avons pas de réponse d’ici deux mois alors cela entretiendra la suspicion sur le fait que l’Algérie a des choses à cacher », fait valoir Maître Patrick Baudouin, avocat des familles qui se sont constituées partie civile.
MARIE VERDIER
http://www.la-croix.com
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