Une question.

Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien.

Suite à un témoignage très touchant d'une amie que j'ai entenduh hier, il m'est donc venu une question à l'esprit parce que j'ai naturellement parlé avec cette personne dans une salle de discussion chrétienne sur le logiciel paltalk et elle nous a raconté qu'avant, elle avait la foi mais que depuis que son frère a un cancer du cerveau avec tumeur, elle a perdu la foi et donc, nous avons essayé de la réconforter en lui parlant de Dieu et nous avons également parlé de la souffrance, des péchés et de la mort.

Et après avoir entendu ça, il y a quelque chose que je me demande.

Nous sommes d'accords que notre Seigneur Jésus-Christ a été crucifié et ressuscité le troisième jour pour nous prouver son amour et nous laver de nos péchés.

Mais dans ce cas, j'aimerai comprendre alors comment cela se fait-il que l'homme est toujours pécheur malgré tout et que dieu ne nous fait pas redevenir aussi pure qu'Adam était le premier jour tout simplement en effaçant le péché qu'Adam a comis avec le fruit défendu?
Et comment cela se fait-il que quand on perd un être qui nous est cher, nous on doit être là pour assister à ça et souffrir et que nous devons mourir à notre tour?

J'aimerai vraiment que vous me l'expliquiez et que vous me donniez à cet efet l'enseignement de l'église à ce sujet.

Ceci étant, je sais que de par le baptême, le péché originel nous est effacé mais j'arrive pas à comprendre pourquoi malgré tout l'homme continue à commettre des péchés.

J'espère avoir de vos nouvelles.

Fraternellement.

Bonjour Supernathan,

Je n'ai pas la prétention de pouvoir répondre à toutes tes questions mais jusqu'ici, cela m'est permis grâce aux livres que m'a confiés le Seigneur qui font partie de l'enseignement de l'Eglise. Ce qui suit répond à tes deux questions. Si cela ne te semble pas clair, n'hésite pas à nous le demander.

Voici tes deux questions :

Citation :

La première : Mais dans ce cas, j'aimerai comprendre alors comment cela se fait-il que l'homme est toujours pécheur malgré tout et que dieu ne nous fait pas redevenir aussi pure qu'Adam était le premier jour tout simplement en effaçant le péché qu'Adam a comis avec le fruit défendu?


La seconde : Et comment cela se fait-il que quand on perd un être qui nous est cher, nous on doit être là pour assister à ça et souffrir et que nous devons mourir à notre tour?

Pour répondre à ces deux questions fondamentales, j’ai puisé dans le Livre du Père François Varillon «　Joie de croire, joie de vivre　» Editions Centurion de la page 162 à 172 en faisant ressortir les points principaux qui peuvent nous éclairer.

La plupart des théologiens contemporains admettent qu’Adam, c’est l’humanité toute entière. Par conséquent, l’histoire d’Adam qui nous est racontée est aussi bien notre histoire à nous ; le péché d’Adam est notre péché.

Ce que la Bible nous présente, c’est la fin à laquelle Dieu a ordonné l’homme : sa divinisation. Dieu donne à l’homme la capacité de devenir parfait, car il veut que l’homme soit à son image. Dieu n’a pas fabriqué une liberté car c’est à l’homme créé en possibilité de liberté de se rendre libre lui-même.

Par conséquent, la perfection d’Adam n’est pas un état de perfection mais le commencement d’une histoire de perfection. Dieu créé l’homme divinisable. Seulement, l’homme ne peut pas se diviniser tout seul, il faut qu’il accueille le don de Dieu car c’est Dieu qui divinise.

Le péché originel est la distance incommensurable entre ce qu’est l’homme livré à lui-même et ce qu’il doit être en vivant de la vie divine.

Le dogme du péché originel est essentiel à la vérité de notre relation à Dieu.

Si l’homme ne se reconnaît pas pécheur, sa relation avec Dieu est fausse. Ainsi la véritable relation avec Dieu, la relation de vérité entre l’homme et Dieu est une relation de pécheur pardonné à un infini d’amour et de pardon.

La grande réalité n’est pas le péché mais le pardon.

Dieu, pour nous diviniser, ne vient pas seulement nous chercher dans une situation de créatures innocentes mais dans une situation de pécheurs, de telle sorte que notre croissance, dont le terme est Dieu lui-même, est en forme de redressement.

Le péché originel, c’est de transformer le don de la divinisation en un dû, c’est vouloir prendre ce qu’il faut accueillir : «　Tu ne mangeras pas de ce fruit, mais tout ce qui est à toi je te le donnerai　». Le fruit du paradis est un fruit vert que Dieu ne peut pas donner. Le rôle du temps est indispensable et le péché originel consiste justement à vouloir le supprimer, à vouloir le fruit de suite. L’homme est tenté de s’emparer de la condition divine, alors qu’elle lui est offerte. Vouloir prendre, c’est empêcher Dieu de donner.

Pourquoi l’homme est-il pécheur ? Il n’y a pas de réponse. Le péché est à l’origine de notre existence et nous sommes originairement dans les bras de Dieu comme dans les bras d’un Père qui pardonne : telle est la signification mais ce n’est pas une explication.

Jamais un chrétien ne peut dire : je détiens la réponse, il ne peut que la vivre en aimant, comme Dieu a aimé jusqu’au bout. Jamais le chrétien ne peut se vanter de posséder la vérité sur le péché, sur le mal et la souffrance qui en découlent, car il ne peut pas empêcher que se repose l’éternelle question : n’y a-t-il pas des vies où toutes espérance semble exclue, ou la nuit domine sans aucune lueur ?

Le chrétien qui lui espère une plénitude de sens ne peut être qu’immensément humble et garder un silence modeste devant l’expérience de la désespérance et de l’absurdité de millions d’hommes autour de lui. Contre le péché, ce que nous pouvons espérer c’est le triomphe définitif, c’est-à-dire la vie éternelle dans l’amour. (Réponse à ta deuxième question - L-A)

Père François Varillon