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 «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect» - Michel Houellebecq prend parti avec éclat dans le singulier débat sur l’euthanasie

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Stan

Stan


Date d'inscription : 30/08/2010
Localisation : Québec, Canada

«Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect» - Michel Houellebecq prend parti avec éclat dans le singulier débat sur l’euthanasie Empty
MessageSujet: «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect» - Michel Houellebecq prend parti avec éclat dans le singulier débat sur l’euthanasie   «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect» - Michel Houellebecq prend parti avec éclat dans le singulier débat sur l’euthanasie Icon_minitimeMar Avr 06 2021, 18:24

Citation :

« Une civilisation
qui légalise l’euthanasie
perd tout droit au respect »

«Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect» - Michel Houellebecq prend parti avec éclat dans le singulier débat sur l’euthanasie XVM6031b372-9624-11eb-baa4-d056367fee0d

L’opposition bien connue de Michel Houllebecq aux tendances lourdes
de la modernité se manifeste ici avec une intensité maximale
. D’où la
levée de boucliers qu’elle a déjà suscitée, avant même de paraître. Le
Figaro a classé cette tribune dans sa catégorie Débats. Nous en faisons
autant en la publiant nous aussi. Le même Figaro, dans son éditorial
signé  Étienne de Montety prend parti à sa manière en rappelant le cri
de Jupiter dans Les Mouches « L’ordre d’une cité et l’ordre des âmes
sont instables : si vous y touchez, vous provoquerez une catastrophe. »
Quant à nous, nous ne ferons pas œuvre originale en exhumant le
conseil de Thibon : « Le plus possible de mœurs, le moins possible de
lois. » La frénésie légiférante est une constante de l’esprit révolutionnaire.

La question parcourt son œuvre : dans « La Carte et le Territoire », le
père de Jed, le narrateur, va se faire euthanasier en Suisse par
l’entreprise Dignitas… Alors qu’une proposition de loi pour légaliser le
suicide assisté sera débattue à  l’Assemblée cette semaine, Michel
Houellebecq, qui intervient très rarement dans le débat public, explique
pourquoi il est farouchement opposé à ce qu’il considère comme une
rupture anthropologique inédite
.

Proposition numéro 1 : personne n’a envie de mourir. On préfère en
général une vie amoindrie à pas de vie du tout ; parce qu’il reste de
petites joies
. La vie n’est-elle pas de toute façon, par définition presque,
un processus d’amoindrissement ? Et y a-t-il d’autres joies que de
petites joies (cela mériterait d’être creusé) ?

Proposition numéro 2 : personne n’a envie de souffrir. J’entends, de
souffrir physiquement
. La souffrance morale a ses charmes, on peut même
en faire un matériau esthétique (et je ne m’en suis pas privé). La
souffrance physique n’est rien d’autre qu’un enfer pur, dénué d’intérêt
comme de sens, dont on ne peut tirer aucun enseignement. La vie a pu
être sommairement (et faussement) décrite comme une recherche du
plaisir ; elle est, bien plus sûrement, un évitement de la souffrance ; et
à peu près tout le monde, placé devant une alternative entre une
souffrance insoutenable et la mort, choisit la mort.

Proposition numéro 3, la plus importante : on peut éliminer la souffrance
physique. Début du XIXe siècle : découverte de la morphine ; un grand
nombre de molécules apparentées sont apparues depuis lors. Fin du XIXe
siècle  : redécouverte de l’hypnose ; demeure peu utilisée en France
.

L’omission de ces faits peut expliquer à lui seul les sondages effarants en
faveur de l’euthanasie (96 % d’opinions favorables, si je me souviens bien).
96 % des gens comprennent qu’on leur pose la question : « Préférez-vous
qu’on vous aide à mourir ou passer le restant de vos jours dans des
souffrances épouvantables ? », alors que 4 % connaissent réellement la
morphine et l’hypnose ; le pourcentage paraît plausible
.

Je résiste à l’occasion de me lancer dans un plaidoyer pour la dépénalisation
des drogues (et pas seulement des drogues « douces ») ; c’est un autre
sujet, sur lequel je renvoie aux observations pleines de sagesse de l’excellent
Patrick Eudeline.

Les partisans de l’euthanasie se gargarisent de mots dont ils dévoient la
signification à un point tel qu’ils ne devraient même plus avoir le droit de
les prononcer. Dans le cas de la « compassion », le mensonge est palpable.
En ce qui concerne la « dignité », c’est plus insidieux
. Nous nous sommes
sérieusement écartés de la définition kantienne de la dignité en substituant
peu à peu l’être physique à l’être moral (en niant la notion même d’être
moral ?), en substituant à la capacité proprement humaine d’agir par
obéissance à l’impératif catégorique la conception, plus animale et plus
plate, d’état de santé, devenu une sorte de condition de possibilité de la
dignité humaine, jusqu’à représenter finalement son seul sens véritable
.

Dans ce sens je n’ai guère eu l’impression, tout au long de ma vie, de
manifester une dignité exceptionnelle ; et je n’ai pas l’impression que ce
soit appelé à s’améliorer. Je vais finir de perdre mes cheveux et mes dents,
mes poumons vont commencer à partir en lambeaux. Je vais devenir plus
ou moins impotent, plus ou moins impuissant, peut-être incontinent,
peut-être aveugle
. Au bout d’un certain temps, un certain stade de
dégradation physique une fois atteint, je finirai forcément par me dire
(encore heureux si on ne me le fait pas remarquer) que je n’ai plus
aucune dignité.

Bon, et alors ? Si c’est ça, la dignité, on peut très bien vivre sans ; on
s’en passe. Par contre, on a tous plus ou moins besoin de se sentir
nécessaires ou aimés ; à défaut estimés — voire admirés, dans mon cas
c’est possible
. Ça aussi, c’est vrai, on peut le perdre ; mais, là, on n’y peut
pas grand-chose ; les autres jouent à cet égard un rôle tout à fait
déterminant. Et je me vois très bien demander à mourir juste dans l’espoir
qu’on me réponde : « Mais non mais non, reste avec nous » ; ce serait
tout à fait dans mon style. Et en plus j’avoue cela sans la moindre honte.
La conclusion, j’en ai peur, s’impose : je suis un être humain absolument
dépourvu de toute dignité. Un élément de baratin habituel consiste à
affirmer que la France est « en retard » sur les autres pays. L’exposé des
motifs de la proposition de loi qui va prochainement être déposée en
faveur de l’euthanasie est à cet égard comique : cherchant les pays par
rapport auxquels la France serait « en retard », ils ne trouvent que la
Belgique, la Hollande et le Luxembourg ; je ne suis pas franchement
impressionné
.

La suite de l’exposé des motifs consiste en un enfilage de citations d’Anne
Bert, présentées comme « d’une force admirable », mais qui ont plutôt
eu sur moi l’effet malencontreux d’éveiller le soupçon. Ainsi, quand elle
affirme : « Non, l’euthanasie ne relève pas de l’eugénisme » ; il est
pourtant patent que leurs partisans, du « divin » Platon aux nazis, sont
exactement les mêmes. De même, lorsqu’elle poursuit : « Non, la loi
belge sur l’euthanasie n’a pas encouragé les spoliations d’héritage » ;

j’avoue que n’y avais pas pensé, mais maintenant qu’elle en parle…


Immédiatement après, elle lâche carrément le morceau en affirmant que
l’euthanasie « n’est pas une solution d’ordre économique ». Il y a pourtant
bel et bien certains arguments sordides que l’on ne rencontre que chez
des « économistes », pour autant que le terme ait un sens. C’est bien
Jacques Attali qui a insisté lourdement, dans un ouvrage déjà ancien, sur
le prix que coûte à la collectivité le maintien en vie des très vieilles
personnes ; et il n’est guère surprenant qu’Alain Minc, plus récemment,
soit allé dans le même sens, Attali c’est juste Minc en plus bête (sans
même parler du guignol de Closets, qui est comme le singe des deux
précédents, leur Jean Saucisse).

Les catholiques résisteront de leur mieux, mais, c’est triste à dire, on
s’est plus ou moins habitués à ce que les catholiques perdent à chaque
fois. Les musulmans et les juifs pensent sur ce sujet comme sur bien
d’autres sujets dits « sociétaux » (vilain mot), exactement la même chose
que les catholiques ; les médias s’entendent en général fort bien à le
dissimuler. Je ne me fais pas beaucoup d’illusions, ces confessions finiront
par plier, par se soumettre au joug de la « loi républicaine » ; leurs
prêtres, rabbins ou imams accompagneront les futurs euthanasiés en leur
disant que là c’est pas terrible, mais que demain sera mieux, et que
même si les hommes les abandonnent, Dieu va s’occuper d’eux. Admettons.

Du point de vue des lamas, la situation est sans doute encore pire. Pour
tout lecteur conséquent du Bardo Thödol, l’agonie est un moment
particulièrement important de la vie d’un homme, car elle lui offre une
dernière chance, même dans le cas d’un karma défavorable, de se libérer
du samsara, du cycle des incarnations. Toute interruption anticipée de
l’agonie est donc un acte franchement criminel ; malheureusement, les
bouddhistes interviennent peu dans le débat public.

Demeurent les médecins, en qui j’avais fondé peu d’espérance, sans
doute parce que je les connaissais mal, mais il est indéniable que certains
d’entre eux résistent, se refusent obstinément à donner la mort à leurs
patients, et qu’ils resteront peut-être l’ultime barrière. Je ne sais pas d’où
ça leur vient, ce courage, c’est peut-être juste le respect du serment
d’Hippocrate : « Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en
demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion »
. C’est
possible ; ça a dû être un moment important, dans leurs vies, la
prononciation publique de ce serment. En tout cas c’est beau, ce combat,
même si on a l’impression que c’est un combat « pour l’honneur ». Ce ne
serait d’ailleurs pas exactement rien, l’honneur d’une civilisation ; mais
c’est bien autre chose qui est en jeu, sur le plan anthropologique c’est
une question de vie ou de mort. Je vais, là, devoir être très explicite :
lorsqu’un pays – une société, une civilisation – en vient à légaliser
l’euthanasie, il perd à mes yeux tout droit au respect. Il devient dès lors
non seulement légitime, mais souhaitable, de le détruire ; afin qu’autre
chose — un autre pays, une autre société, une autre civilisation —
ait une chance d’advenir
.  


Source : https://www.jesuisfrancais.blog/2021/04/06/michel-houellebecq-prend-parti-avec-eclat-dans-le-singulier-debat-sur-leuthanasie-et-son-article-dans-le-figaro-de-ce-matin-fait-deja-grand-bruit/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=bonjour-mardi-voici-les-dernieres-publications-de-votre-quotidien_935&fbclid=IwAR3NAdrTwvChE_joDmMCE4m2_1P5-VfZOsReAnFoG692R06rCtXodnL7Qxg




Stan

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"Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
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