Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: CAMPAGNE ANTI-PAPE : Les ultra-cathos reviennent 40 ans en arrière Dim Jan 08 2017, 14:09 | |
| - Citation :
CAMPAGNE ANTI-PAPE : LES ULTRA-CATHOS REVIENNENT 40 ANS EN ARRIÈRE
On le voit dans la presse ('Le Monde' du 7/01 après 'Valeurs actuelles' du 5/01) : les "conservateurs" font un mauvais procès à François. Il ressemble au mauvais procès fait à Paul VI par les "conservateurs" des années 1970... Dans les deux cas, on affabule pour diaboliser. Cible : la nécessité des renouvellements dans l'Eglise ; et tant pis si cette nécessité jaillissait de l'Evangile.
► Vers 1970, la confusion mentale régnait déjà chez les grands-parents de nos "conservateurs". Ils s'en prenaient à Paul VI et à Vatican II : c'est-à-dire au chantier de rénovation et de ressourcement de l'Eglise, voulu par elle pour évangéliser le XXIe siècle. Que reprochaient-ils à ce chantier ? d'être une "subversion" ! En guise de preuve, ils énuméraient les saccages commis dans le catholicisme français depuis 1968. Mais précisément ces saccages étaient l'oeuvre de l'esprit de 1968 : maquillé par des catholiques en "esprit du concile", il réalisait l'inverse de que ce que le concile avait demandé... Cela n'empêchait pas les catholiques conservateurs et les médias "progressistes" - paradoxalement d'accord sur un faux-semblant - d'affirmer ensemble : "Paul VI subvertit l'Eglise". Les médias s'en félicitaient. Les conservateurs s'en indignaient. Confusion générale.
Cette confusion ouvrit la voie au courant lefebvriste : dès 1970 naissait le séminaire d'Ecône. On connaît la suite : les plus conservateurs se sont engouffrés dans l'impasse d'un semi-schisme dont ils ne sont toujours pas sortis en 2016 - même si le pape François (qu'ils couvrent de mépris sur leurs sites) tente de les y aider.
Le lefebvrisme niait qu'une réforme soit nécessaire à l'Eglise pour pouvoir remplir sa mission : "Ecclesia semper reformanda est", dit même saint Augustin. Nier cela revenait à récuser le réel au nom d'un fantasme, à prendre l'Eglise pour un musée des nostalgies, et à renier Celui qui dit dans l'Apocalypse (21:5), "Voici que je fais toutes choses nouvelles".
► En 2017, le même engrenage se remet à tourner. Le pseudo-dossier de 'Valeurs actuelles' (notre note du 6/01) ressemble à la littérature lefebvriste d'il y a quarante ans : mêmes réflexes, mêmes préjugés, même partisanerie. La haine obtuse envers le pape François ressemble à la haine obtuse envers le pape Paul. Le même microcosme sociologique (une fraction ultra-droitière de la bourgeoisie catho) recommence à s'organiser pour une "soustraction d'obédience", comme on disait au XIVe siècle... Une fraction (heureusement infime) du clergé français sert d'aumônerie à cette impasse ; une autre fraction aperçoit l'engrenage (et le déplore), mais minimise le danger alors que la foi est en cause - comme Erwan Le Morhedec l'explique dans son livre.
Car le catholique d'extrême droite n'est pas un catholique "plus radical" : c'est un catholique qui s'éloigne du catholicisme, et qui s'enfonce dans l'impasse relativiste. Préférer un antichrétien "de droite" à un chrétien "de gauche", c'est du relativisme. Publier dans une revue catholique (de droite) les articles du numéro 1 de l'anti-christianisme intellectuel (de droite) - et appeler ça "un honneur" -, c'est du relativisme au carré...
La dérive va donc loin. Mais au lieu de constater ce qui se passe à l'ultra-droite et que dénonce le livre de Le Morhedec, 'Le Monde' du 7/01 en cache la gravité. L'article fait croire qu'il s'agit de peu de chose ("les cathos de droite se déchirent à propos de l'immigration"), alors qu'il s'agit d'une crise intellectuelle, morale et spirituelle en gestation. J'en reparlerai dans quatre jours.
Source : https://www.facebook.com/profile.php?id=100009959072647
Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
| |
|