Quelques précisions sur "l'Acte de croire"!

L'Acte de croire ne se résume pas à adhérer à des croyances. La Foi chrétienne n'est-elle pas avant tout une relation de confiance et d'abandon à Dieu. Bien sûr qu'il y a des mots qui expriment la confiance. Saviez-vous que la racine hébraïque du mot traduit par «croire» est aman (mot qui nous a donné cet amen qui conclut plusieurs prières chrétiennes), et que ce dernier mot évoque l'idée de solidité, de fermeté et de constance?

Croire, c'est donc s'appuyer sur Dieu qui est fiable et solide comme le roc et sur qui on peut bâtir son existence. Ceci dit, il convient, assurément, de remarquer qu'il existe d'intéressantes subtilités et précisions dans les prépositions «en» et «à» que nous lisons dans le Credo apostolique: il y a en effet une belle différence entre «croire EN Dieu» et «croire À...», ou bien «croire QUE...»; il faut sans doute comprendre que notre Acte de Foi s'adresse avant tout au Dieu Trinitaire ("Je crois EN Dieu"); quant à l'Église (Je crois À la Sainte Église catholique), elle se situe certes dans le domaine de la foi en Dieu, mais Elle lui est d'une certaine manière subordonnée et il faut donc se garder de l'ériger en absolu; ajoutons que puisque l'Église fait partie intégrante du Credo, c'est en effet à l'intérieur de l'Église et avec Elle que nous croyons en Dieu.

Tout ceci pour dire que le premier pas de la Foi n'est pas: «Je crois que...», mais bien: «Je crois en Toi.» La Foi est une remise inconditionnelle de soi à Dieu qui nous aime.»

Finalement, je ne pense pas, pour ma part, qu'il soit artificiel de raccorder la réflexion ci-dessus (au sujet de "l'Acte de croire") avec le clip ci-dessous, qui nous met en contact avec la Foi très exubérante des juifs messianiques, ces juifs qui croient que Jésus est Dieu et près desquels nous pouvons raviver la Joie de Notre Foi, en ce chant qui, quant à moi, ne me semble pas être sans référence au Mystère de Noël (le Mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu):

«Pousse des cris de joie, Fille de Sion, fais entendre tes acclamations, Israël!
Réjouis-toi et que ton coeur soit en fête, fille de Jérusalem.
Car Yahvé a annulé sa sentence contre toi, il a écarté ton ennemi.
Yahveh, roi d'Israël, est au milieu de toi (Soph. 3, 14-15)

Source: "Croire à quoi? Croire en qui?", Normand Provencher, Ed. Novalis, 2004. (La substance des propos ci-dessus, que j'ai partiellement reformulée, provient de ce livret de 62 pages)