Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: La révolution de la miséricorde (par le pape François) Jeu Aoû 01 2013, 15:03 | |
| - Citation :
La révolution de la miséricordeJean-Pierre Denis Créé le 01/08/2013 L’Esprit saint, dans son insondable fantaisie, aurait-il poussé les cardinaux à élire un pape anticlérical ? On peut se poser la question après avoir attentivement lu les deux discours tenus devant les épiscopats brésilien et latino-américain à l’occasion des JMJ. Caustique, tonique, critique, François se veut sans illusion ni concession. L’Argentin ne fait pas dans cette dentelle que chérissait le Bavarois. Il administre le bois vert à la volée, quoique méthodiquement, de haut en bas et de gauche à droite. Et c’est l’Église qui en fait les frais, pas le monde. De longue date, on s’était habitué à ce que les papes dénoncent « l’idéologisation du message évangélique » et une action sociale qui oublie l’annonce de la foi. Voici que François rejette avec la même vigueur le « cléricalisme » ; qu’il se moque d’une Église oubliant d’être servante pour se faire « contrôleuse » ; qu’il pourfend le rêve d’une « restauration », ce recours trompeur à « des conduites et des formes dépassées qui n’ont pas même culturellement la capacité d’être significatives ».
Aussi amusant qu’il soit, ce nouveau catalogue des tentations pourrait sembler stérile. Mais non. Car ce pape a bel et bien une vision. Et cette vision, qu’il développe par petites touches dans ses homélies quotidiennes de la Casa Santa Marta, au Vatican, il lui a donné à Rio une véritable cohérence. Mais aussi une force capable de secouer trois millions de personnes réunies sur la plage de Copacabana et de bousculer à distance ce gros milliard de paroissiens dont il se veut le curé.
Le pape François renoue explicitement avec les grandes intuitions qui ont marqué le pontificat de Paul VI, voici un demi-siècle. Des premiers mots de Gaudium et Spes, le texte le plus aimé et le plus controversé du concile Vatican II, il veut faire « la base du dialogue » avec le monde. Ces mots célèbres, les voici : « Les joies et les espérances, les tristesses et les angoisses des hommes de notre temps, surtout des pauvres et de ceux qui souffrent, sont, à leur tour, joies et espérances, tristesses et angoisses des disciples du Christ. » Comme Paul VI, François croit en une Église qui se ferait « conversation avec le monde » au lieu de le condamner ou de s’en éloigner avec horreur. Mais il ajoute sa touche propre. Aux « pastorales disciplinaires qui privilégient les principes, les conduites, les procédures organisatrices », cet homme charnel et tactile sous ses dehors ascétiques entend opposer la « caresse » évangélique et la « révolution de la tendresse ». De la tête, le catholicisme redescend au cœur et au corps. Il faut, dit son chef, « une Église capable de redécouvrir les entrailles maternelles de la miséricorde ».
Que l’on ne s’y trompe pas ! De même que cet anticléricalisme virulent sert un grand projet d’évangélisation, la révolution de la miséricorde sera une révolution missionnaire ou ne sera pas. Le pape en appelle à « une Église qui n’a pas peur de sortir dans la nuit » pour répondre aux questions existentielles de l’homme contemporain et l’aider à oser à nouveau croire. L’annonce de la foi ne peut plus se faire passivement et abstraitement, en attendant les bras croisés dans les sacristies et les presbytères. Il est temps de sortir et d’agir pour parler à ceux qui n’ont rien entendu depuis longtemps, mais qui ont pourtant une oreille. « Allez, sans peur, pour servir ! » a lancé François aux jeunes. Ce message simple, explicite, direct, chaque catholique doit l’entendre. Et chaque chrétien peut le faire sien, quelle que soit son Église.
Source : http://www.lavie.fr/debats/edito/la-revolution-de-la-misericorde-01-08-2013-42969_429.php
Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
| |
|