Ces prêtres charismatiques qui enflamment la foi des brésiliens

Ces prêtres charismatiques qui enflamment
la foi des brésiliens

Le Padre Réginaldo Manzotti, un prêtre chanteur devenu une méga-vedette du Brésil,
a réussi, à attirer, à lui seul (et au Christ), 1,600.000 personnes sur la plage de Fortaleza, au Brésil
(de quoi rendre jaloux Johnny Holliday qui n'a attiré, au plus, que 700,000 personnes
au Champ de Mars, à Paris, lors de son dernier grand spectacle.)
Mais il faut dire que le style de prédication de Padre Manzotti
(qui porte toujours avec son col romain) est plutôt décoiffant:



pour les nord-américains et les européens qui
(dans l'expression vieillie et anémique de leur foi)
ne sont guère habitués à une telle exubérance extériorisée,
pour célébrer le bonheur de leur foi catholique.



Mais le prêtre charismatique brésilien, méga-vedette absolue, qui bat tous les records de popularité semble bien être le Père Marcelo Rossi (toujours avec son habit religieux), un autre prêtre chanteur, qui attire, semble-t-il, des foules encore plus impressionnantes que celles du Pape: 2,400,000 personnes à un de ses concerts sur les pistes d'atterrisage d'un aéroport brésilien (Johnny Holliday peut aller se rhabiller! ). Le vidéoclip ci-dessous donne une certaine idée du genre de témoignage chrétien qu'il livre durant ses spectacles:

«Seigneur fait de moi une instrument de ta Paix»
(la prière de saint François d'Assise)
chante le Père Rossi, dans le vidéoclip ci-dessous

Citation :

Un gros succès commercial

Un chiffre donne une idée de l’ampleur du phénomène: le Père Marcelo a vendu près de 1,5 million de son dernier CD en seulement trois mois. Mieux, avec une pointe d’humour, le prêtre raconte que les travaux du sanctuaire, interrompus pendant trois ans par manque de fonds, ont pu reprendre et être terminés grâce à une jambe cassée. Le religieux a en effet dû être immobilisé pendant sept mois suite à une mauvaise chute. Il en a profité pour écrire «Agape», un livre où il s’inspire largement de l’Evangile selon saint Jean pour conter la vie de Jésus-Christ, en y mélangeant des prières et des épisodes de vie de Ghandi et Mandela.

Amour du prochain, humilité et pardon sont les thèmes récurrents de l’ouvrage qui déchaîne les passions puisque… sept millions d’exemplaires traduits en anglais, français, italien et espagnol ont été vendus en un peu plus d’un an!

Source : http://bresil.aujourdhuilemonde.com/le-pere-marcelo-rossi-inaugure-la-plus-grande-eglise-catholique-du-bresil

Les prêtres, qui sont devenus des méga-vedettes au Brésil, sont assez nombreux. Je vous en fait connaitre un dernier (prêtre chanteur), le Padre Fabio de Melo, également très populaire, dont les émissions de TV sont très suivies, et qui, dans ses homélies, n'hésite pas à recourir parfois à de l'humour afin de faire passer le message chrétien; c'est du moins ce dont témoigne le vidéoclip ci-dessous (durant ses 4 premières minutes):



La question que je me pose: Comment se fait-il que les prêtres brésiliens
réussissent si bien à faire passer le message évangélique
dans leur nouvelles façons d'évangéliser, alors que nos prêtres nord-américains
et européens hésitent encore à explorer ces nouvelles manières d'évangéliser?

Le Brésil a inauguré sa plus grande Église
en novembre 2013

Pendant qu'en France et au Québec le catholicisme semble vivoter, et que les diocèses
se départissent de plus en plus de leurs églises, faute de pratiquants;
et alors que les idées pessimistes assaillent bien des catholiques qui restent fidèles
à leur Église (impression que tout va mal; idées de catastrophes; sombres pensées
de fin du monde), il n'en faut oublier pour autant que le catholicisme est plutôt vigoureux
au Brésil, à en juger par la popularité de plusieurs prêtres qui sont devenus
des repères qui enseignent efficacement le chemin du ciel à tous.

Quel bonheur de chanter ensemble,
chez les catholiques brésiliens,
dans le vidéoclip ci-dessous!



Comment se fait-il que les églises se ferment au Québec, alors qu'au Brésil,
il en est construit? (Vient d'être inaugurée, en effet, en novembre dernier,
la plus grande église du Pays, une Église capable d'accueillir 100,000 personnes!)
La réponse à cette question ne se trouverait-elle pas dans l'influence déterminante
de la grâce Renouveau charismatique qui est suivi par 40% de la population,
et dont le Père Marcelo Rossi (voir le clip ci-dessus) est une figure de proue?

Citation :

Il fallait le culot d'un laïc pour comparer la nouvelle évangélisation à un «match de foot». Jose Prado Flores, mexicain et fondateur d'une école d'évangélisation en pleine expansion au Canada, a osé. Devant les 300 évêques et experts, réunis en synode à Rome et voulu par Benoît XVI pour relancer «la nouvelle évangélisation» et dynamiser les méthodes de l'Église catholique pour ne plus échouer, au moins en Occident, à «transmettre la foi», il a pris cette image: «La pédagogie de la foi est un match de foot avec deux mi-temps. La première mi-temps doit être jouée par les évangélisateurs, les témoins qui ont fait l'expérience d'une rencontre avec Jésus. La seconde mi-temps doit mettre en jeu les catéchistes, les théologiens pour approfondir plus sérieusement la doctrine. Vous, les évêques, vous êtes les entraîneurs: vous devez savoir que c'est à la seconde mi-temps que l'on gagne le match mais encore faut-il jouer la première mi-temps!»
Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/10/26/01016-20121026ARTFIG00651-l-eglise-catholique-en-quete-d-un-second-souffle.php

Le Renouveau charismatique, tel que je le connais.

À défaut de n'avoir jamais eu de contact avec un Groupe de prière du Renouveau charismatique, sans doute y a-t-il certains membres de ce Forum qui parviendront à en cerner davantage la réalité à force de témoignages entendus ou lus, de la part de ceux et celles qui fréquentent ses Groupes où l'Esprit-Saint, qui est invoqué, se manifeste dans l'ordinaire et, parfois, dans l'extraordinaire des charismes dont Saint Paul parle dans ses épîtres (1 Cor 12,1; Eph 4, 6-16; Rom 12, 6-8). Il me semble bon de vous dire, en préambule, que, pour ma part, je retrouve l'Esprit de simplicité, de pauvreté et d'abandon, qui président nos réunions de prières, dans le chant ci-dessous:



Comme pour Loumy et Lily, la spiritualité du Renouveau fait aussi partie intégrante de ma vie. Chaque mardi soir, je me rends dans un Groupe de prière charismatique pour y célébrer la miséricorde de Mon Dieu pour nous. Au programme: des prières de louanges et d'actions de grâce qui se font spontanément ou en chants accompagnés au son de la guitare, cela alors que les membres de l'assistance (plus ou moins 35 personnes) élèvent leurs mains vers le ciel , ou tapent des mains, en laissant leur corps se balancer au rythme de ce qui est chanté.

Et cela est suivi, le plus souvent, par certaines paroles que des personnes disent à voix haute, des paroles qui sont discernées comme étant prophétiques, des paroles qui encouragent, exhortent et consolent efficacement les personnes présentent qui vivent parfois des difficultés et des souffrances particulières. Mais je pense que la partie la plus importante de la soirée de prière est constituée des témoignages que plusieurs participants donnent sur les manifestations ordinaires ou extraordinaires de la Bonté de Dieu dans leur vie; ces témoignages sont des stimulants et des encouragements pour les nouveaux participants. Un enseignement nous est ensuite donné par la responsable de notre Groupe de prière, une religieuse de 90 ans, très alerte, qui est docteur en théologie, et qui nous parle avec son coeur et en se laissant conduire par l'Esprit-Saint. Lorsque cette religieuse impose ses mains sur les gens, il lui vient souvent des paroles inspirées pour ceux-ci (des paroles ajustées à des problèmes particuliers); et parfois aussi, il y a des personnes qui expérimentent, durant sa prière pour eux, ce qui s'appelle le Repos dans l'Esprit-Saint.

Ceci étant dit, les gens auraient une idée bien déformée du Renouveau charismatique, si je n'ajoutais pas que ces temps de prière sont traversés aussi par des moments de silence et d'adoration; un prêtre nous célèbre la messe à chacune de nos réunions; et notre adoration se fait de manière bien classique; elle s'apparente, en fait, à ce qui nous est montré dans le vidéoclip ci-dessous; mais il faut y soustraire quand même cette plus grande exubérance du Padre Manzotti qu'on y voit après le Salut au Saint Sacrement qu'il vient de faire avec plus d'un million de personnes qui ont été capables de silence et de recueillement:

Padre Fabio de Melo,
un célèbre prêtre, au Brésil,
mais un homme de Dieu avant tout...

Citation :

José Fábio de Melo Silva, mieux connu sous le nom de Padre Fábio de Melo, ACS (né le 3 Avril 1971) est un prêtre catholique, artiste, poète, écrivain, conférencier, professeur d'Université, et animateur du Brésil; ordonné prêtre le 15 décembre 2001, il appartient à la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur Jésus. Il oeuvre dans le diocèse de Taubate, dans l'état de São Paulo. En tant que chanteur, il a enregistré huit albums CD . Au total, Fábio de Melo a vendu plus de 2 millions de copies de CD et plus 500 mille livres; et il a reçu 14 Prix, dont ceux de meilleur interprète masculin, meilleur compositeur, meilleure chanson de l'Année ("Tout ce qui est du Père"), en 2009. En tant que professeur d'université, il enseigne la théologie à la Faculté Taubaté Dehoniana. Actuellement, il anime le programme télévisé "La Direction spirituelle de la chanson", tous les mercredis à 22h, avec des répétitions le samedi à 20h et à l'aube, et lundi à 1h du matin. Il est aussi un invité très apprécié de plusieurs émissions de télévision, au Brésil.

Source Wikipedia (traduction automatique revisée par Stan)

Vidéoclip en hommage au Padre Fabio de Melo,
à l'occasion de ses 10 ans de sacerdoce.



Padre de Melo, un authentique ami de Jésus, a beau être très aimé des brésiliens,
il n'en reste pas moins que sa vie publique a été marquée par la souffrance
de la Croix du Christ; il a déjà été giflé, en effet, moralement et publiquement,
au cours d'un Talk Show télévisé, ainsi qu'en témoigne
le vidéoclip ci-dessous, dont il n'y a pas utilité de traduire en français
les insultes qu'il reçoit stoïquement de la part de l'animateur du Talk Show:

Paroles d'évangile à méditer

Citation :

Jésus, pour sa part, ne craignait pas de toucher les gens,
et d'être touché par eux:

«Les malades se ruaient sur lui pour le toucher» (Marc 3, 10)

«Touchez-moi et constatez» (Luc 24, 39)

«On amenait les petits enfants à Jésus pour qu'il les touche» (Marc 10, 13)

«Jésus lui dit: ...elle (la pécheresse prostituée?) n'a pas cessé de me couvrir les pieds de baisers. (Luc 7, 45)
N.B. : Baiser les pieds comme de les laver est une action rare de nos jours mais c'est un acte de soumission et de dépendance. Par ailleurs, la psychanalyse reconnait que baiser les pieds peut avoir aussi une connotation sexuelle; il peut exister en effet, chez certains malades, un fétichisme des pieds.

Je vous laisse encore à votre réflexion cette autre belle parole
de la poétesse québécoise Rina Lasnier:

Citation :

« Sans présence réelle, point d'amour. Sans amour, point de rédemption...
Qui aime ne saurait se tenir à distance.
Pas plus que l'oeuvre de la rédemption, la poésie ne saurait se nourrir de l'impossible.
C'est une cruelle leçon de constater que l'obéissance à nos plus hautes aspirations mène parfois, non à la sainteté mais à l'angélisme qui est une forme de péché... C'est pourquoi le poète implore Marie de lui montrer le chemin de l'acceptation, pure et simple, de l'humain. »

Source : Rina Lasnier, par Eva Kushner Ed. Fides, 1964

Qu'est-ce qui explique un pareil succès populaire
du Père Marcello Rossi?

Citation :

MARCELO ROSSI : LE PRÊTRE CHANTEUR ENFLAMME LE BRÉSIL

par Andrea Galli


SÃO PAULO, BRÉSIL – Il reste encore bon nombre de finitions à effectuer, mais la croix de 42 mètres de haut est déjà arrivée et l’estrade où se trouve l’autel surmonté de l’image de Marie est installée. Les gens arrivent par petits groupes, ils s’agenouillent ici ou là sur les 6 000 mètres carrés de cette oasis de paix située dans la banlieue sud de la métropole brésilienne. Il s’agit du sanctuaire Theotokos ou Mãe de Deus, qui a été inauguré au mois de décembre dernier, au terme de près de cinq années de travaux. Cette arène, capable d’accueillir jusqu’à cent mille personnes, se présente comme un immense espace sans colonnes couvert d’un toit, conçu par l’architecte Ruy Ohtake.

C’est la plus grande église catholique du Brésil et de tout le continent sud-américain. Elle est le signe tangible du succès qui accompagne le prêtre qui l’a voulue et qui l’a réalisée, grâce à des dons et en y investissant l’argent qu’il a tiré de la commercialisation de ses disques et de ses livres : le père Marcelo Rossi, 44 ans, 1 mètre 94, physique d’athlète et regard doux.

Le père Marcelo est la figure emblématique du renouveau charismatique catholique au Brésil. En 2008, il est parvenu à réunir trois millions de personnes à l’autodrome de São Paulo pour un rassemblement placé sous le signe de la musique et de la prière, auquel ont participé Ivete Sangalo, Claudia Leite et d’autres stars de la musique légère brésilienne. Depuis 1998 jusqu’à aujourd’hui, ses albums lui ont permis d’obtenir à douze reprises un disque de platine, la récompense attribuée à un chanteur lorsque l’un de ses disques est vendu à plus d’un million d’exemplaires. Son dernier livre, "Ágape" a été, de très loin, le best-seller de 2011, avec des ventes qui ont atteint des sommets auxquels seul, dans le passé, Paulo Coelho était parvenu.

Ce fils charismatique, au sens littéral du terme, d’un couple de la moyenne bourgeoisie de São Paulo, s’éloigne de l’Église à l’adolescence ; il se consacre au sport et obtient à la fin de ses études le diplôme de professeur d’éducation physique. À 21 ans, troublé par une série de deuils familiaux, il médite sur les vanités de la vie, se rapproche des sacrements, fait mûrir sa vocation sacerdotale, entre au séminaire ; il est ordonné prêtre en 1994. Il ne tarde pas à se faire remarquer par ses homélies, par sa capacité à entraîner les fidèles et à occuper la scène dans sa paroisse du diocèse de Santo Amaro. Il se met en évidence à l’occasion d’un meeting qu’il organise sur le thème "Je suis heureux d’être catholique" et auquel participent 70 000 personnes. À partir de ce moment-là, sa vie est un crescendo. En 1998, il fait ses débuts comme chanteur et enregistre "Musique pour louer le Seigneur", qui se vend à 4 millions d’exemplaires et est suivi très rapidement par l’album "Un cadeau pour Jésus".

En 1999, les fidèles qui accourent au rassemblement "Saudade oui, tristesse non" sont 600 000. En 2000, c’est la sortie de "Chansons pour un nouveau millénaire" et, en 2001, celle de "Paix", sur des musiques de Roberto Carlos. En 2002, l’évêque Antonio Figueiredo, celui qui l’a encouragé et protégé dans son apostolat hors normes, le nomme recteur du sanctuaire Terço Bizantino. En 2003, en plus de la sortie de son n-ième CD, le père Marcelo tourne son premier film, "Marie, mère de Dieu", qui connaît un très grand succès dans les salles de cinéma brésiliennes et se classe à la septième place pour les recettes. L’année suivante, il tourne un autre film, "Frères dans la foi", tandis que son nouveau portail sur internet fait un boom en matière de connexions. Puis il y a le spectacle impressionnant à l’autodrome d’Interlagos, en 2008, dont seront tirés deux DVD, qui figurent eux aussi parmi les meilleures ventes.

Comprendre les raisons d’un pareil succès n’est pas un exercice futile, parce que cela signifie aussi comprendre ce qui a évolué en profondeur dans le catholicisme brésilien à partir des années 90.

"J’ai retrouvé la foi – a déclaré le père Marcelo lors d’une interview – à un moment où l’Église était immergée dans les questions politiques, sous l’influence de la théologie de la libération. C’est une théologie qui a certainement joué un rôle positif pendant la dictature, mais elle a laissé un vide. J’avais perdu un cousin et j’étais à la recherche de la parole de Dieu mais, lorsque j’arrivais à l’église, j’entendais parler de politique. À partir de ce moment, j’ai compris ce que je devais faire". C’est-à-dire revenir à l’essentiel, à l’annonce de l’Évangile, en utilisant les moyens de communication et en particulier la musique, le plus grand et le plus transversal des vecteurs d’émotions et de paroles dans la vie quotidienne des gens. Utiliser la musique pour capter la soif de Dieu et pour réveiller un amour pour l’Église, pour Marie, pour l’eucharistie, qui avait été corrodé par le prosélytisme de groupes et de groupuscules pentecôtistes.

Le résultat de cette intuition est aujourd’hui sous les yeux de tout le monde et il a fait du père Marcelo une personnalité aussi aimée du peuple catholique qu’elle est source de problèmes pour sa hiérarchie et pas seulement pour elle. Ce n’est pas un hasard si, en 2007, lors de la visite de Benoît XVI à São Paulo, sur la grande esplanade du Champ de Mars, on a fait entrer le père en scène aux toutes premières heures de la matinée, afin de ne pas créer de difficultés ou de mécontentements. Voir un prêtre qui galvanise les foules en chantant et en dansant, même s’il le fait avec dignité, c’est un spectacle qui est encore jugé indigeste par beaucoup de gens.



Et les libertés liturgiques que prend le père Marcelo – pas uniquement en ce qui concerne le choix des musiques utilisées pour les célébrations – vont bien au-delà du "canon romain". De l’autre côté, ceux qui rêvaient d’un renouveau ecclésial à partir des communautés de base et de l’"option préférentielle pour les pauvres" n’arrivent pas à comprendre comment une multitude de gens appartenant à toutes les classes sociales – parmi lesquels des indigents et des représentants du sous-prolétariat urbain – peut accourir à l’appel d’un prêtre qui parle "seulement" de questions spirituelles, de l’amour de Dieu, du pardon des péchés, de la joie que donne le christianisme dans les difficultés et les injustices de la vie.

Et ce n’est pas tout. Le père Marcelo est également un prêtre qui rappelle combien il est important de suivre fidèlement le magistère, de connaître et de défendre la doctrine catholique. Et qui, comme il l’a déclaré récemment, se sent plus à l’aise avec les fils spirituels d’Escrivà de Balaguer qu’avec les gens qui sont encore attachés aux utopies des frères Boff. En 2005, au synode des évêques consacré à l’eucharistie qui s’est tenu au Vatican, le cardinal Claudio Hummes, alors archevêque de São Paulo, est intervenu en assemblée pour déclarer ceci : "Au Brésil, le nombre de catholiques diminue en moyenne de 1 % par an. En 1991, les Brésiliens catholiques représentaient environ 83 % de la population ; aujourd’hui, selon de nouvelles études, ils en représentent à peine 67 %. Nous nous demandons avec angoisse : jusqu’à quand le Brésil restera-t-il un pays catholique ? On constate qu’aujourd’hui il y a déjà, pour chaque prêtre catholique, deux pasteurs protestants, appartenant pour la plupart aux Églises pentecôtistes". La conférence des évêques du Brésil connaît les risques que comporte une pastorale qui peut facilement glisser dans le sentimentalisme et qui risque d’imiter les comportements des évangélistes ; mais elle est consciente du fait que l’expérience du père Marcelo Rossi a une importance cruciale, parce que c’est la première réaction de masse à une érosion du catholicisme qui atteint des proportions historiques.

Et ce prêtre athlétique qui a créé, au service de la nouvelle évangélisation, une structure comportant un millier de collaborateurs, qui est parvenu tout seul à obtenir de longs passages sur "Globo", la principale chaîne de télévision du pays, n’est plus seul de son espèce, bien au contraire. Sur ses traces sont apparus d’autres prêtres-chanteurs-écrivains aux nombreux fidèles, tels que Fábio de Melo, prêtre dehonien, ou Hewaldo Trevisan, lui aussi curé d’une paroisse de São Paulo, ou encore Reginaldo Manzotti. Ils ont tous la quarantaine, une belle prestance, la parole inspirée et, détail curieux, ils ont tous, ou presque, des origines italiennes. Peut-être figureront-ils parmi les protagonistes des prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse, qui auront lieu à Rio de Janeiro.

Source : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350151?fr=y

Une Foi chrétienne qui a des sentiments et des émotions?

Un évènement de télévision qui se passe au Brésil
et qui ne se voit pas à la télévision française ou québécoise.

L'émission de télévision brésilienne du vidéoclip ci-dessous, ressemble à une ancienne émission de télévision française "L'école des fans"; il s'agit de cette émission où les petits enfants chantaient les chansons populaires de certaines vedettes nationales. Or, il s'adonne que le vidéoclip en question nous présente ici le Père Fabio de Melo comme étant le chanteur qui est particulièrement apprécié d'une petite fille qui, avant de chanter la chanson de ce prêtre, "Viens Esprit-Saint, enflamme mon coeur", se trouve à le bénir en posant sa main sur sa tête tout en demandant au Christ de répandre du bonheur sur lui et sa famille.



Il me semble que ce qui fait problème dans la transmission de la foi au Québec et en France, c'est qu'on a surtout évangélisé les intelligences, et pratiquement pas évangélisé les sensibilités et les affects des personnes. N'est-il pas vrai que, avant d'être une connaissance cérébrale (catéchisme et théologie), le christianisme est d'abord une expérience (sensible?) de rencontre avec le Christ ? Le fait me semble être que bien des ecclésiastiques catholiques ont peur que la foi se résume à n'être que de la sensiblerie et de la sentimentalité; et je pense qu'ils n'ont pas tort; mais il est vrai, aussi, que les pentecôtistes protestants passent, non sans succès (souvent de manière déséquilibrée?), par le domaine de l'affect et de la sensibilité humaine, pour évangéliser. Ceci étant dit, comment ne pas poser la question: Les catholiques ne pourraient-ils donc pas "être plus accommodants" en cela, puisque, de toute façon, les premiers chrétiens ne faisaient nullement abstraction de leurs sentiments et de leurs émotions dans leur foi, s'il faut en croire au moins ce qu'écrit Saint Augustin dans ses "Confessions"?

Citation :

« Je n'arrivai pas ces jours-là à me rassasier, merveilleuse douceur, en considérant la hauteur de tes desseins touchant le Salut du genre humain. Et que de larmes à tes hymnes, à tes cantiques ! Les voix doux-sonnantes de ton Église me faisaient vibrer à l'aigu. Elles me coulaient, ces voix, dans les oreilles et, dans mon coeur, la vérité se distillait, et c'était un bouillonnement d'émotion pieuse et un ruissellement de larmes, et cela me faisait du bien de pleurer. » (Saint Augustin)

Source : Confessions, Saint Augustin, livre IX, Ed Pierre Horay, Coll Sagesse, 1982, p.229.