Pour le moine chrétien, le silence est l'évocation de Dieu dans l'âme, l'habitude prise de la présence céleste, une barrière contre toutes sortes de vertiges.
Tous les ordres contemplatifs ordonnent le silence plusieurs heures par jour, quand ils ne le décrètent pas perpétuel, comme autrefois chez les cisterciens, et aujourd'hui chez les trappistes et les clarisses.
Le Verbe ne descend en nous que dans le silence de nos perturbateurs habituels.
Ce silence intérieur se nomme l'attention. Cette attention est toujours un acte affectif. Et à son tour l'amour vrai, l'amour suprême, l'amour éternel, ne trouve pour s'exprimer que le silence.
A cause de la faiblesse de notre volonté, de l'infirmité de notre intellect, de la tyrannie de nos sens, il faut d'abord apprendre à nous taire, extérieurement, pour que le silence intérieur apaise le tumulte mental, pour que la notion de la présence divine devienne sensible en nous. Comme enseigne saint Jean Climaque, " quiconque aime le silence devient l'ami particulier de Dieu ".
S'abstenir de paroles inutiles,
S'abstenir de paroles mauvaises,
S'abstenir de juger personne,
S'abstenir de se défendre soi-même,
S'abstenir d'indiscrétions,
S'abstenir de rêveries prolongées.
Voilà les leçons passives de l'école du Silence. Les leçons actives, il n'appartient pas à un homme de les donner; elles constituent une partie du travail de Dieu en nous.
Le silence est un repos, une mise en ordre, une récupération. Le silence termine l'acte et le prépare. Agir c'est semer; se taire c'est laisser à la graine le soin de pousser toute seule, jusqu'au moment où il faudra moissonner.
PARLONS PEU ET NOUS AURONS LE TEMPS D'AGIR BEAUCOUP.
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