De la Grotte de Bethléem à la grotte du cœur - du Père J-M -

membre Date d'inscription : 01/09/2010 Localisation : France - Provence

Chers amis, je vous présente un enseignement du Père Jean-Marie de Roc-Estello dans le Var (France).

Il est long aussi, je vous le poste en trois parties :

Citation :: Première partie

De la Grotte de Bethléem à la grotte du cœur
Heureux celui dans le cœur de qui le Christ naît chaque jour, en qui c’est Noël chaque jour !

Mon but : aider le lecteur à entrer pleinement dans l’intimité avec Dieu. Ces lignes veulent simplement encourager ceux et celles qui se sont mis en route sur le chemin spirituel. Je sais par expérience que sur ce rude chemin, il faut un mot d’encouragement, un appui, un appel.

La prière d’oraison est comme un itinéraire, un chemin. Il ne faut pas s’obstiner à vouloir savoir à quel point de l’itinéraire on se trouve. Dieu a toujours plus à nous offrir, au-delà de nos attentes. Son amour est sans limites, nous non plus, nous ne devons pas le limiter.

Selon moi, en effet, la prière n’est pas autre chose qu’une amitié intime, un entretien fréquent seul à seul avec Celui dont nous sommes aimés. Je m’ouvre et me confie au Christ qui n’attend que cela. Le soleil de son amour illumine et réchauffe. Son regard nous accompagne et nous invite à avancer sous sa conduite. Se savoir regardé et se savoir aimé, quoi de plus beau ?... Et pourtant pour beaucoup cela ne va pas de soi. La peur de Dieu continue à faire son œuvre dévastatrice dans les cœurs incertains. Ces jours-ci, quelqu’un me faisait cette confidence : « - Je voudrais vraiment me persuader que le Seigneur m’aime mais en réalité, je reste méfiant à son égard ».

Le remède : s’exercer chaque jour à contempler le mystère de Noël, découvrir la puissance de l’humanité du Christ, la venue de Dieu, par Jésus, en notre chair : Dieu se fait homme par Amour, le Christ vrai Dieu et vrai Homme est présent en chacun de nous et se laisse percevoir par ceux qui le cherchent. Plus je me laisse émerveiller par cette réalité, et plus je découvre l’Amour du Christ pour moi, maintenant ; alors je peux décider de lui ouvrir la porte de mon cœur, je lui en donne les clés. Ainsi mon âme permet au Seigneur de commencer à nous communiquer « Tout ce qu’Il est et tout ce qu’Il a » (Elisabeth de la Trinité). Je m’applique à me tenir en état de réceptivité. Je me laisse aimer.

Dès que le Seigneur vient en nous, Il nous libère de nous-mêmes. Ma réponse à l’Amour du Christ ne peut être qu’un élan d’amour personnel. L’Amour de Dieu fait appel à mon amour. Il en résulte une amitié intime et le besoin d’un entretien fréquent et spontané. L’Amour se donne au plus profond du cœur, là où l’homme, du plus profond de son existence, fait appel à un Autre, au Tout-Autre en qui il trouve l’accomplissement total et à qui il peut se donner sans réserve. C’est la joie de la rencontre d’une amitié qui appelle à une réciprocité, d’une amitié vécue en rapports réciproques entre un moi et un Toi, entre « Lui et Moi » (Gabrielle Bossis). Tout se vit alors dans la conscience, chaque jour plus vive, d’une présence de Dieu tellement proche. C’est la prière du cœur.

Là, chacun sent que l’essentiel n’est pas de penser mais d’aimer beaucoup ! Ne cherchez pas une méthode, ni des « recettes » ! En matière d’amour, il n’y a pas de chemin tout tracé, nous devons sans cesse choisir ce qui nous incite à aimer davantage. Il ne manque pas de moyens : nous pouvons nous aider d’un livre, d’un chant, d’une musique, d’une image, d’une icône…pour la mise en route, mais soyons libres des moyens. N’oublions pas que l’écoute de la Parole de Dieu, dans la Liturgie du Jour ou celle des Heures, demeure le moyen privilégié pour soutenir ou relancer l’attention du cœur. L’attitude d’une âme connote toujours un immense besoin de liberté quels que soient les évènements.

La supplication restera toujours présente au fond de la prière du cœur ; à d’autres moments l’action de grâce et la louange rempliront notre cœur. Tout notre être remercie le Seigneur pour les multiples dons de son Amour que nous essayons de discerner avec toujours plus de profondeur. Ainsi, en progressant dans cette intimité avec le Seigneur, l’oubli de soi devient croissant. La fascination de la présence du Christ et la beauté de la Trinité nous centrent de plus en plus sur Lui et font goûter à une louange à durée continue, au cœur du cœur. On est alors proche de la pure adoration.

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Deuxième partie :

Citation :: La liberté de nos échanges conduit à de multiples rapports avec le Seigneur. Qui est-Il pour moi ? Le Père ? Jésus ? L’Esprit ? Mon Frère ? Mon Berger ?...dans mon cœur jaillit une prière que je partage volontiers avec vous, en ce Noël 2012. Elle s’adresse à Jésus :

« Mon Seigneur et mon Dieu,
Mon Maître et mon Roi,

Mon Médecin et mon Ami »

Chacun se sentira très vite de recevoir ses propres invocations qui sont autant de moyens de nous garder en éveil. Dans ce domaine de l’amitié avec Dieu, une grande docilité à l’Esprit Saint est requise, elle est fondamentale. Ecoutons Sainte Thérèse d’Avila nous dire « Traitez avec Dieu comme avec un père, comme avec un frère, comme avec un maître, comme avec un époux, comme avec un ami, choisissant tantôt l’une, tantôt l’autre de ces qualités, Lui-même vous apprendra celle qui lui plaira le plus » (cf Le Chemin de la perfection, 28/3). N’oublions pas la Vierge Marie, si proche du mystère trinitaire : sa mission est de nous y introduire.

Quand on vient à Roc-Estello, pour la première fois, on est naturellement impressionné par la Grotte de Notre Dame de Lourdes, fac-similé de celle de Massabielle, qui règne au cœur de son domaine « L’ Oustaou du Buon Diou « ( La Maison du Seigneur en provençal) ; là, on est poussé, propulsé intérieurement par la prière du cœur donnée par le Père Marie-Etienne Vayssière – bientôt béatifié – et que la Vierge Marie a choisi comme préparateur et réalisateur de sa venue dès 1924 :

- Désirer ce qu’Elle veut donner,

- Le recevoir,

- Et tout Lui donner de nos vies.

Cette attitude de l’âme porte une dynamique de l’Amour qui prépare et introduit dans la Contemplation et même, oui, dans l’union à Dieu. La vie spirituelle n’a rien de statique. Elle est relation d’amour et l’amour est toujours en mouvement. Dieu se réjouit de pouvoir se communiquer toujours plus, dans la mesure où notre cœur accepte de se vider de lui-même pour l’accueillir.

Notre âme entre alors dans une attente continuelle de sa venue. A l’intensité de cette attente, Dieu ne saurait rester indifférent. Cette attente développe et se nourrit de grands désirs qui peu à peu font germer, au cœur du cœur, une détermination bien ancrée. Peu à peu cette détermination devient inébranlable, absolue : ne pas s’arrêter avant d’avoir atteint la source, on ne parvient pas à l’union à Dieu sans s‘y engager cent pour cent.

Cette détermination, cet engagement, consiste essentiellement à s’abandonner au Christ Sauveur à travers nos faiblesses, nos fragilités et nos fautes. Il est venu chercher la brebis perdue, laissons-nous retrouver par Lui, suivons l’appel intérieur, bien vite, nous sentirons le besoin de temps forts réservés à Jésus.

En raison de la distance entre Dieu et nous, cette amitié avec le Seigneur connaîtra des moments d’aridité. Il faut s’attacher très amoureusement à sa sainte Humanité. Cet exercice d’amour demande du temps : chacun se sentira appelé de l’intérieur à recevoir le rythme propre et nouveau de ses journées, des semaines, des mois, afin d’y instaurer les priorités, la hiérarchie des valeurs.

Décidons de réserver la place d’honneur aux temps forts de notre Ami intérieur. Ne nous consolons pas en affirmant trop facilement que notre vie de déroule en présence du Seigneur. Il s’agit en fait d’apprendre chaque jour à vivre en « compagnie » du Seigneur ; pour Sainte Thérèse d’Avila, ce mot de « compagnie » est un mot clé de l’amitié avec le Seigneur. Pourquoi pas Nous ?

Apprendre, s’entraîner à vivre en cette compagnie au milieu de nos activités et occupations aussi diverses qu’elles soient. Toujours se donner rendez-vous au-dedans de nous et surtout lui demander sans cesse son aide. Il m’arrive volontiers – pour m’y maintenir – de laisser monter et d’entretenir dans mon cœur profond cette invocation reçue de Gabrielle Bossis : « Tu es là ! », avant un geste, une parole, une écoute et, l’action passée, de remercier aussitôt : « Je t’aime Seigneur Jésus ! ». Voilà qui initie à l’abandon confiant qui sauve. (Geneviève Péan Fondatrice de Roc-Estello ).

Ainsi, progressivement, nous nous laisserons apprivoiser et nous goûterons la joie de vivre en sa Présence dans les profondeurs de notre cœur en nous laissant aimer. Bien vite nous aurons besoin de temps forts de silence intérieur. Ils nous deviendront indispensables. Un temps suffisamment libre est nécessaire pour se rendre tout à fait disponible et s’entretenir souvent et intimement avec Celui dont nous nous savons aimés.

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Troisième partie :

Citation :: Voilà pourquoi, à Roc-Estello, nous proposons des temps forts d’Eveil intérieur, des temps d’entraînement avec d’autres frères et sœurs désireux, eux aussi, d’avancer sur ce chemin de lumière et de paix. La plupart de ceux qui ont vécu, en famille (Roc-Estello est une famille), l’un ou l’autre de ces temps d’éveil intérieur désirent vivement y revenir et continuer.

Cette année 2013, les retraites d'éveil seront organisées du :

mardi 5 au samedi 9 mars 2013

mardi 4 au samedi 8 juin 2013

samedi 10 août au vendredi 16 août 2013

Ces retraites commencent à 18 h le jour de l’arrivée et se terminent à 14 h le jour du départ. Une navette assure le relai entre Aubagne et Roc-Estello pour le départ et l’arrivée. Nous donnons une place clef à la Parole de Dieu de la liturgie du jour et donc à l’Eucharistie quotidienne. Nous découvrons ensemble que « La Parole est une lampe sur nos pas ». Nous sommes émerveillés de percevoir la synchronisation entre la Parole de Dieu et les messages de Jésus donnés à Léandre Lachance en ses 3 volumes dont la densité est si prenante, et c’est la joie dans nos cœurs.

Nous découvrons, en le vivant ensemble, que la vie intérieure s’enracine et se vit sur 3 piliers : l’amour fraternel, le détachement et l’humilité. « Qu’il est bon, qu’il est doux de vivre en frères, tous ensemble ! « Le baromètre de l’Amour de Dieu est l’amour fraternel, le détachement de soi s’y trouve impliqué et l’humilité consiste « à marcher dans la vérité ». Retenons une image proposée par la « Madre » d’Avila : - Un pont relie deux rives : Dieu et l’homme ; trois piliers retiennent ce pont ; au centre, la charité fraternelle ; de part et d’autre, le détachement et l’humilité. Si l’un des trois piliers venaient à s’écrouler le pont tout entier s’effondrerait. Les trois piliers se tiennent mutuellement.-

La prière est une amitié avec Dieu. La charité fraternelle est, elle aussi, une amitié. C’est tout simplement laisser Dieu aimer en nous, vivre l’amitié de Dieu avec les autres. C’est Jésus qui aime avec nous, à travers nous mais jamais sans nous. Le « climat » de paix intérieur, reçu dans l’amitié avec le Christ, facilite le pardon. La paix est une source de pardon. Alors se réalise en chacun ce « lâcher-prise », autre nom du détachement qui, on le sait est toujours source d’humilité.

Ce sont là mes vœux de Noël 2012 et de Nouvel An 2012. En bon provençal, j’ajoute :

« Qu’une Année bonne vous soit donnée ! »

Père Jean-Marie Donadeï

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