Céline. Admin
Date d'inscription : 29/08/2010 Localisation : Canada
| Sujet: Mgr Fellay a reçu la réponse de Benoît XVI pour la réintégration de la Fraternité Saint-Pie-X Mer Juin 13 2012, 23:56 | |
| Mgr Fellay a reçu la réponse de Benoît XVI pour la réintégration de la Fraternité Saint-Pie-X
Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, était à Rome mercredi 13 juin pour recevoir de la Congrégation de la doctrine de la foi la réponse du pape visant le retour de la Fraternité dans l’Église
Ce document concerne à la fois les conditions de fond, et aussi la mise en œuvre pratique de cette réintégration
C’est samedi dernier 9 juin, lors d’une réunion de travail avec Benoît XVI, que le texte a été mis au point. Ce mercredi 13 juin, le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l’a remis à Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX). Le document rend possible le retour de la Fraternité dans l’Église, abordant à la fois les questions de fond, et les conditions de forme, avec la constitution d’une prélature personnelle pour la FSSPX.
Sur le fond, c’est-à-dire le préambule doctrinal posé comme condition à la réintégration, le document prend acte des avancées faites par le supérieur de la Fraternité en mars dernier, dans une lettre envoyée à Rome. Cette réponse avait été jugée positivement, aussi bien par la Congrégation pour la doctrine de la foi que le pape lui-même. Les cardinaux avaient alors été frappés par le changement de ton manifesté par la Fraternité. Contrairement à leur première réponse, en effet, les intégristes ne rejetaient plus de manière générale et définitive le magistère de Vatican II et celui des papes suivants.
Restaient cependant des formulations jugées non acceptables par Rome, notamment la mention des « erreurs du concile » : en clair, la Fraternité peut avoir des réserves sur tel ou tel point de Vatican II (liberté de conscience, dialogue interreligieux, œcuménisme) mais elle ne peut parler d’« erreurs du concile ». Ce préambule devrait être rendu public, une fois l’accord définitif de Mgr Fellay obtenu. En revanche, on ne connaîtra pas la version originale d’abord proposée par Rome, sur laquelle a porté la discussion.
Mgr Fellay peut demander un nouveau délai pour réfléchir
Le texte remis ce mercredi prévoit aussi les conditions pratiques de cette réintégration, avec la création d’une prélature personnelle, semblable à celle créée par Jean-Paul II pour l’Opus Dei. Une prélature personnelle est une sorte de diocèse sans territoire, qui donnerait donc à la Fraternité autorité sur ses membres, à condition d’obtenir l’accord de l’évêque du lieu pour s’implanter dans tel ou tel endroit. En revanche, cet assentiment de l’évêque ne serait pas nécessaire pour les maisons, églises et prieurés déjà fondés.
Il faut cependant rester prudent sur la suite du processus. D’abord, Mgr Fellay doit accepter les dernières modifications demandées par Rome, et donc saisir la porte ouverte par Benoît XVI. Tout semble indiquer qu’il y est prêt. Ainsi, dans un entretien paru sur le site d’information de la FSSPX, le 7 juin dernier, il notait que « Rome ne fait plus d’une acceptation totale de Vatican II une condition pour la solution canonique », relevant qu’« aujourd’hui, à Rome, certains considèrent qu’une compréhension différente du Concile n’est pas déterminante pour l’avenir de l’Église, car l’Église est plus que le Concile ».
Mais le supérieur de la Fraternité peut demander un nouveau délai pour réfléchir. Il faut en effet se souvenir que déjà, en 1988, alors qu’ils avaient signé l’accord doctrinal, les intégristes avaient brutalement rompu les discussions. De plus, il paraît certain que, même si Mgr Fellay accepte, une partie de la Fraternité ne le suivra pas. Et on ignore quelle sera la situation des autres évêques de la Fraternité, dont l’excommunication avait été levée par Benoît XVI en 2009, et qui, vraisemblablement, n’accepteront pas la réintégration.
Les évêques français attentifs à toute forme de triomphalisme de la FSSPX
La résorption du schisme est l’un des objectifs assignés par Benoît XVI pour son pontificat, et il a mis tout son poids pour y parvenir. Il est convaincu, observe un proche du dossier, que « si la Fraternité est rattachée au reste de l’Église, la tradition vivante irriguera cette communauté, et que le temps fera son œuvre pour aplanir les résistances ».
Vu de l’Église de France cependant, où le poids de la Fraternité est historiquement important, les choses se présentent de manière plus complexe. Les évêques vont se montrer extrêmement attentifs aux prises de position publique des responsables de la Fraternité, de façon à ce que ces derniers, par une forme de triomphalisme, n’indisposent pas la majorité des catholiques français, comme cela s’était passé lors de la création de l’Institut du Bon Pasteur.
Ils savent aussi que la décision risque d’être interprétée par ces mêmes catholiques comme un enterrement des acquis conciliaires, cinquante ans après sa tenue. Nul doute qu’ils saisiront l’occasion donnée par cet anniversaire pour les rassurer, et rappeler avec force l’importance de Vatican II dans le fonctionnement de l’Église d’aujourd’hui.
Frédéric MOUNIER (à Rome) et Isabelle de GAULMYN
_________________ Quand ils diront : « Paix et sécurité ! », alors une destruction subite sera sur eux...1 Thessaloniciens 5:3
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