J'ai une amie qui m'a envoyé ceci par mail.
L-A
Si un événement ne peut expliquer le tout et représenter à lui seul une situation d’une extrême complexité, il n’en dit pas moins quelque chose de celle-ci. Il en va ainsi de l’information communiquée le 24 janvier par l’hebdomadaire catholique égyptien, « le Messager ».
La scène se déroule au Caire, dans le quartier d’Héliopolis où vivent les sœurs du Sacré-Cœur. En ces temps troublés, les rues ne sont pas sûres pour les religieuses mais la vie doit continuer. C’est ce que se dit l’une de ces sœurs coptes qui, de retour du centre ville, presse le pas. Dans quelques minutes, elle aura regagné son couvent dont elle longe déjà les murs. C’est alors que surgit une moto qui dessine autour d’elle des cercles de plus en plus rapprochés. Deux hommes en descendent. Ils la saisissent à la gorge, lui arrachent son voile et menacent de l’étrangler si elle ne prononce pas, sur le champ, la profession de foi musulmane : « Il n’y a qu’un seul Dieu, Mohamed est son prophète ». Tout vacille autour de la sœur qui refuse néanmoins d’abjurer. Elle est jetée à terre et violemment molestée. Elle pense sa dernière heure advenue quand, aussi soudainement qu’ils étaient arrivés, les hommes passent leur chemin.
Victime de multiples contusions, la religieuse a été hospitalisée, ses supérieures ont porté plainte contre ses agresseurs.
Il n’y a pas eu mort d’hommes, en l’occurrence de femme, diront certains. Certes. Faut-il pour autant, en un prompt syllogisme, passer de cette issue heureuse à l’affirmation qu’il n’ y a pas de persécution en Egypte ?
Et d’ailleurs, qu’entend-on par persécution ? C’est, nous dit le Petit Robert, « un traitement injuste et cruel, infligé avec acharnement ; un mauvais traitement dont on est la victime. ».
Persécution ou non, les linguistes trancheront. Il est en revanche indiscutable que, dans le chaos post révolutionnaire, les Coptes sont les premières victimes de tous les extrémistes qui font, de leur quotidiens, un véritable chemin de croix.
On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.
Mgr Michel Chafik
Recteur de la Mission copte catholique
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