La vraie prévention du cancer du seinL’article précédent sur la mammographie (
Les mammographies sauvent-elles des vies?) a suscité de nombreuses réactions. Loin de moi l’idée de prétendre que ce test n’a aucune valeur comme outil diagnostic dans la pratique médicale. Là où la science a des réserves, et ce pourquoi j’ai écrit ce billet, est l’usage abusif de cette technologie comme moyen de dépistage. On nous fait croire que cette méthode est infaillible et on en supporte l’usage grâce à un discours émotionnel et non factuel. Pour citer un commentaire, si on investissait dans la prévention plutôt que dans la détection précoce, les résultats seraient extraordinaires. On ne le fait pas parce que des intérêts particuliers, plutôt que l’intérêt général, dominent le débat.
Je vous propose donc un bref survol de ce que pourrait être la véritable prévention. Cette science de la cause des maladies chroniques est embryonnaire et passablement confuse. Si on y investissait, ne serait-ce que la moitié ou même le dixième des sommes investies dans la détection, les résultats nous donneraient de véritables outils pour comprendre l’origine des maladies chroniques non infectieuses et ainsi les prévenir efficacement. Mais qui en tirerait profit?
Des substances qui nous rendent maladeIls font la manchette, on en parle souvent, mais ils restent difficiles à identifier et surtout à éliminer: les perturbateurs hormonaux (voir
Perturbateurs hormonaux… présents! et
Des perturbateurs hormonaux liés (officiellement) à l’infertilité masculine).
Ce sont les BPA dans les plastiques, les ignifuges sur les tissus et les tapis, les pesticides organochlorés, les additifs alimentaires comme les parabènes, le triclosan, certains médicaments, etc. La liste semble infinie. Pourtant, nous avons là le collectif le plus coupable du développement des cancers hormonodépendants, mais aussi de nombreuses conditions reliés à une surabondance d’estrogènes comme les baisses de fertilité chez les deux sexes ainsi que l’augmentation endémique du volume des poitrines chez les jeunes filles, par rapport à leur mère (et ce, sans chirurgie!).(1,2,3)
Donc, pour la prévention de cancers hormonodépendants, il faut tendre à éliminer ces substances de notre environnement immédiat. Un exemple de comportement à éviter: Faire chauffer des aliments dans un contenant en plastique ou une pellicule plastique. La chaleur et les micro-ondes augmentent la libération des molécules coupables par les plastiques. Ces dernières se logent dans la nourriture et nous les absorbons… pour très longtemps.
Une étude récente montre que si on réduit la quantité de glucides/féculents, le risque de cancer du sein diminue. La réduction des glucides, couplée ou non à la diète méditerranéenne, aide à réduire le poids, le pourcentage de graisse, l’inflammation, tous des facteurs de risque du cancer du sein.(5) La restriction des glucides pourrait être efficace, même si elle n’est effectuée que 2 jours par semaine!
Ce qui nous protègeVous avez entendu dire que la vitamine D protège contre les cancers (voir
Une vieille vitamine fait la manchette). Récemment, une présentation lors d’un congrès sur le cancer du sein à San Antonio, au Texas, a montré un lien très significatif entre la carence en vitamine D et la grosseur des tumeurs de cancer du sein. Inversement, plus le taux de vitamine D est élevé, plus les tumeurs sont petites.(4) Dans cette même étude, pour chaque augmentation de 10ng/ml (25nmol/l) de vitamine D dans le sang, les chercheurs ont observé une réduction de mortalité de 27%. Même relation pour les récidives. Avec toutes les études qui pointent dans ce sens, si j’avais un seul supplément à vous recommander, ce serait la vitamine D. Nous avons assurément tout intérêt à maintenir un taux de vitamine D élevé toute l’année. (Voir aussi les différents articles sur la vitamine D :
http://www.jydionne.com/tag/vitamine-d/)
Des exercices réguliers,(6) la consommation de plus de légumineuses, la réduction des mauvais gras et l’augmentation des omégas 3, etc. sont autant d’autres facteurs de prévention des cancers hormonodépendants.
Si tous, chacun(e) d’entre nous, appliquaient ces mesures simples, le Québec pourrait perdre ce malheureux titre de la province ayant la plus grande incidence de cancer du sein au Canada, soit 115 nouveaux cas par année pour 100000 femmes en 2006.(7) Et en France, c’est encore pire: l’incidence en 2000 était de 138,5 nouveaux cas par année.
Et dites-vous bien que, en bonus, ces mêmes gestes nous protègent aussi contre nombre de maladies chroniques. Mettons toutes les chances de notre côté!
12 conseils pour prévenir le cancerEn terminant, un ami m’a transmis le lien vers ce site de prévention du cancer. Je me suis permis de traduire leurs 12 conseils : (
http://preventcancernow.ca/12-tips)
1. Choisissez des aliments complets d’origine végétale et biologique, crus et produits localement si possible.
2. Buvez beaucoup d’eau pure, filtrée si besoin.
3. Consommez moins de viande, produits laitiers, sucre, farine blanche et sel. Mangez plus de fruits et légumes.
4. Soyez physiquement actifs et sortez dehors pour le faire.
5. Choisissez vos produits d’hygiène personnelle prudemment, sans parabènes, acrylamide, ni formaldéhyde.
6. Pour nettoyer la maison, utilisez du vinaigre, du bicarbonate de soude et de l’eau.
7. Utilisez des contenants en verre ou en acier pour conserver et cuire vos aliments. Ne les brulez pas, évitez le bar-b-q.
8. N’utilisez pas de pesticides et impliquez-vous dans votre communauté pour leur élimination.
9. Limitez l’usage des cellulaires et de téléphones sans fil. Ne laissez pas vos enfants les utiliser.
10. Prenez du soleil, pour la vitamine D, mais ne brulez pas.
11. Lorsque des radiographies ou des scans vous sont proposés, assurez-vous que vous en avez vraiment besoin.
12. Cherchez à en savoir toujours plus et impliquez-vous pour aider la prévention du cancer.
À mon avis, il manque à cette liste la réduction du tabagisme (mais est-il encore besoin de le dire!), la gestion du stress et, tel que mentionné plus haut, l’élimination (autant que possible) des perturbateurs hormonaux dans la maison.
Santé!
http://www.jydionne.com/la-vraie-prevention-du-cancer-du-sein/