Comment pratiquer la correction fraternelle selon le Père DONADEÏ

Chers amis,

Revenant d'une retraite toute remplie de l'amour de Dieu, je voudrais vous partager cet enseignement.
La correction fraternelle est ma bête noire. C'est à mon humble avis, l'exercice spirituel le plus difficile. Nous marchons sur le fil de la charité et au moindre faux pas, nous tombons dans les abîmes du jugement qui nous condamnent.

Je vous transmets ce petit extrait de la lettre ouverte du Père Jean-Marie Donadeï que j'ai eu pendant cette retraite à Roc Estello avec Mary-ray :
Rien ne prouve mieux qu'un homme est vraiment spirituel comme la conduite qu'il tient à l'égard des péchés d'autrui, lorsqu'il pense plus à l'en délivrer qu'à l'humilier, à lui porter secours qu'à lui faire des reproches et à lui témoigner toute la bienveillance possible.
Ainsi choisissons de prioriser l'admiration sur la critique. Cherchons ce qui est beau en l'autre, même si nous sommes impressionnés peut-être par ce qui le conduit au mal : la beauté l'aidera à se relever.
Pour cela n'accomplissons jamais le devoir de la correction fraternelle avant d'avoir examiné notre conscience et nous être interrogé intérieurement : " agissons-nous seulement par amour ?" Laissons le Seigneur purifier votre coeur, sinon tout ce que nous dirons avec un coeur blessé sera un acte de vengeance et non une correction inspirée par la charité et la compassion.
"La charité purifie la volonté" dit Saint Bernard. C'est faire entendre qu'il ne suffit pas de vouloir, désirer, projeter des choses -même bonnes et excellentes pour l'autre - pour être sûres qu'elles soient opportunes ou voulues par le Seigneur.
Ainsi, progressivement, par un effort à durée continue et quotidien, nous pouvons découvrir ce que nous pensions : éprouver l'amour du prochain.

Prions l'Esprit Saint pour comprendre cet enseignement et surtout savoir l'appliquer.

Sur ce fil nous pouvons présenter au Seigneur nos difficultés dans ce domaine mais aussi nos faiblesses, nos lacunes etc.

Nous pouvons aussi partager nos expériences ou donner un éclairage voire un discernement à ceux qui en ont besoin (y compris moi puisque c'est ma grande difficulté).

En union de prière.

Lily-Anne

Comment ne pas bénir le Père Donadeï pour la sagesse de ses conseils en ce qui regarde notre manière de pratiquer la correction fraternelle; et comment ne pas te dire merci, Lily, de nous enrichir spirituellement en partageant avec nous les paroles de ce prêtre?

Et de fait, ce que tu nous communiques est une occasion qui nous est donnée ici de progresser humainement et chrétiennement dans la manière que nous avons de partager nos points de vues. Aux judicieuses remarques du Père Donadéï, je me permets d'ajouter ces paroles qui nous encouragent également et qui sont du pape Benoit XVI :

Citation :

Cette humilité d'accepter également ses propres limites est très importante. Ce n'est qu'ainsi, d'autre part, que nous pouvons croitre, mûrir et prier le Seigneur pour qu'Il nous aide à ne pas nous fatiguer sur le chemin, tout en acceptant avec humilité que nous ne serons jamais parfaits, en acceptant aussi l'imperfection, surtout de l'autre. En acceptant la sienne, on peut accepter plus facilement celle de l'autre, en nous laissant former et réformer, toujours à nouveau, par le Seigneur.

Source : Benoit XVI, Rencontre avec le clergé du diocèse de Rome, 2 mars 2006

Merci encore, Lily! (Je vois que j'ai encore bien des progrès à faire...)

Stan

@ Mary-ray,

Petite soeur, en déposant ce sujet, je pensais à toutes les fois - en paroisse surtout- où j'ai été "obligée" d'intervenir pour éviter un déraillement.

Je n'étais pas dans le jugement mais dans la souffrance. Comme dans la citation de Stan du Pape Benoît XVI

Citation :

tout en acceptant avec humilité que nous ne serons jamais parfaits

. C'est cette imperfection qui criait en moi mais mon regard se portait sur la Bible. Relisez Jérémie chapitre 1. Le Seigneur est très clair et nous communique sa volonté. J'ai "mâchouillé" cette Parole dans tous les sens et lorsque se présente la circonstance de "recadrement", je n'ai qu'une seule envie m'enfuir à toutes jambes...

En ouvrant ce fil, je voulais m'assurer de n'être pas le seule dans ce cas.

Sainte obéissance, priez pour moi !
Lily-Anne