Gilles1
Date d'inscription : 12/08/2015 Age : 68 Localisation : Ville de Québec - P.Q. Canada
| Sujet: Traverser la dépression sans perdre la foi Mer Juin 09 2021, 11:13 | |
| La dépression s'accompagne souvent d'une nuit de la foi. Elle peut alors se révéler être une vraie épreuve spirituelle pour le malade. Quelques conseils pour la traverser sans perdre sa foi. La dépression est une maladie, et le chrétien n’est pas exempté de la maladie ! La Foi sauve, elle ne guérit pas, pas toujours, en tout cas. Elle n’est pas un médicament, encore moins une panacée ou un antidote magique. En revanche, elle offre à celui qui accepte de s’y ouvrir, la possibilité de vivre autrement cette épreuve et un chemin d’espérance, ce qui est énorme, puisque la dépression mine l’espérance. Conseils du père Jean-François Catalan, psychologue et jésuite, pour traverser cette difficile épreuve.
Est-ce normal de douter de sa foi, voire l’abandonner, quand on souffre de dépression ?Père Jean-François Catalan : Les grands saints furent nombreux à traverser d’épaisses ténèbres, ces « nuits obscures » comme le disait saint Jean de la Croix . Ils ont éprouvé, quelquefois jusqu’au désespoir, le découragement, la tristesse, l’angoisse, le dégoût de vivre… Saint Alphonse de Liguori a passé sa vie dans l’obscurité tout en réconfortant les âmes (« Je souffre un enfer », disait-il parfois), comme le curé d’Ars. Pour sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus , à la fin de sa vie, « un mur la séparait du Ciel ». Elle ne savait plus si Dieu et le Ciel existaient. Or, elle a vécu cette épreuve dans l’amour. Cette « dépression » n’a pas empêché ces saints de tenir dans la nuit grâce à un acte de Foi. Et ils ont été sanctifiés par cette Foi elle-même, dans la nuit.On peut vivre la dépression dans une attitude d’abandon à Dieu. À ce moment-là, le sens de la maladie est changé ; s’ouvre une brèche dans le mur, même si la souffrance et la solitude ne sont pas supprimées. C’est le fruit d’un combat constant. C’est aussi une grâce reçue. Il y a deux mouvements. D’un côté, on fait ce que on peut, même si c’est minime et apparemment inefficace, mais on le fait, en acceptant de prendre des médicaments, de suivre une psychothérapie s’il le faut, en essayant de renouer des contacts amicaux – c’est parfois très difficile, car les amis s’en sont allés, les proches sont souvent découragés. De l’autre côté, on compte sur cette grâce de Dieu, qui aide à ne pas désespérer.
Vous évoquez les saints, mais pour les gens ordinaires ?
C’est vrai que l’exemple des saints nous paraît parfois lointain. Nous vivons souvent davantage dans la grisaille que dans la nuit… Mais nous expérimentons, comme les saints, que toute vie chrétienne est, d’une manière ou d’une autre, un combat. Un combat contre le découragement, contre les formes de repli sur soi, d’égoïsme, de désespérance… Ce combat est de tous les jours et il concerne tout le monde.
Chacun doit se battre en lui-même contre des forces de destruction qui s’opposent à une vraie vie, qu’elles soient de nature physique (maladies, infection, virus, cancer…), psychique (toutes les formes de processus névrotiques, conflits intimes, frustrations diverses…), ou spirituelle. Il faut rappeler que si les états dépressifs peuvent avoir des causes physiques ou psychologiques, ils peuvent aussi avoir des causes spirituelles. Il y a dans l’âme humaine de la tentation, de la résistance, du péché. On ne peut passer sous silence l’action de l’Adversaire, le Satan, qui cherche à nous « mettre des bâtons dans les roues » pour nous empêcher de progresser vers Dieu. Il peut jouer et profiter de l’état de déréliction, de désolation, de dépression. Son but est de décourager et de désespérer.Lire la suite : Traverser la dépression sans perdre la foi _________________ "Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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