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| Pourquoi avoir si peur de la mort ? (1/2) | |
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Gilles1
Date d'inscription : 12/08/2015 Age : 69 Localisation : Ville de Québec - P.Q. Canada
| Sujet: Pourquoi avoir si peur de la mort ? (1/2) Mer Mar 17 2021, 12:10 | |
| Face à la mort, il est normal d’avoir peur, mais il n’est pas humain de céder à la panique. Pour le père Joël Pralong, qui vient de publier "Pourquoi nous avons si peur de la mort ?" (Artège), le courage contre la peur de la mort ne consiste pas à la refuser, mais à l’accepter en la sortant de l’isolement dans lequel nous l’enfermons. Dans la paix de l’amour, un mourant ne part jamais seul. La mort rôde partout depuis plus d’une année. Et oui ! on l’avait bel et bien oubliée à force de bâtir toujours plus de paradis artificiels comme pour se donner l’impression d’être devenus immortels. « Vivre à fond le moment présent, en jouissant le plus possible des plaisirs mis à notre disposition, sans penser au lendemain », telle était devenue notre devise. On ne vit qu’une fois et il faut en profiter, ou, comme le dit saint Paul, « si c’est dans des vues humaines que j’ai combattu contre les bêtes à Éphèse, quel avantage m’en revient-il ? Si les morts ne ressuscitent pas ? Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (1 Co 15,32). Et voici le nouveau salut offert : les technologies modernes susceptibles d’améliorer la condition humaine, d’augmenter son confort, de répondre à toutes ses envies, d’éradiquer les maladies, de prolonger sa vie et, pourquoi pas, de lui offrir un jour l’immortalité ?On croyait notre société suffisamment forte pour parer à tous les dangers. Une mécanique sociale, sanitaire, économique, scientifique parfaitement huilée, avec ses gouvernants, ses ministres, ses grands-prêtres des Paradise wellness, ses professeurs haut de gamme et ses savants dernier cri… Et voilà qu’un grain de sable microscopique a enrayé toute la mécanique, avec les conséquences dramatiques que l’on connaît. Et nous voici saisis par la peur… la peur de voir le coronavirus partout où nous regardons : sur le clavier de nos ordinateurs, dans l’air que nous respirons, à chaque contact physique, sur les bancs publics et à chaque coin de rue, attendant de me contaminer La peur de quoi ? Celle de mourir !En effet, la mort avait été oubliée, refoulée, niée, cachée, dissimulée derrière nos paradis artificiels. Et que disent les technologies prometteuses de salut devant cette épidémie de la peur ? Silence. Aux abonnés absents. Devenues inefficaces devant un grain de sable. Peut-être que le salut se trouve ailleurs ? Enfoui dans ce vide existentiel qui s’ouvre dans les cœurs ? Qui questionne sur le sens de la vie, de la mort, de la souffrance… Sur l’Essentiel ? - Citation :
- Dans le jardin de Gethsémani et jusque sur la croix, Jésus a eu peur, mais il a visé un but noble : nous sauver du mal et des conséquences négatives de la peur.
Une chose est sûre, la peur a aussi réveillé tant et tant de gestes de solidarité entre les personnes : on s’est mis à parler entre voisins, à se tendre la main, à partager de son temps, de son avoir, à inventer de nouveaux chemins de rencontre, à chercher ensemble un sens à ce qui nous arrive. On y a même parfois perçu un appel, celui d’une Transcendance qui se penche vers l’humain. On est revenu à des choses toutes simples, essentielles, celles qui fabriquent de l’amour. On est en train de découvrir que les graines du bonheur sont semées dans les cœurs, à l’écart des technologies froides et parfois inhumaines à qui il manque ce dont l’homme a le plus besoin : l’amour ! Et le moment est venu de les cultiver. Peut-être est-ce le commencement d’un monde nouveau ?Lire la suite : Pourquoi avoir si peur de la mort ? (1/2) Pourquoi avons-nous si peur de la mort ?, Faire face et trouver la paix intérieure , par Joël Pratlong, Artège, 2021, 159 p., 14 euros. _________________ "Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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| | | Gilles1
Date d'inscription : 12/08/2015 Age : 69 Localisation : Ville de Québec - P.Q. Canada
| Sujet: Re: Pourquoi avoir si peur de la mort ? (1/2) Ven Mar 19 2021, 12:53 | |
| Faut-il avoir peur de mourir ? Débat entre Lili Sans-Gêne et Ange Rodriguez. La mort est le grand point final de toute vie sur cette terre, suivi d’un grand point d’interrogation : qu’y a-t-il après ce point de non-retour ? Pour les non-croyants, elle est la fin de tout, tandis que pour les chrétiens, elle est le début d’une vie nouvelle en Dieu.La mort c’est le néant, l’anéantissement, toute une vie réduite à rien. C’est l’échec final annoncé…Il faut apprivoiser la mort avec une sorte de réalisme. Mais pour nous chrétiens, c’est plus facile à accepter dans la mesure où nous savons que quelqu’un est revenu de la mort pour nous dire qu’il ne fallait pas en avoir peur parce qu’il y était passé. J’ai connu une vieille dame qui disait : « Par où Jésus est passé, je peux aussi passer avec lui. » Pour les chrétiens, la perspective de la résurrection est indispensable et vitale. Le passage à travers la mort est un événement, un processus que nous ne pouvons pas connaître avant de l’éprouver nous-mêmes, une fois pour toutes.Si c’est vrai qu’il y a « quelque chose » après la mort, on ne sait pas du tout vers quoi on va, ou vers qui… Passer à travers la mort, c’est un passage, une Pâque. Toute Pâque est une rencontre avec Dieu, comme Marie-Madeleine qui rencontre le Christ ressuscité, au jardin du tombeau vide le matin de Pâques. Passer à travers la mort, c’est aller vers Dieu lui-même.Pour un couple, c’est affreux de penser que leur relation va s’arrêter brutalement à la mort…Ce que des époux vivent comme illuminé de l’intérieur par leur amour et leur foi en Jésus Christ et par l’Esprit de Dieu, ce don absolu de sa vie à l’autre – « Je vis, je respire pour toi », « Je te serai toujours fidèle », « Je ne t’abandonnerai jamais » –, c’est ce que l’Esprit de Dieu nous a appris par Jésus Christ et que l’on devrait vivre. Tout cela crée dans le couple des liens éternels. Il n’y aura plus de mariage, comme a dit Jésus, et nous n’aurons plus besoin de nous dire l’amour par la sexualité, car nous aurons un moyen infiniment plus sublime pour dire « Je t’aime ». Nous serons en communion avec Dieu qui est tout amour. C’est l’Esprit Saint qui va transformer tout ce qui est mortel en quelque chose de divin. Seul un amour qui, en n’excluant pas la chair, est illuminé par le désir de vivre la volonté de Dieu selon le Christ, est digne de vivre pour l’éternité. Dans ce désir, c’est déjà l’Esprit Saint qui est à l’œuvre. Et cela le rend immortel. Tout cela établit une hiérarchie de valeurs qui fait que ceux qui dans la vie éternelle nous auront aidés à vivre selon l’Esprit Saint, nous les aimerons plus que ceux que l’on a aimés selon la chair. Plus qu’un frère, une mère, une sœur… Comme Jésus a dit : « Qui est ma mère, mon frère, sinon celui qui fait la volonté de Dieu ? » Jésus annonce une volonté de vie autre que celle que nous avons ici.Les chrétiens parlent de la « victoire » du Christ sur la mort : pourtant malgré tout nous allons tous mourir !Le fait de dire : « Christ a vaincu la mort » veut déjà dire que le Seigneur a vaincu la peur que nous avions de la mort en croyant qu’elle était un simple anéantissement. C’est énorme de connaître quelqu’un qui est revenu de la mort pour nous dire : « Vous n’êtes pas faits pour le néant, ni pour être bouffés par les vers ! Vous êtes faits pour vivre par Dieu, en Dieu, divinement, pleinement, avec tout ce que vous avez vécu ici-bas et qui est déjà selon l’Esprit de Dieu. » Le salut n’est pas une question de justice, c’est une question de grâce. Aller au paradis, c’est une question de grâce, ce n’est pas un dû.Avec le christianisme, c’est facile : vous promettez le pardon à tout le monde, donc on est libre de faire n’importe quoi : « Si l’enfer n’existe pas, tout est permis », disait Dostoïevski.Certes on sait qu’on sera toujours pardonné, toujours, jusqu’au dernier moment. Mais à la condition d’accepter le pardon. Le plus impie, le plus dépravé est sauvé si à la fin de sa vie il peut dire : « Jésus, je m’en remets à toi ! » L’éternité de Dieu est une question d’être. C’est-à-dire que je me construis pour cette éternité. Je me construis de telle manière qu’avec ce passage je puisse entrer en communion avec Dieu. La destinée éternelle n’est pas un jeu de loterie, ni une décision de Dieu comme pourrait la prendre un simple juge. Du côté de Dieu, il n’y a pas de problème, il a toujours les bras ouverts. Est-ce que de mon côté je me construis pour me jeter dans ses bras ? C’est aussi simple que ça. Et pour me jeter dans ses bras et me construire j’ai la voie tracée par Jésus de Nazareth.Alors si on n’a pas préparé sa vie à se jeter dans les bras de Dieu, c’est l’enfer après la mort ? Je pense, comme Thérèse de Lisieux, que l’enfer existe, mais qu’il y a peu de gens dedans. Ce qui me pousse à accepter cette possibilité de l’enfer, c’est le souci de la justice. J’ai du mal à accepter que la destinée soit la même pour Adolf Hitler et pour les millions de Juifs qu’il a fait assassiner. Un homme qui se construit dans la haine, il se construit de telle manière qu’il est dans l’incapacité de s’unir à Dieu après la mort. Mais Dieu n’y est pour rien. Il y a le terrible problème de la liberté. N’oubliez pas que Dieu nous a donné sa propre liberté. Quand Dieu parle à Moïse, on dit qu’il parle avec lui face à face. Il y a des hommes qui choisissent de ne pas aimer Dieu. S’ils passent de l’autre côté dans cet état d’esprit, ils se trouvent dans une nouvelle existence où il n’y a pas d’amour. L’enfer. N’imaginez pas le diable, les démons, avec des fourches et des brasiers, ce ne sont que des représentations. Quelqu’un qui se construit en cette vie avec la haine, l’injustice, la jalousie ou l’obsession de l’argent est dans une situation gravissime : comment peut-on se jeter dans les bras de Dieu quand, librement, on a soumis son frère à la torture ou au viol ? Quand on l’a exploité ? De tout cela, Dieu n’y est pour rien. Dieu, lui, nous donnera tout, y compris jusqu’au dernier moment.Et cette vieille doctrine du purgatoire, vous n’y croyez plus, quand même ?Le purgatoire est une réalité très consolante. Parce qu’il est évident qu’aucun de nous – sauf les saints – ne sera vraiment prêt pour se jeter dans le cœur de Dieu. On est tous de pauvres pécheurs et on a tous des faiblesses. Or l’Église catholique affirme qu’il y a un état intermédiaire de purification. Cet enseignement a un fondement biblique. Il y a ce passage où Jésus parle du péché contre l’Esprit Saint et dit : « Tous les péchés seront pardonnés. Il y en a un qui ne sera jamais pardonné, ni dans cette vie, ni dans l’autre. » Ce qui veut dire qu’il y a des péchés qui seront pardonnés dans l’autre vie. Et c’est pourquoi l’Église parle du purgatoire. Saint Paul ajoute que ce que nous vivons en cette vie doit passer par le feu et ce qui est de la paille brûlera comme de la paille. Il y a donc une idée de purification. C’est consolateur de penser qu’après la mort il y a encore une possibilité de progrès spirituel. Mais évidemment, il faut avoir en soi au moins une toute petite étincelle d’amour, un tout petit peu de charité.La résurrection de la chair, des corps, on aimerait y croire, mais c’est difficile à imaginer…Il ne s’agit pas d’une simple réanimation, d’un retour à la vie telle qu’elle était ici-bas ! C’est une création nouvelle, mais pas à partir de rien. Nous ressusciterons avec un corps que saint Paul appelle « corps spirituel ». Cela paraît un peu contradictoire, or je pense que cela ne l’est pas. Déjà dans notre vie ici-bas, il y a une grande interdépendance entre la chair et l’esprit. Quelqu’un en dépression va se sentir fatigué dans son corps, voir le mal partout. En réalité, ce qui nous est promis, c’est un être humain dans lequel l’esprit aura spiritualisé la chair. C’est pourquoi Jésus pouvait dire à ses apôtres, après la Résurrection : « Touchez-moi, c’est bien moi. J’ai de la chair et des os. Donnez-moi à manger ! » Et à côté de ça, il traversait les murs, il apparaissait et disparaissait. Ange Rodriguez - Dominicain vivant au couvent de Lyon. Il est exorciste pour le diocèse de Lyon depuis de longues années. _________________ "Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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