Bilan du voyage du pape en CROATIE

"La Croatie catholique a magnifiquement accueilli Benoît XVI pour sa première visite pastorale. Les autorités de l’Etat ont participé à toutes les rencontres, y compris les temps de prière, et les fidèles sont venus nombreux – 50 000 jeunes samedi soir à la veillée, 400 000 fidèles à la messe dimanche matin (pour une population de moins de 4.5 millions). Au point que Benoît XVI, venu confirmer ses frères dans la foi, s'est senti lui aussi "conforté dans sa mission" par ces rencontres.

Bien sûr, les discours du Pape sur l’éducation, les jeunes, la famille ou l’identité de l’Europe n’avaient rien d’inhabituel. Mais comme l’a souligné le père Lombardi, directeur de la salle de presse du saint Siège, ils ont résonné de façon spéciale, « en cohérence avec la tradition culturelle et spirituelle du pays », sur un « terrain bien préparé » où « les jeunes sont bien formés ».

Reste que les encouragements du Pape étaient attendus. S’ils sont à la veille d’intégrer l’Union Européenne, les croates sont malheureux et humiliés d’avoir été si longtemps tenus à la porte. Ils sont aussi inquiets d’être avalés par la bureaucratie de Bruxelles, et désemparés par la mentalité sécularisée qui commence à gagner leur société.

Benoît XVI n’a d’ailleurs pas caché les dangers modernes qui les menacent : « la désagrégation des familles », la réduction de l’amour à une « émotion » ou à la « satisfaction des pulsions », les « styles de vie qui privilégient le paraitre au détriment de l’intériorité », l’individualisme, et plus généralement la réduction de la conscience à une pure subjectivité.

Avec des paroles fortes, le pape est donc venu redonner confiance et courage à la Croatie pour affronter ces défis contemporains.

Confiance d’abord dans sa vocation européenne puisque « depuis ses origines cette nation appartient à l’Europe ». Elle est appelée à promouvoir dans le concert de l’Union « les valeurs morales fondamentales qui sont à l’origine de la vie sociale et de l’identité du vieux continent. »

Courage aussi pour résister à la pensée dominante. « Laissez vous conduire vers les hauteurs de Dieu » a dit le Pape aux jeunes. « Familles soyez courageuses, ne cédez pas à la mentalité sécularisée », prêtres, ne risquez pas « de perde votre âme », « restez vigilants dans la prière » a-t-il ajouté dimanche.

Pour accomplir cette mission Benoît XVI a donné aux croates une clé : la formation des consciences. « La qualité de la vie sociale et civile, la qualité de la démocratie, dépendent en bonne partie de ce point critique qu’est la conscience » a-t-il expliqué. La conscience, c'est le « lieu d’écoute de la vérité et du bien ». Elle se forme d’abord dans les familles. Et le Pape de citer en exemple le bienheureux cardinal Stepinac, figure de la résistance au nazisme et au communisme : « c’est justement à cause de sa solide conscience qu’il a su résister à tout totalitarisme ».

La feuille de route donnée par Benoît XVI aux catholiques croates, pour eux-mêmes et vis-à-vis de l’Europe, est claire : « être la conscience morale de la société, sel de la terre et lumière du monde »."





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