Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: Prêtre parisien atteint par le coronavirus : « Je n’ai pas paniqué » (Témoignage de parcours médical et spirituel) Mer Mar 04 2020, 10:46 | |
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Prêtre parisien atteint par le coronavirus : « Je n’ai pas paniqué » [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
De retour de Rome, le Père Alexandre Comte, jeune prêtre de Paris, a été testé positif au coronavirus. Toujours confiné, sa vie n’est pas en danger. Il témoigne en exclusivité de son parcours médical et spirituel.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Abbé Alexandre Comte lors de son ordination sacerdotale en 2011
Comment avez-vous contracté le coronavirus ?
Il n’y a aucune certitude. Mais il y a une hypothèse car je revenais d’Italie en voiture après un séjour à Rome. L’autoroute passait au dessus de Milan et je me suis arrêté pour me reposer. J’étais seul, je n’ai eu aucun contact. A mon retour j’ai eu de la fièvre. Ayant entendu que la région du nord de l’Italie était concernée par le virus, j’ai eu le réflexe d’appeler le 15. Ils n’étaient pas inquiets mais ils se sont ravisés. Finalement, mon test s’est avéré positif.
Auparavant, le coronavirus vous paraissait théorique ?
Comme tout le monde je trouvais ça très lointain. Je suis parti à Rome en avion et je croisais des passagers qui portaient un masque. Je trouvais ça absurde et exagéré…
Les médias n’en font-ils pas trop aujourd’hui ?
Vous savez, si je n’avais pas baigné dans ce climat d’information je n’aurais pas eu le réflexe de contacter le 15.
Quelle a été votre crainte votre départ ?
Je redoutais d’avoir pu contaminer des personnes fragiles. J’ai appelé le 15 parce que je suis prêtre, célibataire et que je suis responsable de la conduite des âmes. Je ne peux agir de manière irresponsable ! Quand j’ai appris que j’étais atteint… j’ai eu très peur d’avoir contaminé d’autres personnes vulnérables. Mais, en réfléchissant, je crois que je n’aurais pas pu réagir plus rapidement.
Avez-vous eu peur pour vous-même ?
Je n’ai pas eu d'autre symptôme que de la fièvre. Comment cela allait évoluer ? C’est la première que je n’étais pas ravi d’avoir réussi un examen ! Quand j’ai compris que j’étais porteur du virus, je n’ai pas paniqué. J’ai été pris en charge très professionnellement. Je voudrais rendre hommage aux médecins. Ce sont des structures lourdes car nous sommes confinés.
Vous êtes solidaires avec les autres malades ?
En étant hospitalisé, j’ai pu prier pour ceux qui sont touchés et dans une situation difficile. C’est un lieu très sacerdotal d’intercession et de compassion. Cette épidémie nous montre que nous sommes dépendants les uns des autres malgré l’individualisme ambiant. Cela dit, le confinement est pour le bien de tous et il repose sur le bon sens.
Que dire aux Français qui sont angoissés ?
Personne n’a envie de tomber malade évidemment. En ce début de carême nous touchons notre fragilité… J’ai senti un grand désir de la vie et de la recevoir de Dieu qui est le Vivant ! Le Christ est venu non pas pour les justes mais pour les malades ! Savoir que nous sommes mortels et fragiles nous tourne vers le Seigneur. Nous sommes dans une société de sécurité maximale. Mais nous savons que la sécurité totale ne peut être offerte que par Dieu ! Si on cherche une sécurité hors de Dieu on ne peut qu’être effrayés toute sa vie.
L’Église n’est-elle pas très affectée quand elle ne peut plus se réunir en assemblée comme dans l’Oise ?
Ce confinement ne va pas durer 500 ans. L’Église est une communion spirituelle. C’est la grande différence avec le match de foot ! Nous avons la communion des saints. Je n’ai pas pu célébrer les cendres ni les recevoir puisque j’étais confiné chez moi. Cela ne m’a pas perturbé plus que ça. J’étais heureux de commencer le carême dans la solitude !
Source : https://www.famillechretienne.fr/eglise/vie-de-l-eglise/pretre-parisien-atteint-par-le-coronavirus-je-n-ai-pas-panique-270437
Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
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