Gilles1
Date d'inscription : 12/08/2015 Age : 69 Localisation : Ville de Québec - P.Q. Canada
| Sujet: Extraordinaire témoignage chrétien : Son fils et son mari meurent à un mois d'intervalle ! Lun Nov 04 2019, 10:32 | |
| 31 octobre 2019 Ce qui ne meurt pas… Voici un très beau témoignage que nous a envoyé par le magazine Le Verbe , tiré de leur numéro intitulé Mort et paru au printemps 2019. “Aujourd’hui tu seras avec moi au paradis” (Évangile de Luc 23,43) C’est une histoire «pleine de bon Dieu», me dit Martine. «Pleine de bon Dieu», me répète-t-elle avec ses yeux rieurs et radieux. Les miens sont bien ronds quand je lui rétorque, comme tant d’autres avant moi: «Mais tu n’as jamais désespéré de Dieu dans cette histoire?»La première fois que j’aperçois Martine à l’église Notre-Dame de l’Espérance à Québec, elle est entourée de deux dames, recroquevillée dans un banc d’église et sanglote pendant que l’animatrice du groupe Quo Vadis exhorte l’assemblée.
«Le fils de Martine est mort hier d’une hémorragie. Il avait 45 ans. Son mari est mort, lui, il y a un mois jour pour jour. Martine s’est donné toute sa vie pour la mission et pour aider son prochain. Donnez-lui-en autant s’il vous plait, car elle se retrouve seule, sans revenu pour couvrir le cout imprévu des funérailles.»
Grâce à cette soirée et aux jours qui ont suivi – car les dons venaient de partout –, Martine a reçu assez d’argent pour couvrir les frais funéraires. Le soutien financier et moral n’était pas de trop, puisque, peu de temps après, elle allait connaitre deux autres deuils: sa sœur, atteinte de la maladie de Parkinson, et son beau-frère.
Avant, pour Martine, les jours filaient en flèche. Et voilà qu’étrangement, en cinq mois, de funérailles en funérailles, le rythme a changé dramatiquement. Sa vie semble avoir basculé du côté de l’éternité.
L’heure du choix
L’histoire «pleine de bon Dieu» de Martine ne débute pas lors du décès de son mari Jean, de son fils, de sa sœur ou de son beau-frère. Elle commence plutôt, il y a 10 ans, au moment où la mort guettait sournoisement son époux de toujours. De dépouillement en dépouillement, à travers la maladie incurable de Jean, Martine apprivoise la possibilité de la mort et aussi – ce qui surprend – de la vie nouvelle, insoupçonnée, telle une fleur au milieu des débris.
Quand le diagnostic d’artériosclérose tombe sur Jean, le quotidien qu’ils avaient construit ensemble s’effrite. Preuves à l’appui, Martine me montre quatre agendas griffonnés: toutes les semaines, des rendez-vous à l’hôpital, marqués du risque, bien souvent, du non-retour de son mari. Les opérations, les prises d’antibiotiques qui n’en finissent pas, les crises de panique de Jean et l’épuisement de Martine se succèdent. L’engagement de couple dans son groupe de prière est un des premiers deuils de Martine. «Il y avait des deuils à faire régulièrement. Nous étions un couple très uni. Ce qu’il ne pouvait plus faire, ça me faisait aussi entrer dans le deuil parce que je ne pouvais plus le faire avec lui. Comment transformer ça? Que pouvait-il se vivre entre lui et moi et lui et les enfants dorénavant?» se demande Martine.
« Il y a la qualité de relation. Plus tu as de dépouillement, plus tu peux aller à l’essentiel. On avait le choix de le vivre autrement, mais on a opté pour ça. »
Malgré ses 70 printemps, Martine aime bien prendre des portraits. Pour me raconter son histoire, elle fait défiler sur son iPad de nombreuses photos. Ses doigts s’arrêtent sur l’une d’entre elles
« Ça, c’était notre lit. Ça a été un gros deuil. »
Un long silence s’installe.
« Ça évoque toute notre intimité, l’histoire de notre couple, notre famille, mais en même temps, c’est ça… »
Elle reprend son souffle, la voix enrouée de chagrin.
«Le lit conjugal, oui, c’est le lieu de l’amour physique, mais c’était plus que ça pour nous. Nous avions découvert quelque chose de tellement profond dans la relation d’intimité. C’est difficile à décrire. Il y avait une relation spirituelle profonde. Ne plus pouvoir le vivre physiquement n’a donc pas été une perte. Former un seul cœur, une seule âme, c’est tout ça qui s’est développé entre nous.»
Le plus grand miracle
À l’hôpital, Martine goute à la douceur d’un amour tangible et humble, par des gestes aussi simples que faire la barbe à son époux ou lui administrer des soins corporels.
« Je n’avais jamais fait la barbe à un homme. Ça transforme l’amour parce que tu n’aimes pas l’autre pour ce qu’il t’apporte, parce qu’il est gentil ou qu’il te dit que tu es belle. À certains moments, il était complètement démuni, mais c’est luiqui était un cadeau, toute sa personne. »
Elle en vient à passer tellement de temps au chevet de Jean – parfois de 8 à 10 heures par jour – qu’un médecin lui lance un jour en riant : « On va être obligés de vous payer ! » Rapidement, dans les divers établissements de santé qu’il fréquente, le couple commence à se faire une réputation.
Martine me désigne une photo accrochée au mur: elle et Jean, se souriant, et un tabernacle au milieu d’eux. Cette photo de «leur mariage à trois» comme elle l’appelle, Jean la montrait à tous, de sorte qu’une infectiologue avait reconnu Martine en la croisant dans un corridor, sans même l’avoir encore rencontrée.
« Jean évangélisait. Il était malade, oui, mais il portait toujours sa croix de bois, il avait son chapelet, son carnet de prières et cette photo. On lui posait des questions. Chaque fois, il parlait de Dieu et disait: “Ma femme et moi, on s’aime et le Seigneur nous bénit.” »
«On se demande parfois pourquoi le Seigneur ne guérit pas. Mais dans la maladie, il y avait le témoignage d’un couple amoureux qui prie et ne se sent pas abandonné de Dieu, même dans l’épreuve. Ça, c’est tout un témoignage de foi. C’est ce qui a été grand dans notre histoire: au lieu de nous séparer, la maladie, qui peut séparer des couples parce que c’est dur à porter, nous a rapprochés dans la prière. On priait ensemble tous les jours, matin et soir.»
Plus le temps avance, plus les visites à l’hôpital se multiplient. En aout 2015, Jean entre à Saint-François-d’Assise, à Québec, d’abord pour une cellulite. À peine deux jours plus tard, il fait un infarctus. Son état s’aggrave. Il reçoit quatre pontages au cœur. Il subit une trachéotomie afin qu’on enlève le respirateur artificiel, et pendant tout ce temps, il est dans un état comateux et souvent en délire.
« Pendant que Jean est alité, je suis inspirée de lui murmurer une prière à l’oreille pour qu’il respire à nouveau. Au même moment, il ouvre les yeux et nous reconnait. L’infirmière s’écrie: “Si je ne l’avais pas vu de mes yeux, je ne l’aurais pas cru.” Pour moi, c’était comme une résurrection, j’y voyais la gloire de Dieu. »
Quelques semaines plus tard, Jean se fait amputer la jambe. Même si c’est une épreuve de taille pour le couple, Martine garde tout de même les yeux fixés sur le plus grand miracle: celui de leur amour. Un amour qui n’a jamais cessé de grandir, dépassant largement ce qu’ils auraient cru possible Suite de cet émouvant témoignage : Ce qui ne meurt pas… _________________ "Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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